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Moyen Orient et Monde - Violences

Trump accusé d’indulgence vis-à-vis de l’extrême droite

Une femme de 32 ans est morte samedi quand une voiture a foncé sur la foule de contre-manifestants venus dénoncer à Charlottesville la présence de groupuscules identitaires et néonazis.

Des fleurs et des bougies posées autour d’une photo de Heather Heyer, la jeune fille tuée samedi alors qu’elle protestait contre des suprémacistes blancs, à Charlottesville. Chip Somodevilla/Getty Images/AFP

La tension est montée d'un cran aux États-Unis durant le week-end, alors qu'une femme de 32 ans est morte samedi quand une voiture a foncé sur la foule de contre-manifestants venus dénoncer à Charlottesville la présence de groupuscules identitaires et néonazis, dont des membres du Ku Klux Klan (KKK). Le drame a également fait 19 blessés, venus s'ajouter aux victimes des échauffourées l'ayant précédé. L'enquête de la police fédérale devrait rapidement établir les motivations de James Fields, interpellé au volant de la voiture qui a percuté les militants antiracistes. Cet homme de 20 ans a été photographié plus tôt samedi porteur d'un bouclier aux côtés de miliciens néonazis. Le suspect, originaire de l'Ohio, a été inculpé de meurtre, de violences volontaires ayant causé des blessures et de délit de fuite. Il devrait être présenté à un juge aujourd'hui.
Les Américains, qui attendaient de leur président une condamnation claire, forte et rapide de ces mouvements radicaux prônant la suprématie de la race blanche, ont été déçus : prenant la parole depuis le club de golf où il passe ses vacances, Donald Trump s'est contenté samedi de renvoyer les deux camps dos à dos, en pointant une « violence venant de diverses parties ». Environ 19 heures plus tard et la polémique enflant, la Maison-Blanche a tenté de rectifier le tir. Le président américain a fini par faire savoir hier qu'il condamnait « toutes les formes de violence », y compris celles de l'extrême droite, après s'être vu reprocher une complaisance à l'égard de ces militants accusés d'avoir endeuillé Charlottesville. M. Trump n'a toutefois pas fait lui-même cette déclaration, transmise par un porte-parole de la Maison-Blanche. « Le président a dit avec force hier qu'il condamnait toutes les formes de violence, de sectarisme et de haine, a dit un porte-parole de l'exécutif américain. Cela inclut, bien sûr, les suprémacistes blancs, le KKK, les néonazis et tous les groupes extrémistes. » La fille et conseillère du président, Ivanka Trump, avait, elle, auparavant dénoncé sans ambages « le racisme, la suprématie blanche et les néonazis », estimant qu'il n'y avait « pas de place dans la société » américaine pour de telles idées.

Critiqué dans son propre camp
Les critiques du milliardaire républicain avaient dès samedi effectué des rapprochements entre sa tiédeur après les violences de Charlottesville et l'ambiguïté qu'il cultive vis-à-vis de l'extrême droite depuis sa campagne. Une bonne partie de la droite alternative, ou « Alt Right », avait en effet soutenu Donald Trump dans sa course à la Maison-Blanche, et celui-ci a plusieurs fois refusé de prendre clairement ses distances avec certains de ses groupes ou de ses leaders.
Résultat, M. Trump était critiqué jusque dans son propre camp républicain, à l'image du sénateur de Floride Marco Rubio, qui a notamment souhaité « entendre le président décrire les événements de Charlottesville pour ce qu'ils sont, une attaque terroriste menée par des suprématistes blancs ». « Si j'étais président des États-Unis et que ces personnes témoignaient leur sympathie vis-à-vis de ma personne et de mon programme, cela me poserait problème », a commenté de son côté Lindsey Graham, un sénateur qui s'inscrit de plus en plus dans l'opposition interne à Donald Trump au sein de la famille républicaine.

Extrémistes enhardis ?
Les événements de Charlottesville vont être étudiés à l'aune d'une question centrale : par sa rhétorique, ses mesures ciblant les étrangers et ses appels répétés à donner la priorité à l'Amérique, le président Trump a-t-il enhardi de façon dangereuse les extrémistes de droite ? La démocrate Hillary Clinton a critiqué son adversaire victorieux à l'élection présidentielle de 2016, sans le nommer. « Chaque minute où nous permettons à cela de se poursuivre par un encouragement tacite ou par inaction est une honte et un danger pour nos valeurs », a-t-elle tweeté. L'ex-président Barack Obama est, lui, sorti de sa réserve en citant Nelson Mandela : « Personne ne naît en haïssant une autre personne à cause de la couleur de sa peau, ou de ses origines, ou de sa religion. » Les suites des violences de Charlottesville évoquent le long délai pris par Donald Trump pour désavouer le soutien que lui avait apporté publiquement David Duke, un ancien leader du Ku Klux Klan.
Source : AFP

La tension est montée d'un cran aux États-Unis durant le week-end, alors qu'une femme de 32 ans est morte samedi quand une voiture a foncé sur la foule de contre-manifestants venus dénoncer à Charlottesville la présence de groupuscules identitaires et néonazis, dont des membres du Ku Klux Klan (KKK). Le drame a également fait 19 blessés, venus s'ajouter aux victimes des échauffourées...

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