Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté hier à l'unanimité la résolution 2373 prolongeant d'un an – jusqu'au 31 août 2018 – la mission des Casques bleus de la Finul au Liban, après des dissensions entre Européens et Américains qui voulaient renforcer leur mandat contre le Hezbollah.
Des négociations ardues ont été menées jusqu'au vote pour rapprocher les points de vue entre les Américains et les Européens, au premier rang desquels figuraient l'Italie et la France, gros contributeurs de troupes à la Finul.
« Les nuages de la guerre s'accumulent » au Liban-Sud et « la résolution demande à la Finul de redoubler d'efforts (...) pour qu'il n'y ait pas d'armes et de terroristes » dans cette zone, a déclaré l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, en se félicitant d'un mandat qu'elle juge désormais plus fort.
L'Italie, qui compte 1 100 Casques bleus au Liban, et la France 700 militaires et en même temps rédactrice de la résolution, ont souligné a contrario que l'essence de la mission de la Finul n'était pas modifiée comme le souhaitait à l'origine Washington. Selon Paris et Rome, le mandat de la Finul gardait son essence, même si des modifications de langage ont été insérées ici et là dans le texte à la demande de Washington.
Un paragraphe du texte adopté, dont L'Orient-Le Jour a eu une copie hier avant le vote, prévoit de demander au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, « d'étudier les moyens de renforcer les efforts de la Finul, notamment pour sa visibilité sur le terrain, via des patrouilles et des inspections, dans son mandat et ses capacités actuels ». Ce passage « ne modifie pas le mandat de la Finul », a fait valoir l'ambassadeur italien à l'ONU, Sebastiano Cardi.
Une source diplomatique bien informée a assuré pour sa part hier soir à L'Orient-Le Jour que « le texte n'apporte aucun changement au niveau du mandat de la force multinationale », et que « seules quelques différences de langage sont à noter ». Selon cette source, le mandat de la Finul reste le même que celui qui est spécifié par la résolution 1701 du Conseil de sécurité. Dans la nouvelle résolution, la Finul devra toujours œuvrer en assistance du Liban, notamment pour les inspections sur les armes, a-t-on aussi relevé du côté français.
(Lire aussi : Virulence US contre léthargie locale face au Hezbollah)
« Aveugle »
Les États-Unis voulaient beaucoup plus, mais ce n'était pas acceptable car cela modifiait en profondeur le mandat, selon Paris qui s'est targué de l'appui sur ce sujet d'une majorité des membres du Conseil de sécurité.
Pour les Européens, il n'est pas possible de demander aux Casques bleus de pénétrer dans des habitations privées pour y saisir des armes. En vertu de leur mandat, ils n'ont la possibilité de le faire qu'en cas de menace précise et imminente.
Un autre point de dissension important entre Américains et Européens porte sur leur appréciation de la situation dans la région. Pour Washington, premier allié d'Israël, « la situation reste très difficile » au Liban-Sud, avec notamment l'« accumulation d'un arsenal (...) qui échappe au contrôle du gouvernement » libanais, a affirmé Nikki Haley. Selon elle, le commandement de la Finul est « aveugle » sur cette question.
Lors de la réunion du Conseil de sécurité, la France, par la voix de sa représentante adjointe, Anne Gueguen, a souligné pour sa part que la zone était restée « globalement stable depuis dix ans » grâce à la Finul. Elle a aussi parlé de « délicats équilibres » qu'il ne faut pas mettre en cause. « Les États-Unis ne vont pas rester les bras croisés alors que le Hezbollah se renforce pour préparer la guerre », a cependant asséné Nikki Haley.
(Pour mémoire : Négociations intensives pour un renouvellement du mandat de la Finul)
En début de soirée, le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, s'était félicité du fait que le Liban ait réussi à empêcher Israël de modifier le mandat de la Finul. « Israël a tenté de modifier le mandat de la Finul mais le Liban a réussi à faire barrage à cette tentative avec l'aide de plusieurs pays, notamment la Russie, car cette question ne concerne pas seulement le Liban, mais tous les pays qui ont des contingents au sein de la Finul », a affirmé M. Bassil devant les rédacteurs en chef de plusieurs sites d'informations en ligne libanais.
Tout cela n'a cependant pas empêché le représentant d'Israël au Conseil de sécurité, Danny Danon, de crier victoire après l'adoption de la résolution, estimant que, désormais, la Finul serait contrainte de prendre des actions délibérées contre les violations commises par le Hezbollah sur le terrain. « Il s'agit d'une victoire diplomatique significative qui pourrait modifier la situation au Liban-Sud et exposer l'infrastructure de la terreur que le Hezbollah a mise en place à la frontière avec Israël », a indiqué le diplomate israélien.
Pour mémoire
Le Liban craint des modifications dans le mandat de la Finul
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commentaires (4)
LES AVENTURIERS APPELLENT L,APOCALYPSE SUR NOTRE PAUVRE PAYS ! S,ILS OSENT CE NE SERA PAS DES PARFUMS DE ROSE QUI S,ABATTRONT SUR TOUT LE PAYS ET LE DETRUIRONT POUR SATISFAIRE DES THEOCRATIES ARRIEREES ET OBSCURANTISTES, MAIS L,APOCALYPSE...
LA LIBRE EXPRESSION
16 h 40, le 31 août 2017