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Lifestyle - Échappée belle

CorrettoLù, une certaine idée du design

Nayla Ghazzaoui propose de renforcer son intérieur avec des pièces chinées pour CorrettoLù. Photo DR

La preuve, son allure qui hésite entre opacité orientale et beauté torsadée style Botticelli. La preuve, son accent où s'enchevêtrent le Liban de son père et l'Italie de sa mère. Entre ces deux pans d'elle-même, Nayla Ghazzaoui n'a jamais réellement voulu trancher. Forte d'un master à la Domus Academy de Milan et d'une expérience à la Fondazione Achille Castiglioni, elle qui se fait appeler Lula dans la Grande Botte lâche tout pour CorrettoLù*, ce projet rêvé, venu la ballotter entre ses deux pays, corroborant son penchant pour le design qu'elle hérite de sa maman Titi, « une collectionneuse effrénée qui a toujours donné la priorité aux intérieurs ». L'histoire : avec son copain Luca, ils prennent la route et égrènent 8 véhicules, 48 villes et 3 760 km du Nord de l'Italie, où Lula Ghazzaoui s'abandonne au plaisir de découvrir, chercher et chiner « des pièces rares, pas très accessibles, pour certaines signées et hors production ». D'abord entassées dans un dépôt, la jeune fille de 29 ans est rattrapée par le besoin « de partager la beauté de ces pièces auxquelles nous sommes naturellement exposés en Italie, de créer un pont avec le Liban où les gens apprécient de plus en plus le design ». Transportant précieusement l'histoire de chacun de ces meubles, Lula Ghazzaoui les met ensuite en scène dans un appartement beyrouthin des années 20 qui accueillera sa galerie éphémère CorrettoLù jusqu'au 21 octobre.
Incarnant l'essence du design italien des années 60, 70 et 80, les Butterfly Lamps de Afra & Tobia Scarpa pour Flos, un set de chaises Vico Magistretti ou un fauteuil Poltrona Frau cohabitent avec des sièges en osier style Emmanuelle, ou des objets plus petits, bars, miroirs et porte-cigarettes qu'on dirait arrachés d'un plan tortueux viscontien et célèbrent donc un passé mordoré que nous n'avons pas eu le loisir de vivre. Inutile, ceci dit, de farfouiller dans un dictionnaire italien, vous n'y trouverez pas le terme CorrettoLù. C'est Marya Ghazzaoui, la sœur de Nayla, qui l'a fabriqué. « Tous les jours, j'entendais mon copain commander son café corretto. En Italie, cela veut dire corrigé, renforcé avec de la grappa ou une autre liqueur », raconte Lula. Et de conclure : « L'idée est de donner le ton à son intérieur, de le renforcer à l'aide d'une pièce exposée ici. » Avec classe et singularité, façon Lù(la).

* CorrettoLù, galerie éphémère jusqu'au 21 octobre 2017, au 227, rue Salim Bustros, en face du Mikado, Beyrouth.

La preuve, son allure qui hésite entre opacité orientale et beauté torsadée style Botticelli. La preuve, son accent où s'enchevêtrent le Liban de son père et l'Italie de sa mère. Entre ces deux pans d'elle-même, Nayla Ghazzaoui n'a jamais réellement voulu trancher. Forte d'un master à la Domus Academy de Milan et d'une expérience à la Fondazione Achille Castiglioni, elle qui se fait...

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