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À La Une - Afghanistan

Une trentaine de villageois afghans enlevés toujours disparus

Les talibans accusés. 

Un policier afghan dans la province de Helmand, le 22 juillet 2017. AFP / NOOR MOHAMMAD

Les autorités afghanes battaient dimanche la campagne pour retrouver plus d'une trentaine de villageois sur les 70 qu'elles accusent les talibans d'avoir enlevés vendredi dans la région de Kandahar (sud) en raison de leurs liens supposés avec le gouvernement.

Au moins 70 civils ont été pris dans leurs maisons et sept exécutés, dont les corps ont été retrouvés par des villageois samedi matin, puis trente relâchés, selon la police de Kandahar, la grande capitale du sud.
"Nous avons lancé des recherches pour retrouver les villageois enlevés, mais nos forces avancent très prudemment pour éviter de causer de nouvelles victimes au cours de l'opération", a indiqué à l'AFP Zia Durrani, porte-parole de la police de Kandahar.

Les 70 villageois sont tous des civils pachtounes, la communauté à laquelle appartiennent les talibans, divisée cependant entre de nombreuses tribus dont certaines alliées du gouvernement central de Kaboul.

Un responsable de la commission régionale des droits de l'homme, Fakhrudin Fayez, a confié que selon des entretiens qu'il a eus avec des villageois de différents hameaux, le nombre d'otages pourrait être supérieur aux 70 initialement annoncés.

Les talibans ont rejeté dimanche ces accusations, affirmant sur Twitter avoir "attaqué des checkpoints" des forces de sécurité et tué un nombre non précisé de membres des ALP, la police locale (Afghan Local Police) mise en place par les Américains dans les villages. "Nous avons interrogé dix-sept personnes qui ont toutes été relâchées", a affirmé également leur porte-parole, Zabihullah Mudjahid.

Selon le chef de la police de Kandahar le général Abdul Raziq, ces otages ont été pris à leur domicile, dans leurs villages essaimés le long de l'autoroute Kandahar-Tarin Kot, capitale de l'Uruzgan. Cet axe est particulièrement redouté des automobilistes, avec celui qui conduit au Helmand, en raison de la présence régulière d'insurgés qui montent des barrages et vérifient les identités des passagers.

Les corps de sept de ces civils ont été découverts par d'autres villageois samedi matin puis trente ont été libérés.

 

(Lire aussi : Les chiites d'Afghanistan commémorent le premier coup de Daech contre eux)

 

Soupçonnés de collaboration
Les raisons pour lesquelles ces gens ont été enlevés - on ignore si des femmes figurent parmi les otages - sont inconnues mais des responsables locaux estiment qu'ils étaient soupçonnés de collaborer avec le gouvernement.

Ce serait la première fois que les talibans se rendent directement dans un village pour prendre des civils en otages. D'ordinaire, ils interceptent les véhicules sur la route et vérifient la qualité des passagers, notamment s'ils sont liés au gouvernement et aux forces de sécurité.

En juin et juillet 2016, une série d'interceptions avait ainsi abouti à l'enlèvement de près de 200 personnes notamment dans la province de Kunduz (nord): la plupart avaient été libérées mais une douzaine au moins avaient été tuées, selon la police.

La dernière affaire de ce type remonte au 12 juillet, quand les autorités afghanes ont découvert les corps criblés de balles de sept passagers d'un bus, kidnappés dans l'ouest lors d'une attaque attribuée aux talibans. Ils avaient obligé le bus à s'arrêter et les seize passagers à en descendre.

Les civils sont de façon croissante pris dans les mailles du conflit qui s'est fortement accentué depuis le début de l'offensive de printemps des talibans, fin avril, contre le gouvernement de Kaboul.

Des combats étaient en cours dimanche dans plusieurs provinces du nord et du sud, dont le Helmand, où 16 policiers afghans ont été tués par erreur vendredi soir par un raid américain alors qu'ils venaient de déloger les talibans d'une localité.

Les insurgés se sont aussi emparés de plusieurs districts de Faryab, dans le nord-ouest du pays, lors d'une "attaque coordonnée" qui a obligé les forces régulières à se retirer, a indiqué à l'AFP Abdul Karim Yourish, porte-parole de la police provinciale.

 

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