Rodolfo Sganga, nouveau général de brigade du contingent italien

Le transfert d'autorité au commandement du contingent italien de la Finul s'est déroulé ce mardi sur la base de Shamaa, à proximité de Naqoura. Au cours d'une cérémonie, le général sortant Francesco Olla a passé le commandement du contingent à son successeur, le général Rodolfo Sganga. Cet événement marque la 23e rotation des troupes italiennes de maintien de la paix au Liban, ayant lieu tous les six mois.
La brigade Folgore (« foudre » en français), qui revient au pays du Cèdre dix ans après sa première mission, dirige dès aujourd'hui le secteur ouest de la Finul. Celle-ci, composée de parachutistes de l'armée de terre italienne, poursuivra l'opération « Leonte » en remplaçant la brigade sortante Granatieri di Sardegna.

Sur le coup de quatre heures, la passation des pouvoirs s'est déroulée en présence du commandant de la Finul, le général irlandais Michael Beary, entouré d'autorités civiles et militaires. Lors de son allocution, le général sortant Francesco Olla a félicité son successeur et la nouvelle brigade, en remerciant également les officiels libanais et internationaux présents en nombre dans la tribune. S'adressant aux unités italiennes, Olla leur a demandé de « poursuivre le travail effectué en vous tenant prêtes à faire face à la myriade d'incidents imprévus qui pourraient se produire dans la zone d'opérations. Je vous rappelle également la nécessité de vous engager dans des projets impliquant les communautés locales, celles-ci étant la raison de notre présence ici ».

Une stabilité à préserver
Suite à la cérémonie, le nouveau général de brigade Rodolfo Sganga a précisé ses objectifs à L'Orient-le-Jour : « Ma mission consistera à poursuivre l'excellent travail effectué par la brigade sortante. Nous avons aussi d'autres objectifs qui seront réalisés en partant de cette base, par exemple en mettant l'accent sur un renforcement du lien entre nous et la population locale », a déclaré le nouveau commandant.

Celui-ci a également tenu à rappeler que « depuis 2006, il n'y a pas eu d'incident grave, la Finul a réussi à maintenir un niveau de paix dans la région. Malgré des rumeurs propagées par les deux parties, la situation est stable. Il y a eu beaucoup de propagande médiatique mais rien de sérieux ne s'est produit ».

(Pour mémoire : Moscou a "protégé" le Hezbollah lors du vote sur le mandat de la Finul, selon le Haaretz)

Contexte tendu
Parallèlement, l'arrivée de la nouvelle brigade intervient dans un contexte marqué par de fortes tensions entre le Liban et son voisin israélien. Le ministre de la Défense israélien, Avigdor Lieberman, a averti la semaine dernière qu'en cas de guerre, toutes les forces armées libanaises seraient ciblées, et non seulement le Hezbollah. Le ministre de la Défense, Yaacoub Sarraf, avait répliqué le jour même en affirmant que « le Liban ferait face à toute agression israélienne ».

La veille de ce transfert d'autorité, une énième violation israélienne de l'espace aérien libanais s'était soldée par un tir de missile syrien en direction des appareils israéliens. Ceux-ci avaient ensuite bombardé une batterie antimissiles, à l'est de Damas.

Les généraux Olla et Sganga ont cependant tenu à relativiser la situation suite à l'escalade verbale actuelle : « Nous ne voyons aucun signe d'une attaque imminente, la situation dans le Sud s'est nettement améliorée et il n'y a pas eu d'incidents majeurs. Nous continuerons à travailler pour maintenir cette stabilité. »

En outre, les Italiens réalisent 150 patrouilles quotidiennes le long de la ligne bleue et à l'intérieur des zones d'opérations, en développant des activités de formation en faveur des forces armées libanaises.
Les Forces intérimaires des Nations unies au Liban sont actives depuis 2006. Onze mille Casques bleus veillent au maintien du cessez-le-feu entre le Liban et Israël. Un peu plus de 1 200 unités forment le contingent italien, deuxième au sein de la Finul et premier en termes de financement.

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