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À La Une - Liban

Pour Paris, une politique libanaise de dissociation est extrêmement importante

La médiation française a demandé à Michel Aoun de faire un pas vers une mise en œuvre de la politique de distanciation, indique à L'OLJ une source de l'Elysée.

 

 

 

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre libanais démissionnaire Saad Hariri, à l'Elysee à Paris, le 18 novembre 2017. AFP / BERTRAND GUAY.

Le Premier ministre démissionnaire Saad Hariri a annoncé samedi à Paris qu'il rentrerait à Beyrouth "dans les prochains jours" et qu'il préciserait à ce moment-là, après un entretien avec le président Michel Aoun, ses intentions. "Je remercie Emmanuel Macron pour son soutien", a encore déclaré Saad Hariri à l'issue d'un entretien avec le chef de l'Etat français, suivi d'un déjeuner à l'Elysée, auquel sa femme et l'un de ses fils avaient aussi été conviés. Ses deux autres enfants sont restés en Arabie saoudite.

Lors d'un point de presse après la rencontre entre MM. Hariri et Macron, un haut fonctionnaire de l'Elysée, souhatant garder l'anonymat, a déclaré qu'il est important que le Liban retrouve sa stabilité. "Il faut que le Liban puisse retrouver sa stabilité (...) et être protégé des dangers que peuvent comporter pour lui les crises régionales. La politique de dissociation est extrêmement importante", a-t-il souligné.

Lors de son discours de démission, le 4 novembre, M. Hariri avait accusé l'Iran et le Hezbollah de "mainmise sur le Liban".

"De ce que Saad Hariri a dit dans la cour de l'Élysée samedi matin, je retiens qu'il reviendra dans les prochains jours au Liban et que le dialogue politique devra se poursuivre au Liban, a-t-il ajouté. En même temps, M. Macron poursuit ses contacts permanents avec les dirigeants de la région et nous continuons à prendre toutes les initiatives que nous jugeons nécessaires pour la stabilité du Liban. Pour nous, l'essentiel est de protéger la stabilité du Liban de l'effet des crises régionales", a insisté le haut fonctionnaire.

Il a ensuite annoncé la possibilité qu'une réunion du groupe international de soutien au Liban soit organisée. "Il n'y a pas encore de date fixée, mais nous sommes prêts à accueillir cette réunion", a-t-il précisé.

Interrogé sur les rencontres que des diplomates français auraient récemment eu avec le président libanais Michel Aoun, le haut fonctionnaire a répondu : "Le retour annoncé par Saad Hariri va permettre le dialogue interne quelles que soient les prises de positions des uns et des autres. Nous ne pouvons pas nous substituer aux parties politiques libanaises, mais nous sommes là pour faciliter les choses en faisant baisser les tensions et en permettant un apaisement qui faciliterait le fonctionnement normal des institutions. Après, il appartiendra aux parties libanaises d'agir, c'est leur responsabilité".

"Le mot-clef est le dialogue entre les forces politiques internes, qui doit porter sur la distanciation, la protection de la stabilité et la neutralité. C'est ce que souhaite le président Macron", a-t-il ajouté, insistant sur le fait qu'il y ait au Liban "non seulement de la stabilité mais aussi un respect du pluralisme et des institutions ainsi qu'un État fort" .

A L'Orient-Le Jour, une source de l’Élysée précise par ailleurs qu'"il n'y aura pas de solution qui soit au détriment d'une partie libanaise. La médiation française a demandé à M. Aoun de faire un pas vers une mise en œuvre de la politique de distanciation". A la question de savoir s'il a été demandé à M. Aoun d'assumer ses responsabilités dans le rééquilibrage de la politique de distanciation tel que souhaité par M. Hariri, un "oui" catégorique a été donné en réponse. "La solution envisagée, et il n'y a pas d'autre moyen, doit être une solution inclusive", a-t-on ajouté de même source.

 

La venue de Saad Hariri à Paris contribue à "apaiser les tensions" au Proche-Orient, où la France va continuer à agir en ce sens, a estimé samedi la présidence française. Le président Macron "continuera à prendre toutes les initiatives nécessaires pour la stabilité du Liban", a précisé l'Élysée à l'issue de la réception de M. Hariri. "Nous contribuons à apaiser les tensions dans la région", a ajouté la présidence.
L'Élysée n'a pas voulu indiquer si le Premier ministre libanais avait ou non confirmé à M. Macron sa démission, comme il l'avait annoncé le 4 novembre à Riyad. "Il a indiqué qu'il se rendait dans les prochains jours à Beyrouth" et "il n'est pas anormal qu'il réserve ses annonces" à son pays.

 

M. Macron a, de son côté, affirmé sur son compte twitter que l'attention que la France porte "à la stabilité et à la sécurité du Liban est le fruit de l’histoire et des relations personnelles innombrables entre nos deux pays". Le message de M. Macron est accompagné d'une vidéo de M. Macron entouré de son épouse, de M. Hariri, son épouse et leur fils. 

 

 


"Nous parlons très librement avec l'Iran" des tensions avec l'Arabie saoudite, a encore indiqué l'Élysée, en précisant qu'il n'y avait "pas d'interruption" de ces contacts, bien que Téhéran ait dénoncé, à deux reprises en 24 heures la position de la France. "Il faut rester serein" et Paris "ne remet pas en cause" le "principe d'un dialogue ferme et exigeant" avec l'Iran, a affirmé l'Élysée, en précisant qu'un prochain voyage du chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian à Téhéran était toujours envisagé.


L'Élysée a par ailleurs indiqué que le fait que deux des enfants du couple Hariri soient restés à Ryad ne constituait pas "un motif d'inquiétude" : "Ils les ont laissés parce qu'ils l'ont jugé désirable". M. Hariri s'est rendu à l'Élysée avec son épouse et leur fils aîné.


La présidence a en outre indiqué "suivre de près" le problème de l'indemnisation des quelque 250 employés français de Saudi Oger, le groupe de BTP contrôlé par M. Hariri. Les Saoudiens "se sont engagés à payer le reste des indemnités" qui n'ont pas encore été versées, a-t-elle indiqué. Ces employés réclament près de 20 millions d'euros d'impayés.

 

 

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commentaires (10)

DISTANCIATION... ET 1701 !

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 20, le 20 novembre 2017

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Commentaires (10)

  • DISTANCIATION... ET 1701 !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 20, le 20 novembre 2017

  • Hezbsatàn ou Hezbdiable comme vous voulez

    Eleni Caridopoulou

    19 h 09, le 19 novembre 2017

  • c'est faisable .. on l'est deja de l'arabie saoudite je ne crois pas que l'arabie saoudite entretien des combattants au liban et il faut pas oublier que GRACE A L'ARABIE SAOUDITE IL Y A 7 MILLIARDS QUI SONT TRANSFERER AU LIBAN ET FONT VIVRE 1 200 000 LIBANAIS ....L'IRAN FAIT QUOI EN CONTRE PARTIE??? ENVOIE DE L'AIDE QU'A UNE FRANGE DE LA SOCIETE LIBANAIS le travail a faire et du coter des moumana3istes ....

    Bery tus

    15 h 32, le 19 novembre 2017

  • Dissocier le Liban de l'Iran ou de l'Arabie ?Comme si on nous disait soyez réalistes demandez l'impossible .

    Antoine Sabbagha

    14 h 01, le 19 novembre 2017

  • A la question de savoir s'il a été demandé à M. Aoun d'assumer ses responsabilités dans le rééquilibrage de la politique de distanciation tel que souhaité par M. Hariri, un "oui" catégorique a été donné en réponse. DEMANDER AU PÈRE DE TOUS LES LIBANAIS D'ASSUMER SES RESPONSABILITÉS DANS LA POLITIQUE DE DISTANCIATION EST UNE CHOSE ET APPLIQUER CETTE DEMANDE EN EST UNE AUTRE : COMMENT LE PERE DE TOUS LES LIBANAIS QUI A ÉTÉ ÉLU A LA PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE PAR LES LIBANAIS BAASSYRIENS POURRAIT IL CONTOURNER OU CONTRARIER LES INTÉRÊTS STRATÉGIQUES DE CES LIBAASSYRIENS EN LES METTANT A ÉGALE DISTANCE AVEC LES LIBANAIS SOUVERAINISTES QUI DONNE ORDONNE :CE SONT LES LIBANAIS BAASSYRIENS ET A LEUR TÊTE LE PARTI DU DIABLE QUI ONT DONNÉ LA PRÉSIDENCE AU PERE DE TOUS LES LIBANAIS.PAR CONSÉQUENT ILS RESTERONT LES SAYYIDS QUI DONNERONT LES ORDRES DANS TOUTE POLITIQUE DE DISTANCIATION ET NON LE PETIT FRÈRE DE TOUS LES FRANÇAIS EMMANUEL MACRON LA PREUVE LA PLUS RÉCENTE:LE REFUS DU GENDRE DU PÈRE DE TOUS LES LIBANAIS A ASSISTER A LA RÉUNION DES MINISTRES DES AE DE LA LIGUE ARABE ,RÉUNION QUI AURAIT PU AIDER LE LIBAN A AMELIORER SES RELATIONS AVEC LES PAYS ARABES DONT IL FAIT PARTIE MAIS QUI A ÉTÉ PERÇUE COMME CONTRAIRE AUX INTÉRÊTS TRATEGIQUES DES LIBANAIS BAASSYRIENS ET DE L'IRAN

    Henrik Yowakim

    13 h 39, le 19 novembre 2017

  • Dissociation avec le hezbollah a l interieur?le vers est dans le fruit...! Il faudrait dechoir de la nationalite libanaise les chefs du parti du diable et les expulser vers l Iran.

    HABIBI FRANCAIS

    09 h 01, le 19 novembre 2017

  • Il a bien meilleure mine...

    NAUFAL SORAYA

    07 h 32, le 19 novembre 2017

  • Retour à la distanciation, cette affaire aura eu, au moins, un résultat positif.Les saoudiens, par l'intermédiaire de Hariri, auront eu finalement raison de secouer le cocotier.

    Yves Prevost

    06 h 19, le 19 novembre 2017

  • Une dynamique est née pour soutenir le Liban dans sa démarche de dissociation du pays des tensions régionales. Le plus dur sera dans la préservation de cette dynamique, une fois le retour du premier ministre libanais Saad Hariri opéré et la fièvre tombée... Je pense sincèrement que l'on peut compter sur la volonté du président français Monsieur Macron. Les libanais doivent faire les efforts nécessaires pour y arriver

    Sarkis Serge Tateossian

    23 h 54, le 18 novembre 2017

  • QUE DIEU ECLAIRE TOUS LES ESPRITS AU LIBAN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 45, le 18 novembre 2017

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