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Culture - Prix littéraires

Philippe Jaenada lauréat du Femina pour "La Serpe"

Philippe Jaenada, prix Femina pour "La Serpe" (Julliard). / AFP / Philippe LOPEZ

Le romancier Philippe Jaenada a remporté le prix Femina pour La Serpe (Julliard), un livre sombre et empli de compassion sur un triple meurtre impliquant le futur auteur du Salaire de la peur, a annoncé le jury.
Le romancier, âgé de 53 ans, a été choisi au 5e tour par 6 voix contre 4 à Véronique Olmi (Bakhita, Albin Michel).
Après La petite femelle, son précédent roman où l'écrivain-justicier réhabilitait Pauline Dubuisson, condamnée lourdement en 1953 pour le meurtre de son petit ami sans bénéficier de circonstances atténuantes, Philippe Jaenada s'intéresse cette fois à un triple meurtre commis à coups de serpe dans un château de Dordogne en octobre 1941.
De prime abord, l'affaire semble limpide. Le criminel ne peut être que le fils de famille dévoyé, un certain Henri Girard. Est-ce si sûr? Contre toute attente, Henri Girard sera acquitté lors de son procès en 1943.
Mais le soupçon lui collera toujours à la peau. Même acquitté, ce type "antipathique" était forcément coupable du meurtre atroce de son père, de sa tante et de la bonne.
A peine blanchi des trois crimes qu'on lui reprochait, Henri Girard a dilapidé l'héritage familial. Il est parti en Amérique du Sud d'où il reviendra miséreux, sans dents, mais avec un manuscrit, Le salaire de la peur, qu'il publiera sous le nom de Georges Arnaud.
Le livre sera adapté plus tard au cinéma par Henri-Georges Clouzot. Girard/Arnaud passera le reste de sa vie (il est mort en 1987) à lutter contre toutes les injustices et notamment contre la vétusté des prisons.
"Je ne veux pas devenir le sauveur des causes perdues", confiait récemment à l'AFP l'écrivain. N'empêche, confiez une enquête à Jaenada et vous connaîtrez enfin la vérité.
Comme à son habitude l'écrivain s'est littéralement plongé dans les archives de l'époque, il s'est rendu sur les lieux du crime, a payé de sa personne pour se convaincre et convaincre ses lecteurs que finalement oui Henri Girard/Georges Arnaud était bien innocent du crime dont on l'a accusé.
Le roman fait 650 pages mais se lit avec une facilité inouïe tant Jaenada sait subjuguer ses lecteurs.
A la fin de son récit, l'écrivain nous met sur la piste du probable coupable mais qu'on ne compte pas sur lui pour lancer des accusations hâtives.

Sauver une vie en écrivant
Par ailleurs, le Femina étranger a été décerné à John Edgar Wideman pour Écrire pour sauver une vie, le dossier Louis Till (Gallimard). Âgé de 76 ans, absent de Paris pour des raisons de santé, Wideman avait découvert à 14 ans dans la presse américaine une photo du visage mutilé d'Emmett Till, qui avait son même âge et était comme lui un noir américain: une image qui ne cessera de le hanter.
L'adolescent noir avait été accusé d'avoir sifflé une femme blanche, puis kidnappé et assassiné. Ses meurtriers, blancs, seront acquittés.
Jean-Luc Coatalem a, lui, remporté le Femina Essais pour Mes pas vont ailleurs (Stock) qui revient sur la figure de Victor Segalen, explorateur, médecin militaire, romancier et poète, auteur notamment de Stèles et des Immémoriaux, mort dans des circonstances mystérieuses en 1919 à l'âge de 41 ans.
Durant sa courte vie, Segalen sillonna le monde notamment la Polynésie et la Chine. Jean-Luc Coatalem, âgé de 58 ans, et Victor Segalen ont beaucoup de points communs.
Bretons natifs de Brest, issus tous deux d'une famille de militaires, les deux hommes ont bourlingué dans les mêmes lieux. Ces concordances, revendiquées par Jean-Luc Coatalem, donnent à sa biographie un air de liberté et de grande fraternité entre l'auteur et son sujet.
L'écrivain avait reçu en octobre le prix de la langue française, un prix littéraire créé par la ville de Brive pour récompenser une personnalité dont "l'œuvre a contribué de façon importante à illustrer la qualité et la beauté de la langue française".
Pour la première fois, le Femina a remis un prix spécial pour l'ensemble de son œuvre à Françoise Héritier, qui vient de publier Au gré des jours (Odile Jacob).

(Source : AFP)

Le romancier Philippe Jaenada a remporté le prix Femina pour La Serpe (Julliard), un livre sombre et empli de compassion sur un triple meurtre impliquant le futur auteur du Salaire de la peur, a annoncé le jury.Le romancier, âgé de 53 ans, a été choisi au 5e tour par 6 voix contre 4 à Véronique Olmi (Bakhita, Albin Michel).Après La petite femelle, son précédent roman où...

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