Il devient de plus en plus évident que les relations entre les Forces libanaises et le courant du Futur vivent un moment de troubles. Si certains seraient tentés d'expliquer cela par la récente campagne menée par des médias proches du 8 Mars, d'autres rappellent que durant la première année du mandat Aoun, nombreuses étaient les divergences relevées entre les deux formations. Il s'agissait notamment du plan de production d'électricité du ministre César Abi Khalil (approuvé par le camp Hariri et refusé par le parti de Samir Geagea), ainsi que de la campagne menée par le vice-président des FL, Georges Adwan, contre le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, lors de l'examen du budget 2017 au Parlement. Et c'est surtout la menace des FL de se retirer du cabinet Hariri « si l'on venait à normaliser les rapports du Liban avec le régime Assad », comme l'avait clairement souligné Samir Geagea, qui aurait fortement secoué les rapports entre la Maison du Centre et Meerab.
Mais la démission surprise de Saad Hariri, annoncée depuis Riyad, a profondément modifié la donne. D'autant qu'elle a donné lieu à une large campagne médiatique accusant Samir Geagea d'être derrière « le mécontentement » saoudien à l'égard de M. Hariri. « Face à tout cela, nous nous sommes longtemps attendus à des clarifications de la part du courant du Futur », note un cadre FL à L'Orient-Le Jour, avant d'expliquer que les deux partis sont « des alliés stratégiques depuis 2005 » et que cela suppose « un attachement de la formation haririenne au maintien de cette relation ».
Commentant la campagne médiatique lancée contre son parti, le proche de Samir Geagea renvoie ouvertement la balle dans le camp du Hezbollah. Selon lui, le Hezb « a certainement intérêt à voir l'alliance souverainiste FL-Futur se détériorer », accusant toutefois certains dirigeants de la formation haririenne de contribuer à alimenter la polémique, ce « qui est dans l'intérêt du Hezbollah ».
(Lire aussi : Le Hezbollah se retirerait vers Qoussair « pour faciliter la tâche à Aoun »)
Optimisme et « failles »
Toutefois, le député Okab Sakr (courant du Futur) a démenti, dans une interview accordée hier à la LBCI, toutes les accusations lancées contre M. Geagea et son parti, insistant sur l'importance de préserver les bons rapports liant les deux formations. Les propos de M. Sakr pourraient bien expliquer l'optimisme affiché dans les milieux proches de Saad Hariri. En dépit des « failles » qui entachent les relations entre les deux alliés traditionnels, selon le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, les milieux du Futur assurent que les rapports sont « normaux » et « naturels ».
Atef Majdalani, député de Beyrouth, confirme dans ce cadre à L'OLJ que « certains médias diffusent des rumeurs portant sur une dégradation des rapports avec les FL ». Il fait pourtant savoir que Saad Hariri et Samir Geagea devraient s'entretenir prochainement pour discuter « des derniers développements locaux et de leur impact sur les rapports entre les deux partis ». Son collègue Nabil de Freige précise pour sa part que « lors de la dernière réunion du bloc parlementaire du Futur, Saad Hariri a clairement fait part de son désir de rencontrer le chef des FL dans le cadre des concertations politiques élargies qu'il devrait mener avec tous les protagonistes dans la prochaine phase ». « Les relations sont bonnes et il y a une amplification injustifiée de nos divergences avec les FL », ajoute-t-il à L'OLJ.
Un observateur politique tente d'expliquer ce tableau complexe. Selon lui, « ce sont surtout des vices de forme qui troublent les rapports entre Meerab et la Maison du Centre. Tout comme les FL, le courant du Futur s'attendait à une initiative de Samir Geagea en direction de Saad Hariri, en sa qualité d'allié stratégique du Premier ministre, afin de mettre les points sur les i une bonne fois pour toutes », indique-t-il, faisant état de « tentatives, actuellement en cours, pour ramener à la normale les relations FL-Futur ».
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commentaires (6)
on est tous derriere toi ya hakim !!
Bery tus
21 h 24, le 27 novembre 2017