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Moyen Orient et Monde - États-Unis

Après ses propos très polémiques sur Charlottesville, Trump se retrouve isolé

Le président américain suscite un profond malaise dans son camp politique comme dans le monde économique.

Fait rarissime, en réponse aux propos litigieux de Donald Trump sur les violences et le drame de Charlottesville, ses deux prédécesseurs républicains encore en vie, George H. W. Bush et son fils George W. Bush, ont diffusé un communiqué commun, hier, appelant l’Amérique à « toujours rejeter le racisme, l’antisémitisme et la haine sous toutes ses formes ». Alex Wong/Getty Images/AFP

Le président américain Donald Trump était dans une position difficile, hier, après sa virulente sortie sur Charlottesville, qui suscitait un profond malaise dans son camp politique comme dans le monde économique.
Fait rarissime, ses deux prédécesseurs républicains encore en vie, George H. W. Bush et son fils George W. Bush, ont diffusé un communiqué commun appelant l'Amérique à « toujours rejeter le racisme, l'antisémitisme et la haine sous toutes ses formes ». Sans citer le 45e président des États-Unis, les 41e et 43e chefs de l'État US ont insisté sur la nécessité de garder à l'esprit les mots de Thomas Jefferson, principal auteur de la Déclaration d'indépendance : « Tous les hommes sont créés égaux. »
En renvoyant dos à dos les groupuscules suprémacistes blancs – dont un sympathisant a tué une jeune femme de 32 ans samedi dernier à Charlottesville – et les manifestants antiracistes, M. Trump a franchi un cap, un peu plus de 200 jours après sa prise de fonctions. Ses propos, livrés sur un ton acerbe et accusateur depuis la Trump Tower et salués par l'ex-leader du Ku Klux Klan (KKK) David Duke, ont laissé nombre d'élus sans voix. Et donné l'impression très nette que c'est dans ce torrent de paroles que M. Trump a dit ce qu'il pensait, plutôt que la veille lorsqu'il lisait sur téléprompteur, depuis la Maison-Blanche, un discours condamnant les « violences racistes ». Ainsi, lors d'une conférence de presse improvisée et décousue, M. Trump a dénoncé « l'Alt-left qui a attaqué l'Alt-right (terme qui désigne la droite alternative) », il a aussi souligné, dans une formule qui a marqué les esprits, qu'il y avait des gens « très bien » des deux côtés.

Le parti de Lincoln
Confronté à une vague de démissions de PDG en désaccord avec ses propos, le président américain, qui devait retrouver son golf de Bedminster hier après-midi, a annoncé d'un tweet rageur la dissolution de deux des instances l'entourant pour le conseiller en matière de politique économique.
Signe clair d'embarras : les républicains ne se bousculaient pas sur les plateaux de télévision pour défendre l'ancien magnat de l'immobilier. Et les seules voix qui émergeaient étaient critiques. « À Charlottesville, les torts sont clairement du côté du KKK et des suprémacistes blancs », a tranché Ronna Romney McDaniel, qui dirige le Parti républicain. De son côté, le sénateur Lindsey Graham s'inquiétait ouvertement que « le parti de Lincoln offre un siège accueillant aux David Duke de ce monde ».
« Pourquoi sommes-nous surpris que le président qui avait lancé sa campagne par des appels à l'intolérance donne aujourd'hui des gages à ceux qui la prônent ? » s'interrogeait hier David Axelrod, ancien proche conseiller de l'ex-président Barack Obama. Nombre d'observateurs rappellent que le magnat de l'immobilier a pendant des années alimenté une théorie du complot aux relents racistes sur le lieu de naissance de M. Obama, avant de virer de bord vers la fin de la campagne.
Samedi, peu après les violences, M. Trump avait provoqué une première vague d'indignation en refusant de condamner explicitement les groupuscules dont est issu le militant néofasciste ayant projeté sa voiture contre des manifestants. Hier, il a finalement tweeté un bref hommage à la victime Heather Heyer, « une jeune femme vraiment spéciale », pendant la cérémonie funéraire. Dans son éditorial d'hier matin, le New York Times déplorait le comportement de M. Trump, devenu « malheureusement non surprenant ». Soulignant les espoirs qui avaient été placés par nombre d'élus dans la nomination récente de John Kelly, un ancien général des marines, au poste de secrétaire général de la Maison-Blanche, le quotidien ajoutait : « Le cœur du problème n'est pas lié à la composition de l'équipe présidentielle, il est lié à l'homme qui est au sommet. »

Kasparov et Khamenei
Depuis Saint-Louis, dans le Missouri, où il fait un éphémère retour à la compétition, le légendaire joueur d'échecs russe Garry Kasparov a fait entendre sa voix, insistant sur la nécessité pour l'Amérique de « combattre la haine et rester libre ».
Le guide suprême iranien Ali Khamenei a, lui, ironisé sur Twitter sur les priorités des États-Unis, conseillant à la première puissance mondiale de « s'attaquer aux adeptes de la suprématie blanche plutôt que de se mêler des affaires d'autres nations ».
Source : AFP

Le président américain Donald Trump était dans une position difficile, hier, après sa virulente sortie sur Charlottesville, qui suscitait un profond malaise dans son camp politique comme dans le monde économique.Fait rarissime, ses deux prédécesseurs républicains encore en vie, George H. W. Bush et son fils George W. Bush, ont diffusé un communiqué commun appelant l'Amérique à...

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