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À La Une - France

La riche collection du poète libanais Salah Stétié entre au Musée Paul Valéry

L'octogénaire a souhaité "unir les deux rives de la Méditerranée".

Une salle Salah Stétié est ouverte au public depuis dimanche au Musée Paul Valéry de Sète. Photo Michel Sayegh.

Une salle Salah Stétié est ouverte au public depuis dimanche au Musée Paul Valéry de Sète (Hérault, sud de la France), riche d'une importante donation du poète libanais octogénaire qui a souhaité ainsi "unir les deux rives de la Méditerranée".

"Paul Valéry et moi sommes tous les deux des poètes de la Méditerranée... une des régions les plus importantes dans les enjeux de la guerre et de la paix dans le monde", a souligné Salah Stétié, lors de la présentation de l'espace dédié à sa donation.

Ce nouveau fonds "fait écho" au sein du musée à celui du poète sétois Paul Valéry (1871-1945), a estimé Maïthé Vallès-Bled, conservatrice du musée, pour qui la réunion des deux univers des poètes constitue "une passerelle forte et symbolique entre les deux rives de la Méditerranée". Le visiteur est accueilli dans la salle par une citation de Salah Stétié: "L'Homme est fait de la matière de l'arc-en-ciel. Il est couleur".

Les oeuvres exposées, qui changeront tous les six mois, permettent de mesurer le compagnonnage noué dès 1948 par le poète avec des artistes tels que Pierre Alechinsky, Jean-Paul Agosti, Jean Anguera, Jacques Clauzel, Antoni Tàpies ou Claude Viallat.

Ainsi un portrait du poète libanais par Saliba Douaihy en 1949 entre en résonnance avec celui que Pierre Alechinsky trace à l'encre en 1997. Le "Jardin Lumineux" d'Agosti contraste avec la "Force Bleue" d'Anne Pourny ou le "Chemin de nulle part" de Jean Aguera, dressant le portrait intime d'un passeur de culture.

La donation au musée Paul Valéry réunit 70 oeuvres (peintures, dessins, photographies, sculptures), 14 manuscrits et quelque 190 livres réalisés en collaboration avec des artistes.

Né dans une vieille famille de la bourgeoisie sunnite, le 28 décembre 1929, à Beyrouth, à l'époque du protectorat français sur le Liban, Salah Stétié, dont le père était poète en langue arabe, a choisi d'écrire en français. Resté viscéralement attaché au Liban, qui demeure la source essentielle de son imaginaire poétique, il est aussi l'auteur d'essais, de traductions de poètes arabes ou encore de textes sur l'art.

Salah Stétié, qui a mené parallèlement une carrière diplomatique, a reçu le Grand Prix de la Francophonie décerné par l'Académie française en 1995 pour l'ensemble de son oeuvre. Il a été lié à un grand nombre d'écrivains du XXe siècle, dont Pierre Jean Jouve, Henri Michaux, René Char ou Yves Bonnefoy.

 

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commentaires (2)

Comme avant lui, Camille Abou Souan 1919-2013, que notre bonne terre a engendé...et qui a choisi de ne rien lui laisser faisant don de toute sa collection valant des millions au Musée de Fleurance; Salah Bey Stetié, fait don aujourd'hui de toute sa collection au Musée Paul Valéry. Pleure mon pays : 2 poètes, 2 diplomates Libanais, 2 Grands hommes du Liban t'ont renié.

Atallah Ghada

19 h 19, le 10 décembre 2017

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Commentaires (2)

  • Comme avant lui, Camille Abou Souan 1919-2013, que notre bonne terre a engendé...et qui a choisi de ne rien lui laisser faisant don de toute sa collection valant des millions au Musée de Fleurance; Salah Bey Stetié, fait don aujourd'hui de toute sa collection au Musée Paul Valéry. Pleure mon pays : 2 poètes, 2 diplomates Libanais, 2 Grands hommes du Liban t'ont renié.

    Atallah Ghada

    19 h 19, le 10 décembre 2017

  • UN GRAND NOM QUI FAIT HONNEUR AU LIBAN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 44, le 10 décembre 2017

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