Le mouvement islamiste Hamas a accusé samedi le gouvernement de l'Autorité palestinienne de bloquer l'accord de réconciliation et l'a appelé à lever toutes les sanctions financières imposées à l'enclave palestinienne.
"Nous demandons au gouvernement de Rami Hamdallah d'assumer entièrement ses responsabilités en levant les sanctions injustes imposées à notre peuple à Gaza", a dit un communiqué de ce mouvement palestinien qui contrôle la bande de Gaza.
Le communiqué évoque aussi la réduction par l'Autorité palestinienne des paiements à Israël destinés à la fourniture d'électricité consommée par les Gazaouis ainsi que le sort des milliers d'employés du Hamas à Gaza après le transfert des pouvoirs.
"Le gouvernement Hamdallah a commencé à assumer ses responsabilités à Gaza mais n'a fait aucun effort pour lever les sanctions ou alléger les souffrances des Gazaouis", a ajouté le communiqué
Le Fatah, parti du président palestinien Mahmoud Abbas, le Hamas et d'autres groupes palestiniens ont signé le 12 octobre un accord de "réconciliation" sous les auspices de l'Egypte.
Le document est supposé mettre fin à une décennie de dissensions palestiniennes, humainement désastreuses pour les Gazaouis et politiquement délétères pour la défense de la cause palestinienne.
Il prévoit le retour de l'Autorité palestinienne à Gaza où elle a été évincée par la force en 2007 et la prise en charge du pouvoir par un gouvernement d'union.
(Lire aussi : À Gaza, la réconciliation une nouvelle fois compromise)
Mis à mal
Le retour annoncé de l'Autorité à Gaza a fait naître l'espoir de jours meilleurs chez des Gazaouis éprouvés par les guerres, la pauvreté et l'enfermement causé par les blocus israélien et égyptien.
Prévu initialement le 1er décembre, le transfert de pouvoirs à l'Autorité palestinienne par le Hamas été reporté au 10 décembre. Un nouveau round de négociations entre le Fatah et le Hamas est prévu à partir de samedi soir au Caire, selon de sources proches des deux groupes.
L'accord a été mis à mal mercredi quand des dizaines de fonctionnaires de l'Autorité se sont présentés dans les ministères des Finances ou de l'Education de Gaza, mais ils ont été bloqués par les délégués du syndicat de la fonction publique dépendant du Hamas.
La question des fonctionnaires n'est que l'un des écueils sur la voie de la réconciliation. L'Autorité exige un contrôle total de la sécurité dans le territoire. Le Hamas, dont le bras militaire est réputé fort de 25.000 hommes et de milliers de roquettes, refuse de rendre les armes. Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas n'a par ailleurs toujours pas levé les sanctions financières imposées en 2017 pour forcer la main du Hamas.
Depuis 2007, ce mouvement islamiste, considéré comme "terroriste" par Israël, les Etats-Unies et l'Union européenne, gouverne sans partage l'enclave coincée entre Israël, Egypte et la Méditerranée.
Lire aussi
La réconciliation palestinienne à la loupe d'Israël et de la communauté internationale
Ce qu'il faut savoir pour comprendre le transfert de pouvoirs attendu à Gaza
Le Hamas persiste à refuser de rendre les armes
Rafah, purgatoire de la bande de Gaza
Les groupes palestiniens veulent des élections générales d'ici la fin 2018
À Gaza, le Jihad islamique temporise face à Israël
Israël met en garde les mouvements islamistes de Gaza contre toutes représailles
"Nous demandons au gouvernement de Rami Hamdallah d'assumer entièrement ses responsabilités en levant les sanctions injustes imposées à notre peuple à Gaza", a dit un...
commentaires (1)
Ces Palestiniens, Fatah et Hamas, sont incapables de s'entendre entre eux...ce qui arrange grandement Israël et lui donne des arguments pour leur refuser un Etat palestinien. Irène Saïd
Irene Said
15 h 46, le 03 décembre 2017