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À La Une - Combats

L'armée irakienne chasse les jihadistes du centre de Tal Afar

Paris salue "le début de la stabilisation et de la reconstruction" de l'Irak.

Des soldats célébrant l'avancée de l'armée irakienne contre l'Etat islamique à Tal Afar. AHMAD AL-RUBAYE/AFP

Les forces irakiennes ont reconquis le centre de Tal Afar, l'un des derniers bastions jihadistes en Irak, tandis que les ministres français des Affaires étrangères et des Armées, en visite dans le pays, ont évoqué samedi la lutte anti-EI et la reconstruction.

Début juillet, les forces irakiennes reprenaient Mossoul, deuxième ville d'Irak et ancien plus gros bastion du groupe Etat islamique (EI) dans le pays, mettant fin, au terme de neuf mois de combats meurtriers, à trois années d'occupation jihadiste. Le 20 août, les troupes gouvernementales et les unités paramilitaires du Hachd al-Chaabi, appuyées par la coalition internationale sous commandement américain, lançaient l'assaut sur Tal Afar, à 70 km à l'ouest de Mossoul (nord).
En moins d'une semaine, elles ont rapidement progressé dans la cité historique où vivaient jusqu'à l'arrivée des jihadistes en 2014 quelque 200.000 habitants. Elles tiennent aujourd'hui "94% de la ville, soient 27 quartiers sur 29", notamment son centre et sa citadelle ottomane, selon le Commandement conjoint des opérations (JOC), qui coordonne la lutte anti-EI en Irak.

'Surtout des snipers'

"Au début, les jihadistes lançaient des voitures piégées et tiraient des obus de mortier", a indiqué à l'AFP Abbas Radhi, un combattant du Hachd. "Mais maintenant, ils ont surtout des snipers", a-t-il poursuivi, alors que les troupes avançaient rapidement.

Mais les combats se poursuivent, a indiqué le général Abdelamir Yarallah, chef des opérations militaires de la bataille de Tal Afar, notamment pour reprendre al-Ayadieh, localité à 15 km au nord, sur la route reliant Tal Afar à la frontière syrienne. Sur l'ensemble de la région de Tal Afar, "1.155 km carrés ont été repris sur 1.655 km carrés, soient 70% de la zone", selon le JOC.
L'offensive sur cette ville, ne cessaient de répéter les commandants militaires au front, serait bien plus rapide que celle de Mossoul et les Irakiens, promettent-ils, pourront fêter la victoire pour ou avant l'Aïd al-Adha, la grande fête musulmane célébrée le 2 septembre en Irak.

(Lire aussi : Les enjeux de la bataille de Tal Afar)

Tal Afar n'est ni aussi grande ni aussi symbolique que Mossoul, mais sa reprise est une étape majeure dans l'offensive antijihadistes. Elle rendrait encore plus difficile tout passage d'armes et de jihadistes entre l'Irak et la Syrie, où l'EI est également la cible de multiples assauts.

"C'est une période de bascule entre une guerre qui touche à sa fin et le début de la stabilisation et de la reconstruction" de l'Irak, a affirmé le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian à Bagdad. "La France a été présente dès le début des combats" contre l'EI, "elle sera aussi présente dans la phase de paix qui s'ouvre désormais", a-t-il souligné, alors que son ministère annonçait un prêt de 430 millions d'euros à l'Irak.
M. Le Drian et la ministre des Armées, Florence Parly, ont rencontré le Premier ministre Haider al-Abadi et d'autres responsables irakiens à Bagdad avant de se rendre au Kurdistan irakien pour y rencontrer à Erbil (nord) le président de la région autonome Massoud Barzani. Ces mêmes responsables avaient déjà reçu mardi le chef du Pentagone, Jim Mattis.

'Ennemi commun'

La France, un des principaux contributeurs de la coalition anti-EI, entend poursuivre son soutien militaire pour la reprise des dernières poches jihadistes, Hawija dans le Nord, et des zones frontalières avec la Syrie dans l'Ouest. "Tant que notre ennemi commun n'aura pas été éradiqué, la participation de la France sera maintenue", a assuré Mme Parly, en référence aux frappes aériennes et tirs d'artillerie français contre l'EI.
Paris veut aussi soutenir la reconstruction de l'Irak, dont le coût est estimé entre 700 et 1.000 milliards de dollars.
M. Le Drian et Mme Parly devaient aussi mettre en garde les Kurdes irakiens contre le référendum d'indépendance prévu le 25 septembre, auquel les Etats-Unis et les voisins turcs et iraniens s'opposent.
Ils ont par ailleurs abordé la question des 600 à 700 Français de l'EI en Syrie et en Irak, dont certains -"très peu", de source diplomatique française- ont été faits prisonniers par les forces irakiennes.
Les adultes arrêtés, combattants et épouses, seront jugés en Irak pour "terrorisme" mais les enfants doivent bénéficier d'un traitement judiciaire et social en France, estime Paris.
Quelque 300 Français ont été tués depuis 2014 en Syrie et en Irak, selon les estimations des autorités françaises.

 

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