Le phénomène des victimes des balles perdues s'est presque banalisé avec des décès au quotidien. Nour Noun, 26 ans, venait à peine d'être enterrée le week-end dernier après avoir été touchée d'une balle venue la chercher dans son lit à Iaat (caza de Baalbeck), qu'une autre victime a succombé hier, également à Baalbeck, après avoir été atteinte par une balle perdue.
Ce sont des tirs de joie qui ont mis fin à la vie de Hussein Jamaleddine, 85 ans, qui se trouvait dans sa chaise roulante devant la porte de son domicile. Une balle a transpercé ses poumons. À proximité, une famille euphorique célébrait, à tirs réels, la réussite de son rejeton au brevet, dont les résultats officiels ont été annoncés hier. « Un diplôme entaché de sang », commentait hier la LBCI, en dénonçant la série macabre des décès absurdes qui continuent de ponctuer notre quotidien.
Alors que les Forces de sécurité intérieure affirmaient dans un flash d'information avoir repéré les auteurs des tirs, la LBCI démentait indirectement l'information, en affirmant qu'en dépit de la présence de témoins sur les lieux, aucun de ces derniers n'a voulu dénoncer ceux qui ont tiré. Solidarité clanique oblige.
L'incident tragique est d'autant plus absurde que les FSI venaient à peine de lancer une campagne contre les tirs dits « de joie » à la veille de l'annonce des résultats des examens officiels, pour prévenir le recours aux armes en lieu et place des feux d'artifice, autre gadget employé durant les festivités et célébrations de toutes sortes, mais certainement moins létal. Sur leur page Facebook, les forces de l'ordre ont exhorté les citoyens à dénoncer ceux qui tirent en l'air en appelant le numéro d'urgence 112, voire même de les prendre en vidéo et d'envoyer la bande aux FSI. Une campagne qui n'a vraisemblablement pas intimidé les tireurs à Baalbeck, hier.
Pour sa part, le ministre de la Défense, Yaacoub Sarraf, a prolongé hier la date d'expiration des autorisations de port d'armes octroyées aux gardes du corps des personnalités politiques et religieuses. Dans un communiqué, le ministère affirme avoir pris la décision de reporter jusqu'au 30 septembre 2017 la date d'expiration des autorisations délivrées en 2017, pour les personnes accompagnant « les anciens et actuels ministres et députés, ainsi que les chefs de parti politique et responsables religieux, ainsi que les ambassadeurs ».
Liban
Un mort de plus hier par tir de joie
OLJ / le 30 juin 2017 à 00h00
CONSEQUENCE DE CET ABJECT FOLKLORE LIBANAIS !
12 h 16, le 30 juin 2017