Les forces prorégime en Syrie cherchent à encercler le groupe Etat islamique (EI) dans les quartiers sous son contrôle à Deir Ez-Zor, dans le cadre de leur offensive pour reprendre la totalité de la ville, a indiqué mercredi une source militaire.
A Damas, le président Bachar el-Assad a estimé que la Syrie "avançait résolument vers la victoire, grâce aux sacrifices de son armée, la détermination de son peuple et le soutien des pays amis", a rapporté l'agence officielle Sana.
L'EI, qui contrôle la moitié de la ville de Deir Ez-Zor, a reculé face aux forces du régime qui ont pu ces derniers jours conquérir des territoires à la périphérie de la cité, et briser le siège imposé par les jihadistes depuis près de trois ans à deux enclaves gouvernementales.
Appuyées par l'aviation russe, l'armée tente désormais de progresser dans la ville après l'arrivée de renforts militaires lundi. "L'armée cherche à encercler Daech depuis trois axes, en prenant le contrôle de la rive Ouest de l'Euphrate", a dit à l'AFP une source militaire, utilisant un acronyme en arabe de l'EI. L'objectif est de "définitivement chasser Daech de la ville et de sa province".
Pour encercler les jihadistes et les acculer contre le fleuve Euphrate, l'armée veut contrôler des secteurs le long du fleuve, au nord-ouest de la ville, une zone montagneuse stratégique au sud de la ville, et le village de Jafra, niché entre l'aéroport militaire au sud et la voie d'eau.
(Lire aussi : La province de Deir ez-Zor, au cœur de la course pour l’Est syrien)
Si l'armée capture ce village, "Deir Ez-Zor sera encerclée de trois côtés, Daech aura l'Euphrate pour seul échappatoire, et le fleuve est à portée des tirs de l'artillerie du régime et de l'aviation russe", selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Des combats intenses se poursuivent", a précisé le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
La ville, située à l'ouest du fleuve, est la capitale de la province du même nom contrôlée en grande partie par l'EI. Dans cette province, une coalition de combattants arabes et kurdes, les Forces démocratiques syriennes (FDS), opère sur la rive Est, avec l'appui de la coalition internationale anti-EI emmenée par Washington. L'objectif des FDS est de chasser les jihadistes de l'est de la province.
Ces dernières heures, 12 civils ont été tués dans des frappes imputées à la coalition contre plusieurs secteurs de l'est de la province, a rapporté l'OSDH. Depuis quelques jours, des dizaines de civils ont péri dans des raids attribués à l'aviation russe et à la coalition, la plupart en fuyant les combats.
La guerre complexe en Syrie impliquant de multiples acteurs a fait plus de 330.000 morts depuis mars 2011.
La perte de la province de Deir Ez-Zor porterait un coup très dur au groupe jihadiste qui a vu ses territoires se réduire comme peau de chagrin, tant en Syrie qu'en Irak voisin.
(Lire aussi : L’armée syrienne contrôle désormais 85 % du territoire, selon Moscou)
Reprise des pourparlers à Astana
Sur le front diplomatique, de nouveaux pourparlers de paix entre le régime de Damas et rebelles syriens se sont ouverts mercredi à Astana, visant à progresser dans la mise en place des zones de désescalade prônées par Moscou pour apaiser les tensions.
Des discussions "au niveau des experts" ont eu lieu mercredi entre les représentants des trois parrains des pourparlers - la Russie, l'Iran et la Turquie - afin de poser les bases de discussions directes entre le régime syrien et les rebelles jeudi et vendredi, a indiqué le ministère kazakh des Affaires étrangères.
Yehia al-Aridi, un porte-parole de l'opposition syrienne, a confirmé que la délégation rebelle arriverait mercredi soir à Astana et serait menée par Ahmad Berri, le chef d'état-major de l'Armée syrienne libre. "Le but de notre participation est de renforcer les zones de désescalade en Syrie et de discuter des nombreuses violations qui ont eu lieu depuis l'accord de cessez-le-feu signé à Ankara à la fin de l'année dernière", a indiqué M. Aridi à l'AFP.
Le journal pro-régime Al-Watan a rapporté de son côté que la délégation du gouvernement syrien, menée par l'ambassadeur de Syrie à l'ONU Bachar al-Jaafari, était arrivée au Kazakhstan mercredi matin.
Il s'agit du sixième round de négociations se tenant dans la capitale kazakhe depuis le début de l'année.
Cette session devrait porter sur la définition des contours des zones de désescalade dans les régions d'Idleb (nord-ouest), de Homs (centre) et dans la Ghouta orientale, près de Damas. La Russie a déjà déployé sa police militaire dans le sud-ouest du pays, dans la Ghouta orientale et dans certaines parties de la région de Homs dans le cadre de ces zones de désescalade, censées permettre l'instauration d'un cessez-le-feu durable en Syrie. La mise en place d'une quatrième zone dans le sud de la Syrie avait été évoquée lors des derniers pourparlers d'Astana, en juillet. Mais le sujet reste sensible, Israël et les Etats-Unis redoutant notamment une ingérence iranienne.
Le processus de paix d'Astana se concentre sur les questions militaires et techniques et se déroule en parallèle de celui, politique, de Genève.
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19 h 22, le 13 septembre 2017