Une semaine après la démission du Premier ministre, Saad Hariri, les réunions politiques continuent au niveau de la présidence de la République, chez le mufti de la République, Abdellatif Deriane, ainsi que chez le chef du législatif, Nabih Berry. Il en ressort une possible rencontre entre Hariri et le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, suggérée par le chargé d'affaires saoudien à Beyrouth, Walid Boukhari, ainsi que des appels au calme et à la retenue.
Réuni hier à Baabda avec M. Boukhari, le chef de l'État a déclaré que la façon dont la démission de M. Hariri a été annoncée était « inadmissible », demandant le retour de ce dernier au Liban. M. Boukhari a pour sa part évoqué une possible réunion entre MM. Hariri et Bassil, à Riyad. Des sources au sein du ministère des Affaires étrangères ont confirmé avoir reçu cette proposition, refusant toutefois de la commenter.
La rencontre du président Aoun avec le chargé d'affaires saoudien s'inscrit dans le cadre des concertations que mène M. Aoun depuis l'annonce de la démission de M. Hariri. Le chef de l'État attend que le Premier ministre lui remette officiellement sa démission pour s'exprimer sur le sujet et lancer, éventuellement, des consultations pour la formation d'un gouvernement.
Michel Aoun s'est par ailleurs entretenu avec les ambassadeurs des pays et des organismes internationaux membres du Groupe de soutien international au Liban, à savoir les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Russie, la Chine, l'Allemagne, l'Italie, les Nations unies, la Ligue arabe et l'Union européenne, qui ont affiché leur soutien à la stabilité du Liban et aux prises de position du chef de l'État.
Lors de cette rencontre, M. Aoun a exprimé son inquiétude face aux circonstances entourant la situation de M. Hariri et la nécessité de les éclaircir, rappelant aux ambassadeurs présents les accords qui régissent les relations entre les États et l'immunité accordée à leurs ressortissants. Le président Aoun a également assuré que les leaders politiques libanais étaient attachés à l'unité nationale. Le président a ensuite reçu les ambassadeurs des Émirats arabes unis, d'Égypte, du Qatar, de la Jordanie et de Syrie.
De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a fait part de sa « grande inquiétude » face à la crise politique au Liban, assurant multiplier les « contacts » pour éviter une « escalade aux conséquences tragiques ».
Le mufti appelle à la retenue
Le mufti de la République, cheikh Abdellatif Deriane, a poursuivi également ses entretiens hier à Dar el-Fatwa avec les responsables politiques du pays. Il a notamment reçu l'ancien Premier ministre Tammam Salam. « M. Hariri a supporté beaucoup et a fait le bon choix », a déclaré ce dernier à l'issue de son entretien, appelant à la responsabilité de chacun afin d'éviter les surenchères. « J'ai pleinement confiance en nos frères arabes, et plus particulièrement en l'Arabie saoudite, qui épargnera au Liban la coupe amère », a ajouté M. Salam. Le mufti a, quant à lui, affirmé que « la démission de M. Hariri, que nous comprenons, est survenue dans des circonstances compliquées pour le Liban ». Il a dans ce contexte appelé à l'unité nationale et la retenue.
Jamal Jarrah, ministre des Télécommunications et membre du courant du Futur, a de son côté affirmé à partir de Dar el-Fatwa que son parti insiste sur son communiqué publié l'avant-veille. « Le retour du chef du gouvernement est une nécessité pour recouvrer la dignité et pour préserver les équilibres internes et externes du Liban dans le cadre du respect entier de la légitimité du pays, consacrée par la Constitution et l'accord de Taëf », avait indiqué le bloc parlementaire du Futur, dans ce texte.
De son côté, le président de la Chambre, Nabih Berry, a poursuivi ses réunions à Aïn el-Tiné et a reçu l'ambassadrice des États-Unis à Beyrouth, Elisabeth Richard, et l'ambassadeur d'Égypte, Nazih Najari. Les discussions ont porté sur les situations locale et régionale.
commentaires (4)
QUE BASSILO AILLE DISCUTER AVEC HARIRI ET NOUS APPORTER SES POINTS DE VUE ET SES RAISONS BIEN CONNUES SURTOUT PAR BASSILO LUI-MEME... EL HARIBÉ AVEC L,EXCUSE QUE HARIRI POURRAIT LUI PRESENTER SA DEMISSION ECRITE EST EHHH... UNE RIGOLADE... SI HARIRI VOULAIT PRESENTER UNE DEMISSION ECRITE IL L,AURAIT DEJA ENVOYEE AU PRESIDENT PAR MILLE MOYENS... SA DEMISSION ANNONCEE SUR LES MEDIAS EST PLUS QUE SUFFISANTE !
LA LIBRE EXPRESSION
14 h 22, le 11 novembre 2017