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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Racisme blanc : Trump a-t-il renversé la position officielle de l’Amérique ?

« The First White President » (Le premier président blanc) est le titre d'un article récemment publié par le magazine The Atlantic, où il est notamment rappelé que « le fondement de la présidence de Donald Trump est la négation du legs de Barack Obama ». Le détricotage de l'esprit et de la lettre des huit dernières années, le millionnaire new-yorkais l'avait amorcé bien avant de lancer sa propre campagne présidentielle. Sauf que les motifs de Donald Trump n'étaient en rien politiques, encore moins scientifiques. Tout ce qui lui importait était de délégitimer le premier président noir des États-Unis, en martelant notamment, contre toute logique et tout bon sens.

La semaine dernière, Tim Scott, le seul sénateur républicain noir, connu pour sa franchise, s'est rendu à la Maison-Blanche pour un franc tête-à-tête avec le président sur comment réussir à élever le discours sur les relations raciales entre les Américains. Il lui a demandé, entre autres, une réponse simple à une question simple : Pourquoi n'y a-t-il pas un seul Noir dans l'équipe de la Maison-Blanche ? Tim Scott, dont les votes se sont toujours inscrits dans l'orthodoxie du parti, a établi, à l'issue de son entretien, un constat d'une précision métallique : « Le racisme est réel, vivant et bien là. »

Il faut dire que d'aucuns donnent amplement raison au sénateur Scott, car il semblerait bien qu'une des très rares réussites de Donald Trump est d'avoir décomplexé le racisme blanc. Selon un dernier sondage Ipsos, les Américains s'opposent au suprématisme blanc, mais la plupart d'entre eux assurent qu'« ils partagent leurs opinions ». Ce sondage a été effectué après les événements sanglants de Charlottesville auprès de 5 360 adultes américains. Selon un analyste, « nous ne sommes pas loin de la réalité américaine, car même avant Trump, l'Amérique officielle n'était pas raciste, mais le peuple américain l'était. Néanmoins, Trump a renversé la position officielle de l'Amérique ».

 

(Pour mémoire : Trump déplore le retrait des statues confédérées)

 

La marche des Juggalos
Pour tenter d'apaiser tout cela, les pro-Trump, et leur nombre augmente, allèguent que rien n'est figé ou définitif, rappelant combien le président US est changeant et volatil. Mais les médias US se souviennent, et ne manquent pas de le rappeler, d'une phrase de l'ancienne First Lady, Michelle Obama : « Être président ne change pas ce que vous êtes, non ; être président révèle qui vous êtes. » Il semblerait bien que ce soit ce qui est en train de se confirmer avec Donald Trump.

Dans un article du New York Times, « Inner racism revealed » (Le racisme intérieur révélé), Charles M. Blow écrit : « Donald Trump continue à faire savoir par tous les moyens que le pouvoir et le privilège aux USA doivent principalement bénéficier aux blancs, mâles, chrétiens et hétérosexuels, et que tous les autres doivent être ciblés et écartés. » D'ailleurs, un des plus grands reproches faits au locataire de la Maison est que ce suprématiste blanc s'est entouré d'autres suprématistes blancs. Une tendance qui s'ancre visiblement de plus en plus.

Dans ce contexte, pas un jour ne passe sans qu'une manifestation anti-Trump ne soit organisée dans n'importe quelle ville américaine. Tout le monde, toutes tendances politiques confondues, y participe avec beaucoup de conviction, et souvent avec violence. Parce que les contre-manifs en faveur du président américain prennent aussi beaucoup d'ampleur. Washington a été le théâtre le 16 septembre du M.O.A.R, le Mother of all rallies (la manif des manifs...), dont les participants exigeaient que soit préservée « la culture américaine », c'est-à-dire le suprématisme blanc, ou que l'administration Trump défende la démocratie US « contre les ingérences de la Russie ». On a même assisté, ce jour-là, à une contre-manif, la marche des Juggalos. Les Juggalos sont des fans du groupe de rap Insane Clown Posse, travestis en clowns biscornus et aux manières parfois un peu violentes. Ils ont été fichés par le FBI, qui les avait classés en gang en 2011. C'est contre cette discrimination qu'ils ont manifesté samedi, en faisant ce que font actuellement tous les mécontents : marcher sur Washington...

 

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commentaires (1)

interessant ce point de vue !

Gaby SIOUFI

11 h 29, le 22 septembre 2017

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Commentaires (1)

  • interessant ce point de vue !

    Gaby SIOUFI

    11 h 29, le 22 septembre 2017

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