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À La Une - Espagne

Référendum : les indépendantistes catalans restent mobilisés

Près de 2.000 personnes rassemblées à Barcelone où ont comparu six hauts-fonctionnaires arrêtés mercredi.

près de 2.000 personnes se sont rassemblées le 22 septembre 2017 devant un tribunal de Barcelone où ont comparu six hauts-fonctionnaires arrêtés plus tôt dans la semaine. AFP / LLUIS GENE

Les indépendantistes catalans sont descendus dans la rue vendredi pour la troisième journée consécutive afin de protester contre les opérations de police visant à empêcher le référendum d'autodétermination du 1er octobre, pendant que Madrid dénonçait leurs "pressions" sur les institutions.

Agitant des drapeaux indépendantistes et reprenant des slogans comme "Liberté pour les détenus !", près de 2.000 personnes se sont rassemblées devant un tribunal de Barcelone où ont comparu six hauts fonctionnaires arrêtés mercredi, a constaté un journaliste de l'AFP. Ils ont tous les six refusé de témoigner et été mis en liberté provisoire. Ils devront comparaître une fois par semaine devant la justice. "Ces arrestations sont des violations des droits de l'Homme. Nous sommes revenus au temps de Franco", s'est indigné Josep Esteve, 60 ans, qui manifestait devant le tribunal.

Pendant ce temps, des centaines d'étudiants envahissaient le siège de l'Université de Barcelone, dans le centre-ville.  "Il s'agit d'une occupation", a dit à l'AFP Nuria Marín, porte-parole de la Plateforme des universités pour la République. "Des députés et des chanteurs vont venir et l'idée c'est que des étudiants passent la nuit ici pour occuper les lieux".

Les mesures prises ces derniers jours par les autorités espagnoles ont porté un coup très sévère à l'organisation du référendum, comme l'a reconnu la veille Oriol Junqueras, vice-président du gouvernement régional, admettant que "les règles du jeu ont été altérées".

Mais les arrestations ont aussi crispé les esprits dans une région profondément divisée entre partisans et adversaires de l'indépendance. "Ces opérations deviennent aussitôt de véritables boomerangs contre ceux qui les entreprennent", a affirmé le porte-parole du gouvernement catalan Jordi Turull.

Le gouvernement espagnol a quant à lui dénoncé ces manifestations : "Ces derniers jours, nous avons vu des opérations de harcèlement", a dénoncé son porte-parole, Inigo Mendez de Vigo. "Ils font pression sur les bureaux des partis politiques qui veulent respecter la loi, ils font pression sur les directeurs d'école, sur les recteurs, sur les universités, les fonctionnaires, les journalistes, les journaux".

 

(Lire aussi : Madrid face à une Catalogne qui resserre les rangs)

 

Pression politique
Les opérations de police se poursuivaient en Catalogne, même si le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy avait estimé dès mercredi que l'organisation du référendum avait été "désarticulée", après l'arrestation de 14 hauts fonctionnaires et la saisie de près de 10 millions de bulletins de vote.

Sur le plan judiciaire, un procureur espagnol a demandé l'ouverture d'une enquête pour "sédition", délit passible de prison, après des manifestations contre une opération policière à Barcelone au cours desquelles des gardes civils avaient été chahutés et trois de leurs véhicules mis hors d'usage. Le gouvernement a prévenu les autorités catalanes de l'envoi de renforts de la police nationale et de la Guardia civil qui "interviendraient si le référendum illégal était maintenu".

Malgré cela, le gouvernement catalan maintient l'organisation du référendum, suspendu par la Cour constitutionnelle, et cherche des soutiens à l'étranger.  "Je le regrette, Espagne, mais la Catalogne votera sur son indépendance que cela vous plaise ou non", a écrit Carles Puigdemont dans une tribune reproduite par le journal américain The Washington Post.

Au parlement européen, 47 eurodéputés sur 700 ont signé une lettre adressée à M. Rajoy dénonçant "la répression", en reprenant les formules de M. Puigdemont comme "état de siège non déclaré".

Pour lui éviter de lourdes amendes, les autorités catalanes ont décidé vendredi de démettre de ses fonctions le secrétaire général de la vice-présidence régionale, Josep Maria Jove, l'un des hommes-clés de la préparation du vote. M. Jove faisait partie des personnes arrêtées mercredi. Lui et 23 autres personnes soupçonnées d'organiser le référendum ont été condamnés par la Cour constitutionnelle à payer chacun, selon les cas, 6.000 ou 12.000 euros par jour "jusqu'à ce qu'ils respectent les résolutions" de la justice.

Egalement visés par ces amendes, les cinq membres de la commission électorale créée pour superviser le referendum ont eux aussi abandonné leur charge, selon une source du gouvernement régional.

 

 

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