Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Rapport

Éducation, santé, emploi : le conflit syrien n’épargne aucun domaine

La Banque mondiale dresse un constat alarmant sur les conséquences sociales et économiques de la guerre.

La Banque mondiale a rapporté hier dans son rapport que le conflit en Syrie a endommagé ou détruit 27 % du parc de logements, et environ la moitié des centres médicaux et d’éducation. Alaa al-Faqir/Reuters

Dans un rapport publié hier, la Banque mondiale – l'organe international chargé de fournir des fonds aux pays en voie de développement – tire la sonnette d'alarme au sujet des conséquences sociales du conflit syrien. Ce document est basé sur une étude menée dans dix villes du pays.

Le chaos qui règne depuis 2011 en Syrie a considérablement réduit les capacités des autorités sanitaires. La situation est alarmante : selon la Banque mondiale, la dégradation de l'accès aux soins est plus mortelle que les affrontements. Près de la moitié des établissements médicaux – volontairement ciblés par les belligérants lors des combats – ont été endommagés et 16 % complètement détruits. Cette fracture sanitaire a provoqué la réémergence de maladies transmissibles comme la polio (maladie nerveuse qui peut conduire à la paralysie).

La détresse est aussi palpable dans le secteur du logement. Près de 27 % des habitations ont été détruites ou partiellement détériorées dans les villes sur lesquelles se base le rapport. De plus, l'alimentation en électricité a été réduite à deux heures par jour.

 

(Lire aussi : Les réfugiés syriens de plus en plus endettés malgré la hausse des aides)

 

 

6,1 millions de personnes sans emploi ni formation
La guerre a mis au chômage des millions de Syriens. Selon le rapport, 538 000 postes ont été annuellement détruits lors des quatre premières années du conflit. Aujourd'hui, 6,1 millions de personnes sont sans emploi ni formation. Les jeunes sont les premières victimes de cette conjoncture, puisque 78 % d'entre eux étaient au chômage en 2015. Leur situation est étroitement liée à la dégradation des conditions d'enseignement dans le pays. Le système éducatif a été grandement déstabilisé depuis le début des affrontements : de nombreuses structures ont été endommagées, d'autres transformées en structures militaires.

Pour Saroj Khumar Jha, directeur de la Banque mondiale pour le Mashreq, la situation syrienne menace à long terme la compétitivité nationale : « L'exode de près de 5 millions de réfugiés, cumulé à une activité scolaire insuffisante et à une malnutrition croissante, causera à long terme la détérioration du capital humain, qui est l'atout le plus précieux du pays, déplore-t-il. Dans le futur, quand la Syrie en aura le plus besoin, nous assisterons à une pénurie de compétences. »

Les conséquences du conflit sont aussi économiques. Six Syriens sur 10 vivent dans une extrême pauvreté. Les pertes financières cumulées du PIB depuis 2011 « ont été estimées à 226 milliards de dollars, soit à peu près quatre fois le PIB de la Syrie en 2010 ».
« La guerre a déchiré les tissus économiques et sociaux du pays », confie Hafez Ghanem, vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Et tué près de 400 000 personnes, la conséquence la plus grave du conflit syrien.

 

 

Pour mémoire

L'aide alimentaire aux réfugiés, une manne pour les commerçants libanais

L’Escwa confirme le lourd tribut payé par l’économie libanaise au conflit syrien

Des réfugiés syriens peuvent désormais toucher leur aide financière en un clin d'œil

Le FMI reconnaît un réel impact des réfugiés sur le marché du travail

Dans un rapport publié hier, la Banque mondiale – l'organe international chargé de fournir des fonds aux pays en voie de développement – tire la sonnette d'alarme au sujet des conséquences sociales du conflit syrien. Ce document est basé sur une étude menée dans dix villes du pays.
Le chaos qui règne depuis 2011 en Syrie a considérablement réduit les capacités des autorités...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut