Baalbeck, cité du soleil, s'est parée, hier comme jamais, du jaune... de l'emblème du Hezbollah. Ce dernier y organisait un événement pour célébrer « la deuxième libération » du Liban, après l'évacuation des derniers jihadistes de l'État islamique qui étaient encore présents sur le territoire libanais.
Les festivités ont commencé en fin d'après-midi. Le soleil n'allait d'ailleurs pas tarder à virer du jaune à l'orange. Mais en dépit des appels de Gebran Bassil à participer massivement à la célébration aux côtés du Hezbollah, les emblèmes couleur orange manquaient clairement dans la mer de participants rassemblés à Ras el-Aïn, un lieu-dit en plein Baalbeck. On pouvait tout au plus distinguer un ou deux drapeaux du CPL.
C'est donc en solo, si l'on néglige une timide participation du mouvement Amal, que le Hezbollah a célébré la victoire, qu'il s'est clairement appropriée.
Les drapeaux mis à part, la ville était noyée sous les portraits géants et les banderoles en tout genre. « L'aube des jurds, un symbole de la souveraineté et de la liberté », pouvait-on lire sur l'un des calicots. Un peu plus loin, un commerçant a saisi l'occasion pour vendre des drapeaux de toutes les tailles, jaunes, verts ou encore rouges et portant l'inscription « Ya Zaynab ». Dans le lot, un seul frêle petit drapeau blanc avec le logo de l'armée libanaise apparaît au milieu de cette jungle.
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« Baalbeck est la mère de la seconde libération », lance une dame. « Nous sommes venues célébrer notre victoire contre le terrorisme », abonde une autre dans le même sens avant que la première ne l'interrompt : « Son frère est martyr. » La foule avance à grands pas et devient de plus en plus dense. Seuls les petits garçons portés sur les épaules de leurs pères et les cameramen perchés sur les estrades ont une vue panoramique.
La route menant à l'endroit de la célébration, où deux écrans géants ont été installés pour que grands et petits puissent voir l'écran géant où apparaîtra le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, est encombrée de monde. À ce stade, la foule est encore bariolée : des hommes et des femmes, des vieux et des jeunes, des parents avec leurs enfants dans des poussettes, des jeunes gens avec des jeunes filles formant de petites bandes d'amis, sans oublier un marchand ambulant qui vend de la glace. Mais, rapidement, les hommes et les femmes sont séparés. Dans ce fief du Hezbollah, chaque catégorie dispose d'une entrée spéciale sur le site qui la mène aux rangs qui lui sont consacrés. Les hommes devant et les femmes derrière.
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Interrogée sur les raisons de sa participation au rassemblement, une femme qui semble avoir plus de 85 ans, dos courbé et canne en bois à la main, répond tout de go : « Je viens chez le Sayyed ! » C'est au tour d'un garçon, âgé à peine de cinq ans, de poser la question qui traverse l'esprit de tous et de chacun. « Viendra-t-il en personne ? » s'interroge-t-il, les yeux levés vers sa maman.
Dès que Hassan Nasrallah fait son apparition sur l'écran, la foule, bien que divisée en deux, semble ne plus former qu' « un seul être dont les sentiments et les idées sont orientés dans une même direction », selon les termes du sociologue Gustave Le Bon. Aussitôt le chef apparu sur l'écran, les slogans habituels favorables à Hassan Nasrallah lancés par la foule et les poings levés en direction du ciel sont tellement bien synchronisés qu'on dirait qu'ils proviennent d'un seul individu, à la voix particulièrement haute.
Les milliers de partisans rassemblés à Baalbeck réagissent au rythme du discours de M. Nasrallah, que ce soit dans son premier volet religieux ou son second axé sur la politique interne et régionale. Les partisans du Hezbollah n'ont pas non plus oublié que Hassan Nasrallah célébrait hier aussi son 57e anniversaire. Au beau milieu de son discours, une grande banderole rattachée à plusieurs ballons s'est envolée au-dessus des têtes avec, dessus, l'inscription « Happy Birthday Hassan Nasrallah ».
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Reportage
Les festivités ont commencé en fin d'après-midi. Le soleil n'allait...
commentaires (7)
Amal a d'ailleurs affirmer le contraire de ce que les moumana3istes disent berry a dit pq accuser tamam salam ou encore le general kahwaji et meme le gouvernement a ce moment la !! mais je comprend pas cette vendetta, oui il faut faire une enquete mais pq anticiper les résultats maintenant
Bery tus
22 h 38, le 01 septembre 2017