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Liban - grille des salaires

L’escalade sociale se poursuit en attendant la décision de l’exécutif

La grève générale sera observée au moins jusqu'à la réunion de jeudi à Baabda, sauf dans les écoles privées où elle est suspendue aujourd'hui.

« Même si vous continuez à ignorer nos appels, nous n’arrêterons jamais de revendiquer nos droits », lit-on sur cette banderole.

Les fonctionnaires du secteur public et les enseignants sont de nouveau dans la rue. L'escalade a été décidée à l'issue de réunions marathons qui ont suivi le Conseil des ministres hier, celui-ci s'étant achevé sans décider des moyens de financer la nouvelle échelle des salaires, après l'invalidation, par le Conseil constitutionnel, de la loi 45 sur les taxes devant assurer les ressources nécessaires pour en couvrir les frais.

L'annonce est venue de différents syndicats en soirée, notamment le Comité de coordination syndicale ou encore la Confédération générale des travailleurs du Liban : la grève se poursuit aujourd'hui mercredi et demain jeudi dans les institutions publiques, et un sit-in est prévu sur la route de Baabda demain jeudi à 11 heures, pour accompagner le Conseil des ministres qui aura lieu au palais présidentiel, sous la présidence du chef de l'État qui sera rentré de sa visite officielle à Paris. À noter qu'à la Caisse nationale de Sécurité sociale, les fonctionnaires se rendront aux bureaux pour y traiter uniquement les formalités relatives à l'hospitalisation, étant donné l'urgence des cas.

Seul le syndicat des enseignants du secteur privé a décidé de suspendre la grève durant la journée d'aujourd'hui mercredi (aucune décision n'a encore été prise pour demain), mettant fin à l'incertitude qui gagnait une fois de plus les parents d'élèves et les enseignants. Le président de ce syndicat, Rodolphe Abboud, a indiqué à la LBCI que « le syndicat fait partie intégrante du Comité de coordination syndicale », démentant à plusieurs reprises toute rumeur de dissensions internes ou de pressions politiques. « Nous avons tenu une réunion du comité exécutif aujourd'hui (hier) au cours de laquelle nous avons pris cette décision, afin d'être en mesure de tenir des assemblées générales demain (aujourd'hui) dans toutes les branches, à 17 heures, a-t-il poursuivi. Je demande à l'ensemble des enseignants d'y participer, parce qu'il est nécessaire de se concerter en vue de prendre les mesures adéquates pour la suite. » En réponse à une question, le syndicaliste a précisé que « ce syndicat a une façon spéciale de procéder que nos collègues du comité de coordination connaissent bien », réaffirmant « la solidarité totale avec le mouvement de cet organisme ». Il a dit « prendre en considération, malgré la participation massive au sit-in, la situation des collègues dans les écoles, ainsi que les administrations et les parents, envers lesquels il fallait se montrer compréhensif ».
M. Abboud a évoqué « non seulement un face-à-face avec le gouvernement qui doit accorder leurs droits aux professeurs, mais une lutte à venir avec les écoles qui auront décidé de ne pas accorder l'augmentation prévue ».

Cette déclaration fait écho aux inquiétudes exprimées par des enseignants à L'OLJ, concernant d'éventuelles tensions avec les directions des établissements et des pressions qui s'exerçaient depuis hier : jours de congé supprimés pour compenser les journées de grève, pressions potentielles concernant les enfants scolarisés de ces enseignants, quand ce n'est pas un risque pur et simple de ne pas percevoir l'augmentation décidée, ou encore, dans des cas extrêmes, de perdre l'emploi. Le triangle directions d'école-enseignants-parents n'a pas encore fini de s'enflammer. À savoir que les écoles publiques, elles, sont officiellement en grève, sachant que l'année scolaire n'y a en tout cas pas encore débuté.

 

(Lire aussi : Grille des salaires : le bras de fer se confirme et fait redouter une crise de pouvoir)

 

Une grève très suivie
L'escalade semblait donc inévitable hier. En effet, après avoir eu gain de cause avec l'adoption de la nouvelle grille des salaires, adoptée au Parlement en juillet dernier, les enseignants et les fonctionnaires protestaient contre le risque de retard dans son application, et par peur de son abandon pur et simple.

Le sit-in à la place Riad el-Solh, à quelques pas seulement du Grand Sérail où une réunion houleuse du Conseil des ministres se déroulait, a rassemblé des centaines d'instituteurs des secteurs public et privé, ainsi que des fonctionnaires et des fonctionnaires retraités, répondant à l'appel du Comité de coordination syndicale et de la CGTL. Le syndicat des écoles privées et la Fédération nationale des syndicats des ouvriers et des employés au Liban (Fenasol) participaient également au mouvement. Les manifestants, venus des quatre coins du pays, ont affirmé à qui voulait bien les entendre qu'ils ne reprendraient pas le travail tant que leurs droits ne seraient pas assurés.

Au nom des fonctionnaires de l'administration publique, Hyam Assi a assuré que les manifestants « sont forcés d'observer cette grève afin de s'assurer que cette échelle des salaires, devenue un droit acquis après l'adoption de la loi, sera vraiment appliquée ».

Le président de la CGTL a affirmé que l'escalade se poursuivrait au cas où le gouvernement ne déciderait pas d'appliquer sans délai la nouvelle échelle des salaires, des mesures dont « la grève ouverte serait la moindre ». Toutes les interventions allaient dans le même sens.

Sur le terrain, la grève a été suivie dans les administrations officielles et les hôpitaux publics (au niveau des administrations) dans l'ensemble du territoire : les fonctionnaires étaient présents dans leurs bureaux, mais sans y exercer une quelconque activité. Ce n'était pas exactement le cas dans les écoles. Les enseignants étaient certes majoritaires à observer la grève hier, et nombreux durant le sit-in organisé place Riad el-Solh. Mais la grève n'était cependant pas suivie partout, puisque certains établissements ont ouvert leurs portes hier pour l'ensemble des classes, ou du moins pour les classes secondaires.
En attendant le Conseil des ministres de demain, la situation sociale continue donc de s'envenimer, dommage collatéral des incohérences gouvernementales.

 

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commentaires (1)

A quand notre augmentation de salaire??? Sachant que vos tiroirs sont pleins!A moins que vous tous grands pontes vous ne vouliez vous y servir?!?!?!! Notre augmentation de salaire a été acceptée signée contresignée! Elle est parue dans le Journal Officiel Alors????? Elle est légitime et plus que Légitime!!!!

RIGA Pavla

09 h 34, le 27 septembre 2017

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Commentaires (1)

  • A quand notre augmentation de salaire??? Sachant que vos tiroirs sont pleins!A moins que vous tous grands pontes vous ne vouliez vous y servir?!?!?!! Notre augmentation de salaire a été acceptée signée contresignée! Elle est parue dans le Journal Officiel Alors????? Elle est légitime et plus que Légitime!!!!

    RIGA Pavla

    09 h 34, le 27 septembre 2017

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