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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Les groupes suprémacistes blancs surfent sur une nouvelle vague de médiatisation

Plus qu'une véritable résurgence, les groupes suprémacistes ont une visibilité accrue sur fond de débats sur les symboles confédérés.

Manifestation de suprémacistes blancs à Charlottesville, le 12 août 2017. Andrew CABALLERO-REYNOLDS / AFP

Le 12 août, Heather Heyer trouvait la mort après avoir été fauchée par la voiture d'un suprémaciste blanc à Charlottesville, alors qu'elle manifestait contre le rassemblement de plusieurs groupes d'extrême droite. Depuis l'élection de Donald Trump à la présidence, les centres de recherche qui surveillent les mouvements d'extrême droite aux États-Unis ont observé une légère augmentation des groupes appartenant à cette mouvance.

Tout est parti du débat sur les monuments confédérés suite à la tuerie de Charleston. Le 17 juin 2015, le jeune Dylann Roof, suprémaciste blanc arborant le drapeau confédéré, abattait neuf personnes dans une église historique de la communauté afro-américaine. Cette tuerie avait alors entraîné un débat sur les symboles confédérés. Considérés par une partie de la population comme des vestiges de l'esclavagisme, ces monuments font l'objet de polémiques entre les partisans de leur retrait et les groupes d'extrême droite, montés au créneau pour défendre l'héritage sudiste.

Rien de nouveau, pourtant. « La plupart de ces groupes préexistaient. Ce qui change surtout, c'est que leur parole est plus libérée et qu'il y a la volonté d'être plus visibles. La nouveauté vient du fait que ces événements, qui sont notamment une réaction au mouvement Black Lives Matter, puissent avoir une portée nationale, et plus seulement locale », explique Audrey Célestine, maître de conférences à l'Université Lille III, à L'Orient-Le Jour.

 

(Lire aussi : Après ses propos très polémiques sur Charlottesville, Trump se retrouve isolé)

 

 

Similitudes et disparités
Extrêmement composites, ces groupes suprémacistes s'appuient tout de même sur un fond idéologique commun, notamment la défense d'une certaine vision de l'histoire des États-Unis. « Il y a aussi l'idée que la société américaine se métisse de plus en plus et que l'accentuation de ces mélanges interraciaux est en train de mener le pays à sa perte, ainsi que la conviction que les médias et l'univers du divertissement sont à la solde des Juifs », avance Audrey Célestine. Majoritairement masculins et blancs, les membres de ces groupes sont très jeunes, à l'image de James Field qui a foncé dans la foule à Charlottesville.

Un profil qui explique leur proximité avec l'actuel président des États-Unis. « Donald Trump est un homme blanc, chrétien, ce qui est important après (Barack) Obama », premier président africain-américain, explique la chercheuse. La présence jusque récemment de Steven Bannon comme conseiller stratégique de la campagne du 45e président américain, fondateur du site ultraconservateur Breitbart qui abreuve d'informations nombre des membres de ces groupes, a été aussi extrêmement important dans le soutien apporté par ces derniers à Donald Trump. « Toutefois, ils n'ont pas de projet général cohérent et organisé visant la conquête du pouvoir politique », estime Audrey Célestine, selon laquelle il n'y a pas de mouvements de masse, mais seulement une fenêtre d'opportunité saisie.

 

 

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