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Économie - Transports

La Middle East Airlines défend sa politique tarifaire

Dans son dernier rapport d'activité, la compagnie aérienne nationale répond aux nombreuses critiques contre les prix pratiqués sur ses lignes.

Un avion de la Middle East Airlines décollant de Beyrouth. Flo Weiss/Creative commons

Alors que les critiques s'accumulent ces derniers mois contre sa politique tarifaire, la compagnie aérienne nationale, Middle East Airlines (MEA), consacre une grande partie de son dernier rapport d'activité à la défense de sa politique sur ce plan. « Nous regrettons les propos continus concernant la hausse des prix du billet d'avion de la MEA », peut-on lire dans le rapport, daté du 6 juillet. Au contraire, ces tarifs, décidés selon les « principes de l'offre et de la demande », auraient baissé sur les dernières années, soutient la compagnie nationale. En outre, la MEA affirme qu'elle fait face à la concurrence importante de 35 autres compagnies qui opèrent à l'Aéroport international de Beyrouth (AIB) et dit détenir « 35 % à 39 % » des parts de marché.

Depuis plusieurs mois, une campagne sur les réseaux sociaux baptisée « Flight or Fight » pointe du doigt les tarifs de la compagnie nationale, les jugeant particulièrement élevés par rapport à ceux pratiqués par ses concurrents, notamment sur des trajets reliant les villes du Golfe à l'Aéroport international de Beyrouth (AIB). Cette campagne est soutenue par des Libanais expatriés, principalement établis en Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis.

 

(Pour mémoire : Les tarifs de la MEA dans la ligne de mire d’expatriés)

 

Baisse de 13 % des prix
Tableaux et chiffres à l'appui, la compagnie nationale veut « remettre les choses au clair ». Entre 2015 et 2016, le prix moyen a baissé de 13 %, de 374 dollars en 2015 à 324 dollars en 2016, affirme le rapport.
Et l'évolution est encore plus marquée entre 2008 et 2016. « Le prix moyen du billet d'avion aller-retour a baissé, si l'on inclut le prix carburant et l'on exclut la taxe de 39 % imposée par l'État depuis 2008. (Cette année-là), la moyenne du prix du billet était de 530 dollars, alors qu'il était de 324 dollars en 2016 », peut-on lire dans le rapport. La baisse la plus forte entre 2008 et 2016 concerne les vols européens, dont le prix aller-retour aurait chuté de 40 %, à 410 dollars en moyenne, selon la MEA. Les vols vers l'Afrique auraient baissé de 35 % à 668 dollars, vers le Golfe de 28 % à 340 dollars, et vers le Moyen-Orient de 19 % à 222 dollars. Cette baisse s'explique en grande partie par la baisse du prix des carburants.

La compagnie nationale se défend également de vouloir entraver la libéralisation du transport aérien au Liban. « Nous soutenons (la politique) de ciel ouvert. (La MEA) est ouverte à la concurrence et nous demandons de pouvoir pénétrer d'autres marchés afin d'être compétitifs. Tout le monde est le bienvenu, mais nous devons aussi pouvoir augmenter nos (opérations) dans d'autres marchés, et le principe de réciprocité doit être appliqué », peut-on lire dans le rapport.

Signés entre États, les accords de ciel ouvert permettent aux compagnies aériennes de voler sans que leurs routes, leurs prix ou le nombre de vols ne soient limités. Comme l'expliquait Le Commerce du Levant dans un article de mars 2011, le Liban a bien approuvé une politique de ciel ouvert en 2001, mais peu de compagnies ont mis cette autorisation à profit. Cela tiendrait notamment du fait que la MEA est contre, car, d'après elle, le principe de réciprocité n'est pas vérifié. Dans son rapport, la compagnie nationale donne les exemples du Qatar, de l'Irak, de la Turquie et de l'Allemagne. Par exemple, la MEA opère 8 vols par semaine vers le Qatar, tandis que Qatar Airways en opère 28. En ce qui concerne l'Arabie saoudite, la MEA reconnaît que le nombre de ses vols est supérieur à la Saudia, et ce parce que la compagnie aérienne saoudienne a « décidé de ne pas augmenter le nombre de ses vols vers le Liban », note le rapport, sans indiquer le nombre de vols vers le royaume wahhabite.

 

(Lire aussi : Le Liban, un marché « très intéressant » pour Transavia)

 

 

 

Légère baisse des profits en 2016

La MEA a enregistré une baisse de 4,7 % de ses bénéfices nets en 2016, à 94 millions de dollars, a indiqué la compagnie dans son rapport d'activité publié hier. En outre, « les fonds propres ont dépassé 800 millions de dollars », note le rapport, sans donner d'élément de comparaison. La MEA affirme avoir réalisé des bénéfices, qui ont dépassé le milliard de dollars depuis 2002, et avoir distribué 55 millions de dollars à ses actionnaires chaque année sur les 9 dernières années, soit un total de 495 millions de dollars.
Le rapport a également souligné la bonne performance de la MEA depuis 1997, année où les membres de son conseil d'administration ont pris leur poste. « En 2016, les bénéfices opérationnels représentaient environ 83 millions de dollars », alors que le déficit atteignait « 44 millions de dollars fin 1997 », souligne la MEA.
Le conseil d'administration devrait être renouvelé lors d'une réunion en fin de semaine, a déclaré hier Mohammad el-Hout, PDG de la compagnie nationale, à l'issue d'une réunion avec le Premier ministre Saad Hariri. Le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, sera présent et devrait donner son avis sur les candidats, a-t-il dit. La BDL est propriétaire de la MEA depuis 1996.

 

Pour mémoire

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Alors que les critiques s'accumulent ces derniers mois contre sa politique tarifaire, la compagnie aérienne nationale, Middle East Airlines (MEA), consacre une grande partie de son dernier rapport d'activité à la défense de sa politique sur ce plan. « Nous regrettons les propos continus concernant la hausse des prix du billet d'avion de la MEA », peut-on lire dans le rapport, daté du 6...

commentaires (4)

Paroles et Paroles et Paroles ... C'est franchement nous prendre pour des cretins ...

Khalil S.

10 h 05, le 12 juillet 2017

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Commentaires (4)

  • Paroles et Paroles et Paroles ... C'est franchement nous prendre pour des cretins ...

    Khalil S.

    10 h 05, le 12 juillet 2017

  • Dans ce rapport, la MEA prend les gens pour des simplets de la même façon dont les passagers sont traités à bord de leurs avions... En effet, la MEA cite des prix 'moyens' donc en tenant compte des prix bas durant les mois de faible affluence. Mais la diaspora libanaise qui représente un vecteur essentiel de l'économie locale, rentre au pays durant les mois où les prix sont les plus élevés. Il existe un mode de calcul tres simple qui est le prix du billet par rapport aux kilomètres parcourus. On se rendra compte que Beyrouth est une des destinations les plus chères du mondes

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 02, le 11 juillet 2017

  • la mea est simplement la pour embaucher les sbires des differents partis politiques tout le pays est a la solde de ces seigneurs de guerre qui sont maintenant au pouvoir

    George Khoury

    08 h 24, le 11 juillet 2017

  • ILS DOIVENT SE DEBARRASSER DES EMPLOYES DU SURNOMBRE IMPOSES PAR LES CARTES DE VISITE ET LE PARRAINNAGE DES ALIBABAS ET REAJUSTER A LA BAISSE LEURS TARIFS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 24, le 11 juillet 2017

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