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Culture - Festival

Maskoon, pour « briser le cercle des cinéphiles qui s’autocomplimentent »

Ce Festival du film fantastique, inédit au Moyen-Orient, en est à sa seconde édition, qui se tiendra au Metropolis Empire Sofil du 13 au 17 septembre.

Myriam Sassine et Antoine Waked entourés de leurs invités en 2016.

« Non, le film de genre n'est pas de série B », affirme Myriam Sassine, qui, avec Antoine Waked, est à l'origine de la création de Maskoon. Travaillant chez Abbout Productions, les deux producteurs ont créé ce Festival du film fantastique pour prouver aux pays arabes et au Liban en particulier que le film de genre peut être de qualité, et pour initier une plateforme d'entente reliant cinéma d'auteur et cinéma de grande audience. À l'occasion du lancement de la seconde édition, Myriam Sassine a répondu aux questions de L'Orient-Le Jour.

Comment est née cette idée de Festival du film fantastique ?
Nous travaillons, Antoine et moi, chez Abbout Productions qui produit des films libanais et essentiellement arabes. On se demandait un jour pourquoi on ne recevait que des scénarios de comédies ou de drames, alors que le film de genre (action, horreur ou science-fiction) est considéré comme le plus rentable dans l'industrie du cinéma mondial. On a essayé de comprendre pourquoi et déduit que tout le monde avait une idée erronée du film de genre, considéré comme de moindre qualité. Il fallait créer ce festival pour leur prouver le contraire. De plus, à bien réfléchir, nombre de films fantastiques dans le monde relient la cinéphilie au mass entertainement. Le lancement du festival s'est opéré en partenariat avec Cinémoz et l'ALBA.

Maskoon est-il considéré comme un festival international ? Et quoi de neuf pour la seconde édition ?
La première année, outre une série de longs métrages internationaux, six courts métrages arabes, puisés dans les archives de 2000 à 2016, ont été présentés à côté d'une sélection mondiale. Cette année, mis à part une sélection d'une dizaine de longs métrages de différents pays, une compétition a été lancée. Et à notre grand étonnement, beaucoup d'étudiants ont répondu à l'appel. Sur base de 40 courts métrages libanais reçus, nous avons fait une petite sélection intéressante.

Que comporte le festival à part les projections ?
Ce festival veut être une plateforme où les gens du milieu du cinéma (acteurs et spectateurs) initient un dialogue formateur. Ainsi, le spécialiste des effets spéciaux, Chadi Abou, avait rencontré deux réalisateurs libanais que nous produisons et a signé trois projets. Si, l'année dernière, les master classes s'articulaient sur le thème des effets spéciaux, il s'agira cette année de musique et de graphisme des affiches. Metropolis se transformera donc pendant la période du festival en un espace de partage. Autre événement : la présence d'illustrateurs, qui dessineront en live.

Une édition panachée, donc. Parlez-nous des points forts du programme.
Les films sélectionnés traitent de sujets sérieux sous l'angle du genre fantastique, à l'instar de Jupiter's Moon, de Kornél Mundruczó, projeté le vendredi 15 septembre à 21h30 et qui évoque le problème des réfugiés. Ou le thriller autrichien Cold Hell de Stefan Ruzowitzky, qui parle du fondamentalisme religieux et qu'on pourra voir le samedi 16 à 20h30. Ou encore Le Caire confidentiel de Tarik Saleh, qui ouvre le festival le mercredi 13 à 20h00. Également un classique, The Beyond, qui sera projeté au Music Hall dans le cadre d'un ciné-concert, avec la présence du compositeur Fabio Frizzi et de sa bande, qui joueront en live, le dimanche 17 à 21h00. Nous avons également choisi un autre classique de Dario Argento, le maître italien du thriller d'horreur : Suspiria, le dimanche à 16h00. Quant aux courts métrages libanais en compétition, ils seront projetés le dimanche 17 à 18h00, et un jury international, composé notamment d'Anaïs Émery, directrice du Festival fantastique de Neufchâtel en Suisse, et d'Éric Valette, réalisateur français, qui présentera par la même occasion son film, Le Serpent à mille coupures, décernera les différents prix.

Quelle vision du cinéma défendez-vous à travers ce festival ?
Les prix décernés aux gagnants peuvent et doivent encourager les réalisateurs à élargir leurs horizons. Il me semble qu'il ne faut plus rester dans le cercle des cinéphiles qui se rassemblent à huis clos et s'autocomplimentent, mais sortir vers les autres, aller à leur rencontre. Et quoi d'autre que les films de genre pour franchir ce pas ?

 

 

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