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Économie - Liban

Hydrocarbures offshore : les estimations trop optimistes ?

Behrouz Merhi/AFP

Dans une étude publiée le 31 juillet, la Fransabank a estimé que les revenus liés à l'exploitation de ressources hydrocarbures supposées contenues au large des côtes libanaises, en Méditerranée, allaient atteindre 8,2 milliards de dollars pour le gaz naturel et plus de 4,5 milliards de dollars pour le pétrole. Des montants cités avec enthousiasme par les auteurs du rapport et qui devraient, selon eux, notamment permettre de renflouer les caisses de l'État. « Rembourser une partie de la dette publique (qui a atteint 76,7 milliards de dollars fin mai, en hausse de plus de 7 % en un an, NDLR) est une étape importante », ont par exemple noté ces derniers dans le rapport, intitulé « Est-ce que le Liban est vraiment un pays producteur de pétrole et de gaz ? »

Pure spéculation
Un enthousiasme tempéré par Diana Kaissy, directrice exécutive de l'Initiative libanaise pour le pétrole et le gaz (plus connue sous son acronyme en anglais, LOGI), un lobby créé en 2016, qui a pour principal objectif la création d'un réseau d'experts en industrie énergétique. Selon elle, « s'attendre à ce que les revenus générés par les hydrocarbures offshore aillent directement dans les caisses du Trésor relève de la pure spéculation, car la question du fonds souverain, censé gérer ces revenus, n'a pas été tranchée ». Il n'est d'ailleurs pas recommandé qu'un État utilise tout l'argent généré par des ressources non renouvelables pour rembourser ses dettes, argumente Diana Kaissy. « Il semble que le gouvernement soit en train d'élaborer un projet de loi pour créer un fonds souverain, comme le prévoit la loi de 2010. Mais aucun débat public n'a pour l'instant été ouvert », ajoute-t-elle.
Mme Kaissy souligne également que l'une des prévisions les plus optimistes de la Fransabank est
erronée. D'après le rapport, l'Agence d'information sur l'énergie, ou
Energy Information Administration (EIA), basée à Washington, aurait estimé que « le total des réserves de gaz du Liban entre 2020 et 2039 atteindrait près de 163,91 milliards de dollars. De plus, la valeur des réserves en pétrole serait de 90 milliards de dollars pour la même période ». D'après Diana Kaissy, l'EIA n'a jamais estimé la valeur des hydrocarbures offshore libanais.
Pour rappel, le Liban a rouvert en janvier la première phase de présélection des compagnies intéressées par l'appel d'offres sur l'attribution des licences d'exploration de la Zone économique exclusive (ZEE) au large des côtes du pays, après que le processus eut été bloqué pendant quatre ans. Le gouvernement a donné dans la foulée son feu vert au premier round d'attribution des licences d'exploration du gaz et du pétrole offshore. Les compagnies présélectionnées à l'exploration de cinq des dix blocs de la zone économique exclusive libanaise doivent présenter leurs offres d'ici au 15 septembre. Le 8 mars, le Conseil des ministres a en outre adopté le projet de loi sur les dispositions fiscales qui doivent régir le secteur du gaz et du pétrole offshore, qui prévoit notamment un impôt de 20 % sur les revenus des sociétés pétrolières. Ce texte n'a toutefois pas encore été approuvé par le Parlement.

S. Ro.

Dans une étude publiée le 31 juillet, la Fransabank a estimé que les revenus liés à l'exploitation de ressources hydrocarbures supposées contenues au large des côtes libanaises, en Méditerranée, allaient atteindre 8,2 milliards de dollars pour le gaz naturel et plus de 4,5 milliards de dollars pour le pétrole. Des montants cités avec enthousiasme par les auteurs du rapport et qui...

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