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Liban - Faune et flore

Cette alcée qui souffre d’être prise pour d’autres...

Sa belle fleur blanche distingue l’Alcea damascena d’autres plantes du même genre. Photo Marc Beyrouthy

Il existe une belle plante qui ne fleurit qu'à Baalbeck et Ras Baalbeck, ainsi que dans certaines parties de Syrie. Cette plante du genre alcea ressemble à beaucoup d'autres, malgré ses fleurs blanches qui ne sont pas communes pour des alcées. Elle est donc surexploitée par erreur, alors que seuls les spécialistes savent combien son territoire est limité, et sa survie menacée. Marc Beyrouthy, ethnobotaniste et professeur associé à l'Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK), plaide pour une sensibilisation autour de cette plante endémique (caractéristique) d'une région bien restreinte, étendue sur deux pays et qu'il faut absolument préserver.

Nom scientifique
Alcea damascena, qui, comme son nom l'indique, n'existe que dans cette partie du monde. Le nom du genre, Alcea, vient du grec et du latin alkea, qui voulait dire « mauve » (couleur dominante des fleurs de ces plantes).

Description
Cette plante de la famille des Malvaceae (Malvacées) se distingue des autres alcées du Liban – il y en a plusieurs – par la couleur de ses fleurs, qui sont blanches. Les feuilles aussi sont différentes, mais ce sont surtout les spécialistes qui arrivent à les distinguer d'autres alcées. La plante est grande, d'environ un mètre, à tige dressée, ordinairement simple.

Mode de vie et lieux de prédilection
L'Alcea damascena fleurit de mai à septembre, dans des terrains secs au climat subaride (conditions proches de l'aridité). Au Liban, elle pousse surtout dans la région de Baalbeck et de Ras Baalbeck. En Syrie, on la trouve au bord des steppes près de Damas, entre Homs et Hama, et dans quelques autres régions. Cette belle plante pousse volontiers au bord de routes passantes, à proximité de lieux habités.

Impact positif en milieu naturel
Outre sa belle fleur, l'Alcea damascena – connue en libanais vernaculaire sous le nom de « khatmiyé » – se caractérise par des propriétés médicinales très utiles. Il s'agit, notamment, de l'un des meilleurs anti-inflammatoires que l'on peut trouver dans la nature. Ses boutons floraux et ses feuilles sont employés en médecine traditionnelle pour combattre les rhumes, la toux et les troubles intestinaux. La consommation de sa fleur fraîche favorise le bon fonctionnement de l'estomac.

Menaces et dangers
Il existe au Liban d'autres alcées qui, pour des profanes, sont difficilement distinguables de l'Alcea damascena. Or ces autres plantes sont très prisées pour leurs propres propriétés médicinales. Prise pour d'autres, l'Alcea damascena, moins connue du grand public, est très largement cueillie et exploitée, d'autant plus qu'elle pousse dans des endroits très accessibles, et que les habitants y sont tellement habitués qu'ils la croient plus commune et répandue qu'elle ne l'est vraiment. Le problème, c'est que l'aire géographique où se trouve cette plante endémique est très limitée. La surexploitation l'affecte donc plus que d'autres.

Moyens de protection
Marc Beyrouthy pense que pour protéger cette plante, la sensibilisation est la meilleure arme possible, la surexploitation et la cueillette sauvage étant causées par un évident manque de connaissances autour des spécificités de cette alcée. Il s'agit donc de la protéger dans les milieux où elle pousse. L'expert préconise également d'effectuer davantage d'études sur les propriétés spécifiques de cette plante.

 

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