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À La Une - Tunisie

En Tunisie, deux policiers poignardés devant le Parlement par un "extrémiste"

Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur a précisé que l'assaillant avait dit "avoir adopté la pensée takfiriste (extrémiste, ndlr) il y a trois ans"

Deux policiers tunisiens ont été poignardés mercredi devant le Parlement par un extrémiste et l'un d'eux est grièvement blessé. REUTERS/Zoubeir Souissi

Un jeune Tunisien "adepte de la pensée extrémiste" selon les autorités a poignardé mercredi deux policiers devant le Parlement à Tunis, blessant grièvement l'un d'eux avant d'être arrêté.

L'homme armé d'un couteau a attaqué les membres des forces de l'ordre vers 08h00 (07h00 GMT), atteignant "le premier à la nuque, le deuxième au niveau des yeux", a déclaré à l'AFP le porte-parole du Parquet, Sofiène Sliti. L'un d'eux, un commandant, a été gravement blessé. Il a été opéré et était en réanimation dans l'après-midi, a affirmé à l'AFP une source médicale.

Selon le parquet, l'assaillant est né en 1992 et a obtenu en 2016 une maîtrise en informatique. Cet habitant du quartier populaire de Cité Ettadhamen, dans la banlieue de Tunis, est actuellement "chômeur et n'a pas d'antécédents judiciaires".

Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur a précisé que l'assaillant avait dit "avoir adopté la pensée takfiriste (extrémiste, ndlr) il y a trois ans". L'homme "considère les membres des forces de l'ordre comme des +tawaghit+ selon ses propres termes. Les tuer, croit-il, est une forme de jihad", a affirmé le ministère.

"Tawaghit" est le pluriel de "taghout", terme signifiant "tyran" en arabe et utilisé par la mouvance extrémiste pour qualifier les policiers et militaires.

 

(Pour mémoire : La Tunisie prolonge l'état d'urgence pour un mois)

 

"Aucun regret"
L'un des responsables du poste de police où l'assaillant a été emmené après son arrestation a indiqué à l'AFP qu'il semblait "très conscient de ce qu'il a fait".
"Il a parlé calmement et n'a manifesté aucun regret", a dit ce responsable sous le couvert de l'anonymat.
"Il nous a dit +ce matin, j'ai fait la prière et j'ai décidé de faire quelque chose pour le jihad. J'ai vu le policier devant moi, pour moi c'est un +taghout+. Et j'ai fait ce que j'ai fait+", a ajouté la même source, disant rapporter les propos de l'auteur de l'attaque.

Devant l'Assemblée des représentants du peuple (ARP, Parlement), dans le quartier du Bardo, des traces de sang étaient visibles, selon une journaliste de l'AFP sur place. Le lieu de l'attaque a été bouclé par la police.

Depuis la révolution qui a renversé la dictature en 2011, la Tunisie a fait face à un essor de la mouvance jihadiste qui a fait plusieurs dizaines de morts, notamment des policiers, des militaires et des touristes étrangers.

Les autorités affirment avoir fait "des pas très importants dans la guerre contre le terrorisme", mais elles appellent toujours à la vigilance et des démantèlements de cellules jihadistes sont régulièrement annoncés.

Le pays est sous état d'urgence depuis le 24 novembre 2015, date à laquelle 12 agents de la garde présidentielle avaient été tués en plein Tunis dans un attentat revendiqué par le groupe extrémiste Etat islamique (EI).

Deux autres attaques majeures revendiquées par l'EI avaient eu lieu en mars et juin 2015, respectivement au musée du Bardo à Tunis ainsi que sur une plage et dans un hôtel de Sousse (est). Soixante personnes, dont 59 touristes étrangers, avaient été tuées. Le musée du Bardo se situe dans le même complexe que le Parlement, dans l'ouest de la capitale.

Le président du Parlement, Mohamed Ennaceur, a appelé devant la presse les Tunisiens "à davantage de solidarité parce que le danger menace la société et le pays entier".
Interrogé sur l'évolution de l'examen d'un projet de loi visant à "protéger" les forces de sécurité -réclamé par les syndicats policiers mais jugé "dangereux" pour la transition démocratique par la société civile-, M. Ennaceur a indiqué qu'il était "actuellement en commission" et avait "fait l'objet de plusieurs réunions".

Une rencontre sur le sujet se tiendra avec la société civile, qui a "des propositions concernant cette loi", a-t-il ajouté. "D'un côté nous devons protéger les forces de sécurité (...), mais d'un autre il y a les droits de l'Homme qu'il faut considérer, respecter et appliquer", a-t-il souligné.

 

Pour mémoire
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