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À La Une - Diplomatie

Doha juge les demandes de ses voisins "irréalistes" avant une réunion cruciale

"Nous sommes devant un tournant historique qui n'a rien à voir avec la question de souveraineté", a rétorqué mardi le ministre d'Etat émirati aux Affaires étrangères Anwar Gargash, sur Twitter. Le Qatar doit choisir entre "préserver (ses liens avec ses voisins) ou divorcer".

Le patron du géant Qatar Petroleum (QP), Saad al-Kaabi, lors d'une conférence de presse à Doha, au Qatar, le 4 juillet 2017. REUTERS/Naseem Zeitoon

Les demandes de l'Arabie saoudite et de ses alliés pour mettre fin à la crise du Golfe sont "irréalistes", a jugé mardi le Qatar à la veille d'une réunion cruciale de ses adversaires pour évaluer la réponse de Doha.
"La liste est irréaliste et irrecevable", a déclaré le ministre qatari des Affaires étrangères, cheikh Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, lors d'une conférence de presse à Doha.

L'Arabie saoudite, les Emirats, Bahreïn et l'Egypte ont coupé depuis le 5 juin toutes leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusant ce petit émirat gazier de soutenir "le terrorisme" et d'entretenir des relations trop étroites avec l'Iran, le grand rival régional de Riyad. Il lui ont également imposé des sanctions économiques.

Pour revoir leur position, ils ont adressé à Doha une liste de 13 demandes. Elles comprennent entre autres la fermeture d'une base militaire turque et de la télévision al-Jazira, jugée trop agressive par Riyad et ses alliés, ainsi que la réduction des relations de Doha avec l'Iran.
Le Qatar a répondu à ces exigences lundi dans un message au Koweït qui joue le rôle de médiateur pour tenter de mettre fin à la crise.

 

(Lire aussi : Qatar : la porte des discussions est-elle totalement close ?)

 

"Tournant historique"
Si le contenu de la réponse n'a pas été dévoilé, les déclarations du chef de la diplomatie qatarie ne laissent guère de doutes sur le rejet des demandes. La liste "ne porte pas sur le terrorisme, elle appelle à mettre fin à la liberté d'expression", a accusé Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani. Doha juge que ses voisins tentent de porter atteinte à sa souveraineté dans sa politique étrangère.

L'Arabie et ses alliés se réunissent mercredi au Caire pour évaluer la réponse de Doha à leurs requêtes.
"Nous sommes devant un tournant historique qui n'a rien à voir avec la question de souveraineté", a rétorqué mardi le ministre d'Etat émirati aux Affaires étrangères Anwar Gargash, sur Twitter. Le Qatar doit choisir entre "préserver (ses liens avec ses voisins) ou divorcer".

Outre la rupture des relations diplomatiques, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte interdisent depuis le 5 juin leur espace aérien au Qatar.
De plus, Riyad, Manama et Abou Dhabi ont demandé aux Qatariotes de quitter leur territoire. Riyad a en outre fermé la seule frontière terrestre du Qatar, forçant ce pays à se tourner vers l'Iran et la Turquie pour ses besoins en produits alimentaires importés par voies aérienne ou maritime.


(Lire aussi : Au Qatar, les habitants s’adaptent à l’embargo)

 

Puissance de l'argent
Malgré ces sanctions, le Qatar, premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL), a annoncé mardi son intention d'augmenter du tiers sa production de gaz.

Le patron du géant des hydrocarbures Qatar Petroleum (QP) Saad al-Kaabi a annoncé l'intention de son pays de produire 100 millions de tonnes de gaz naturel par an à l'horizon de 2024 contre 77 millions de tonnes à l'heure actuelle. "Ce nouveau projet va renforcer la position du Qatar", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Doha, ajoutant que son pays "restera pour longtemps leader mondial du secteur GNL".
Selon lui, le projet d'augmentation de la production se fera en partenariat avec des compagnies internationales.

En cas de pression de l'Arabie saoudite et de ses alliés pour empêcher un tel partenariat, le Qatar procédera seul à l'augmentation de la production, a assuré le patron de QP. "S'il n'y a pas de compagnies prêtes à travailler avec nous, nous arriverons à (l'objectif de) 100 millions de tonnes", a-t-il affirmé.

La veille, l'Iran -qui partage le vaste champ gazier de Pars avec le Qatar- avait signé un accord de 4,8 milliards de dollars avec un consortium international conduit par le français Total pour développer une partie de ces ressources.
En avril, QP avait annoncé son intention d'augmenter sa production de 10% sur son vaste gisement off-shore North Field qu'il partage avec l'Iran, levant ainsi un moratoire en vigueur depuis 2005.

Le Qatar observait un moratoire sur tout nouveau projet de développement de North Field dans l'attente des études sur les incidences à long terme d'une exploitation plus étendue.
Entre 1997 et 2014, le pays a tiré 125 milliards de dollars (117 milliards d'euros) de ses exportations de GNL, estime l'Observatory of Economic Complexity, un site dédié au commerce international.

 

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commentaires (2)

PARCE QU'IL A REÇU DES ASSURANCES DE SES NOUVEAUX PARTENAIRES. LE QATAR SE SENT EN CONFIANCE AVEC LA RUSSIE L'IRAN NPR LA TURQUIE L'IRAK ET BIEN ENTENDUE LE HEZB RÉSISTANT ET LE HÉROS BACHAR. Sous le regard sournois du CLOWN américain.

FRIK-A-FRAK

16 h 39, le 04 juillet 2017

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Commentaires (2)

  • PARCE QU'IL A REÇU DES ASSURANCES DE SES NOUVEAUX PARTENAIRES. LE QATAR SE SENT EN CONFIANCE AVEC LA RUSSIE L'IRAN NPR LA TURQUIE L'IRAK ET BIEN ENTENDUE LE HEZB RÉSISTANT ET LE HÉROS BACHAR. Sous le regard sournois du CLOWN américain.

    FRIK-A-FRAK

    16 h 39, le 04 juillet 2017

  • PAR CERTAINES DE LEURS EXIGENCES HORS LOGIQUE LES CHAMELIERS POUSSENT LE QATAR DANS LES BRAS DE L,IRAN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 29, le 04 juillet 2017

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