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À La Une - Liban

Grille des salaires : le gouvernement trouve enfin une porte de sortie

Hariri applaudit à "l'entente politique" ayant permis de régler le problème du financement de l'échelle.

Le Premier ministre Saad Hariri (g) et le ministre de l'Information Melhem Riachi lors d'une conférence de presse tenue par le chef du gouvernement à l'issue du Conseil des ministres, vendredi 29 septembre 2017. Photo Dalati et Nohra

Le gouvernement libanais a entériné vendredi l'accord adopté la veille en Conseil des ministres sur la question de la grille des salaires pour la fonction publique en adoptant des amendements à la loi de financement de cette échelle, invalidée la semaine dernière par le Conseil constitutionnel.

 

Loi d'urgence transmise au Parlement
"Après quatre Conseil des ministres, nous nous sommes mis d'accord sur un projet de loi à caractère de double urgence comprenant des amendements sur les impôts et les taxes que nous allons transmettre au Parlement dans le courant de la semaine prochaine", a annoncé le Premier ministre, Saad Hariri, à l'issue du Conseil des ministres. "Les recettes permettant de financer le relèvement des salaires seront assurées", a-t-il ajouté.

"Nous nous sommes également mis d'accord sur la question des bilans comptables qui seront adoptés après le vote du budget", a affirmé M. Hariri. Lors du Conseil des ministres qui a eu lieu jeudi, le président Michel Aoun avait pavé la voie à la modification "pour une fois" de l'article 87 de la Constitution, selon lequel le compte définitif de l'administration des finances pour l'exercice clos doit être approuvé avant la promulgation du budget du deuxième exercice.

Le gouvernement avait décidé la veille que les salaires dans le secteur public et ceux des enseignants seront payés en fonction de la nouvelle grille. En détails, la solution consiste à payer les salaires du mois de septembre selon les nouveaux barèmes, et préparer une réplique de la loi sur les impôts et taxes invalidée par le CC, mais en corrigeant les articles 11 sur les empiétements sur les biens-fonds maritimes et 17 sur la déclaration par les professions libérales de leurs revenus et la double imposition. L'objectif est que le processus soit achevé quand les salaires d'octobre devront être payés.

 

Hariri loue l'"entente politique"
"Cette loi est conforme aux recommandations du Conseil constitutionnel", a souligné M. Hariri. Pour rappel, le CC avait invalidé la loi sur le financement de la grille des salaires vendredi dernier, provoquant la colère des fonctionnaires et mettant dans l'embarras les autorités qui doivent soit suspendre l'application de la grille soit lui trouver d'autres moyens de financement.

 

(Pour mémoire : Grille des salaires : les mesures fiscales peuvent être votées en dehors de la loi de finance mais pas en son absence)

 

Le chef du gouvernement a également défendu l'action du gouvernement, dénonçant "ceux qui ne cessent de mettre en doute la volonté" de l'exécutif. "Le gouvernement a toujours été attaché à la mise en œuvre de la grille tout en maintenant la stabilité financière du pays", a-t-il ajouté, en s'adressant aux syndicats et aux manifestants du secteur public et des enseignants, en grève depuis lundi jusqu'à aujourd'hui. "Nous mettons un terme à cinq ans de promesses non tenues", a-t-il déclaré.

M. Hariri a également mis en évidence l'entente qui a conduit à l'accord conclu jeudi. "Sans cette entente politique, la situation aurait été encore plus grave", a-t-il ajouté, niant tout désaccord entre le président Michel Aoun, le président du Parlement, Nabih Berry, et lui sur ce sujet. A l'ouverture du Conseil des ministres, le chef du gouvernement avait loué l'esprit de solidarité ayant permis cet accord, exprimant l'espoir que cet esprit se matérialise sur les plans politique et économique.

Prenant ensuite la parole, le ministre de l'Education, Marwan Hamadé, a appelé les élèves et les professeurs à retrouver les bancs de leur école dès lundi prochain. M. Hamadé a également déclaré que le ministre d'Etat pour les Droits de l'homme, Ayman Choucair, et lui, représentant le PSP du leader druze Walid Joumblatt au sein du gouvernement, avaient exprimé des réserves sur les amendements effectués sur l'article 11 sur les biens-fonds maritimes.

Les professeurs des secteurs public comme privé, ainsi que les fonctionnaires, s'étaient mobilisés toute cette semaine face au risque de voir leur augmentation de salaire remise en cause. En début d'après-midi, la Confédération générale du travail libanais (CGTL) et le Comité de coordination syndicale ont annoncé la suspension de leur mouvement de grève.

Interrogé par ailleurs sur l'entretien du ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil avec son homologue syrien Walid Moallem en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, Saad Hariri a déclaré qu'il était opposé à cette rencontre. "Je ne suis pas prêt à travailler, ni de près, ni de loin, avec le régime syrien", a-t-il affirmé.

 

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commentaires (5)

Mais c'est quoi ces amendements de l'article 11 sur les bien-fonds maritimes? Va-t-on finalement faire payer des pénalités et des taxes sur toutes ces constructions anarchiques et illégales en bord de mer ou c'est l'inverse? Ça pourrait amener des millions de $ et pénaliserait finalement ces Contracteurs nouveaux riches, bien nantis, qui s'en foutent des lois... Sauf que, si on gratte la surface, on verra plus de la moitié de nos élus co-proprietaires avec eux et c'est là où le bat blesse! Donc des détails sur cet article 11 seraient souhaitables.

Saliba Nouhad

16 h 50, le 29 septembre 2017

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Commentaires (5)

  • Mais c'est quoi ces amendements de l'article 11 sur les bien-fonds maritimes? Va-t-on finalement faire payer des pénalités et des taxes sur toutes ces constructions anarchiques et illégales en bord de mer ou c'est l'inverse? Ça pourrait amener des millions de $ et pénaliserait finalement ces Contracteurs nouveaux riches, bien nantis, qui s'en foutent des lois... Sauf que, si on gratte la surface, on verra plus de la moitié de nos élus co-proprietaires avec eux et c'est là où le bat blesse! Donc des détails sur cet article 11 seraient souhaitables.

    Saliba Nouhad

    16 h 50, le 29 septembre 2017

  • Ca me rappelle d'autres "modifications pour une fois" ... Va-t-on bientot changer toute la Constitution ... pour une fois ???

    Remy Martin

    14 h 36, le 29 septembre 2017

  • Une "Question pour un Champion" qui n'a rien à voir. Qui a dit hier à Bebnine-el-Abdé : Nous avons à accepter qu'il n'y a pas de prospérité au Liban avec la corruption qui mène vers l'explosion. 1- Saad Hariri. 2- Sami Gemayel. 3- Marwan Hamadé. 4- Gébran Bassil.

    Un Libanais

    14 h 27, le 29 septembre 2017

  • IL FALLAIT SUSPENDRE LA GRILLE. MA PROPOSITION EST ANTI POPULAIRE JE LE SAIS... MAIS JE REPETE QUE DANS UN PAYS A LA DETTE GIGANTESQUE ET A L,ECONOMIE AU BORD DU CHAOS ON NE DISTRIBUE PAS DES AUGMENTATIONS DE SALAIRES MAIS ON FAIT EXACTEMENT LE CONTRAIRE ! CEUX QUI SONT SATISFAITS AUJOURD,HUI NE LE SERONT PAS DEMAIN ! LE PAYS EN ENTIER ET TOUT SON PEUPLE EN PATIRONT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 24, le 29 septembre 2017

  • Ca me rappelle d'autres "modifications pour une fois" ... Va-t-on bientot changer toute la Constitution ... pour une fois ???

    Remy Martin

    14 h 04, le 29 septembre 2017

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