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Économie - Développement

La Banque mondiale veut relancer l’emploi au Liban

L'organisation internationale, qui vient de publier un rapport sur le Liban-Nord, va aider le gouvernement à élaborer une stratégie nationale de réforme du marché du travail.

Vue de Tripoli depuis la zone portuaire de Mina. Plus d’une personne sur deux est sans emploi dans la deuxième ville libanaise, selon la Banque mondiale. Photo T.H.B.

Plusieurs cadres de la Banque mondiale (BM) ont annoncé hier que l'organisation internationale était en train d'aider le gouvernement libanais à lancer une stratégie nationale pour réformer le marché du travail dans le pays. « Le projet est encore en phase de préparation, mais il devrait être prêt début 2018 », a ainsi confirmé le directeur du département de la protection sociale et de l'emploi de la BM, Michal Rutkowski, lors d'une conférence de presse organisée au siège de l'organisation. En l'absence de données centralisées, le taux de chômage est estimé par plusieurs observateurs à environ 25 % dans le pays et 35 % chez les jeunes.

Selon les informations fournies par la BM, le gouvernement libanais a récemment sollicité l'aide de l'organisation internationale pour élaborer ce projet qui s'étale sur cinq ans pour un budget de 200 millions de dollars. « Le financement sera principalement assuré par le gouvernement et la BM, mais mettra également à contribution des investisseurs privés, notamment internationaux », a précisé le responsable de programme à la BM, Peter J. Mousley. « Il y a une volonté de maximiser la participation du secteur privé, qui est le mieux placé pour doper la création d'emplois », note-t-il encore. « Le financement de la BM sera débloqué en fonction des résultats visés dans chacune des composantes du projet et non des ressources mobilisées », a ajouté M. Rutkowski.

 

(Pour mémoire : Le FMI reconnaît un réel impact des réfugiés sur le marché du travail)

 

Accélérer la création d'emplois
Le projet doit en principe s'articuler sur trois grands axes : le premier est dédié à l'amélioration du cadre réglementaire afin de favoriser la création d'emplois, le deuxième est focalisé sur l'emploi des femmes et des jeunes, et le troisième visera à accélérer la création d'emplois dans certains secteurs préalablement identifiés. À terme, le projet a pour objectif de réduire la distorsion qui existe au Liban entre l'offre et la demande sur le marché du travail, tout en renforçant la compétitivité des entreprises du pays. Il visera spécifiquement la population libanaise et ne devrait pas, en principe, inclure les réfugiés syriens, selon M. Rutkowski. Enfin, si son lancement n'est pas lié au démarrage de la reconstruction en Syrie, les responsables de la BM reconnaissent volontiers qu'ils « comptent sur une résolution pacifique du conflit » qui a éclaté en 2011 dans ce pays.

« Nous sommes venus au Liban cette semaine pour notamment rencontrer les principaux responsables et parties prenantes pour faire avancer le dossier », a déclaré, de son côté, le directeur du département commerce et compétitivité de la BM, Klaus Tilmes. Les trois cadres doivent notamment s'entretenir avec le Premier ministre, Saad Hariri, ainsi qu'avec les ministères des Affaires sociales, de l'Économie et du Commerce, des Finances ou encore du Travail.

Les responsables de la BM sont également revenus sur les grandes lignes du rapport sur le marché de l'emploi au Liban-Nord dévoilé mercredi lors d'une conférence de presse à Tripoli. Ce dernier a été corédigé par M. Mouslet, avec la collaboration du ministère de l'Économie et de la Chambre de commerce de Tripoli et du Liban-Nord. Selon le rapport, 53 % des 610 000 personnes en âge de travailler sont actuellement sans emploi, tandis que 15 % des travailleurs qui exercent un emploi sont des salariés réguliers. Le rapport révèle en outre que la majorité des personnes qui exercent un emploi au Liban-Nord occupent des postes peu productifs dans des entreprises de moins de dix employés. La BM affirme enfin que la population active dans le nord du pays devrait croître de 289 000 à 362 000 personnes d'ici à 2025 et qu'il faudrait que 8 000 emplois soient créés chaque année dans le Nord pour que la situation sur le marché du travail se stabilise.

 

 

Pour mémoire

Mogherini à Beyrouth : L’UE n’a pas demandé au Liban d’intégrer les Syriens à son marché du travail

Plusieurs cadres de la Banque mondiale (BM) ont annoncé hier que l'organisation internationale était en train d'aider le gouvernement libanais à lancer une stratégie nationale pour réformer le marché du travail dans le pays. « Le projet est encore en phase de préparation, mais il devrait être prêt début 2018 », a ainsi confirmé le directeur du département de la protection sociale...

commentaires (4)

25 à 35 % de chômage ....la situation est catastrophique. Il ne faut en aucun cas faire la bouche fine ...dans de pareilles circonstances. Tout programme et aide proposés par la banque mondiale ou autres organismes sera et seront la bienvenue. Enfin, une "banque mondiale" ne peut pas raisonner en terme sélectif, et viser dans son programme uniquement une frange de la population du Liban. Un programme économique proposé par la banque mondiale (ou autres) ne peut être efficace que dans une vision globale et macroéconomique. (pour répondre aux inquiétudes de certains internautes) Tant qu'à la question des réfugiés ...c'est un problème distincte et c'est le gouvernement seul qui est habilité à le résoudre. (il est politique)

Sarkis Serge Tateossian

13 h 15, le 29 septembre 2017

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Commentaires (4)

  • 25 à 35 % de chômage ....la situation est catastrophique. Il ne faut en aucun cas faire la bouche fine ...dans de pareilles circonstances. Tout programme et aide proposés par la banque mondiale ou autres organismes sera et seront la bienvenue. Enfin, une "banque mondiale" ne peut pas raisonner en terme sélectif, et viser dans son programme uniquement une frange de la population du Liban. Un programme économique proposé par la banque mondiale (ou autres) ne peut être efficace que dans une vision globale et macroéconomique. (pour répondre aux inquiétudes de certains internautes) Tant qu'à la question des réfugiés ...c'est un problème distincte et c'est le gouvernement seul qui est habilité à le résoudre. (il est politique)

    Sarkis Serge Tateossian

    13 h 15, le 29 septembre 2017

  • TOUTE REFORME DU MARCHE DU TRAVAIL SERAIT LA BIENVENUE SI ELLE S,EXPRIMERAIT EN ACTES ET NON EN PROMESSES VIDES !

    MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

    10 h 20, le 29 septembre 2017

  • la population du Liban = la population libanaise

    NAUFAL SORAYA

    09 h 20, le 29 septembre 2017

  • Plusieurs mauvais signes dans cet article: 1- "Il visera spécifiquement la population libanaise et ne devrait pas, en principe, inclure les réfugiés syriens": j'aime bien le "en principe"... Etes vous certain qu'il ne s'agit pas de l'inverse et que ce programme ne vise pas surtout les réfugiés, ou aussi, les Libanais à condition qu'on accepte les réfugiés??? 2- "les responsables de la BM reconnaissent volontiers qu'ils « comptent sur une résolution pacifique du conflit » : C'est quoi exactement cette solution pacifique? l'implentation des réfugiés là où ils sont actuellement? 3- la population active dans le nord du pays devrait croître de 289 000 à 362 000 personnes d'ici à 2025 et (...) sur le marché du travail se stabilise: la population du Liban est quasiment stable depuis des décennies... Qu'est-ce qui fait qu'elle va augmenter de 300.000 personnes en si peu d'années???? L'installation définitive des réfugiés syriens???? Ca sent bien mauvais...

    NAUFAL SORAYA

    07 h 44, le 29 septembre 2017

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