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Liban - Présidence

Les failles de la rencontre de Baabda...

Michel Sleiman dénonce une « atteinte au principe de séparation des pouvoirs ».

Une vue de la réunion de Baabda. Photo Nasser Traboulsi

Si la rencontre élargie – regroupant les chefs des partis politiques représentés au sein du cabinet de Saad Hariri –, organisée hier par le président de la République, Michel Aoun, a mis en place une feuille de route qui devrait guider l'action gouvernementale durant la période précédant les législatives, certains ne cachent pas leurs réserves quant à cette initiative présidentielle. Ces remarques touchent tant la forme que la teneur des sujets abordés lors de la réunion, notamment le document final approuvé à l'unanimité.

C'est dans ce cadre que s'inscrit, par exemple, la réserve formulée par le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, quant au premier point du document en question. Celui-ci stipule « la nécessité de concilier préservation du pluralisme et transition complète vers l'État civil ». « Cela inclut la progression de la consécration de la parité (islamo-chrétienne) vers la formation de la commission pour l'abolition du confessionnalisme politique », ajoute le texte.

 

(Lire aussi : Une déclaration ministérielle bis, dont le volet institutionnel n'a pas fait l'unanimité)

 

Des proches de M. Geagea expliquent sa position par le fait que ce n'est pas le bon moment de discuter de la formation de cette commission. À l'agence al-Markaziya, ils indiquent que dans son intervention, lors de la séance, le chef des FL a insisté sur l'importance de focaliser sur les dossiers socio-économiques qui touchent le quotidien de la population et d'écarter la question de l'abolition du confessionnalisme politique.
Toujours pour ce qui est de la teneur, un responsable politique relève pour L'Orient-Le Jour une autre faille importante de la déclaration. « Comme la rencontre visait à dynamiser l'exécutif, on s'attendait à ce que le texte évoque les dossiers épineux des réfugiés syriens et de la distanciation du Liban par rapport aux conflits des axes, à la lumière de la crise syrienne, qui n'est pas moins qu'une nouvelle guerre mondiale », souligne-t-il, avouant que « le texte approuvé n'a rien d'extraordinaire » et qu'« il n'était pas à la hauteur des attentes ».

Ce responsable note en outre que la réunion a été tenue en l'absence de représentants grec-catholique et grec-orthodoxe.
Quant à l'ancien chef d'État Michel Sleiman, il va beaucoup plus loin. Il dénonce une atteinte au principe de séparation des pouvoirs. Dans une déclaration à L'OLJ, M. Sleiman souligne que « si la réunion visait vraiment à relancer les institutions, et notamment le gouvernement, elle est entachée d'irrégularités, dans la mesure où ce sont (principalement) des députés qui discutent de l'action du gouvernement ». « Si l'initiative de M. Aoun n'est pas nocive, il reste qu'elle sort du cadre constitutionnel », ajoute l'ancien chef d'État, estimant que « M. Aoun aurait dû se rendre à l'hémicycle et s'adresser aux députés en vue de dynamiser les institutions ».

 

(Lire aussi : Le Liban face aux développements régionaux)

(Lire aussi : Le Liban face aux développements régionaux)

 

« Une nouvelle déclaration ministérielle »
Du côté de Saïfi, les Kataëb, écartés de la rencontre présidentielle du fait qu'ils ne sont pas au gouvernement, font état d'une « nouvelle déclaration ministérielle ».
Sur son compte Twitter, Nadim Gemayel, député Kataëb de Beyrouth, a dénoncé « une déclaration ministérielle émanant d'une réunion non constitutionnelle, dont a donné lecture le directeur général du palais de Baabda ». « Ce texte approuvé en dehors des institutions ne bénéficie pas de la confiance du Parlement et n'engage pas le gouvernement », a ajouté M. Gemayel.

 

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Si la rencontre élargie – regroupant les chefs des partis politiques représentés au sein du cabinet de Saad Hariri –, organisée hier par le président de la République, Michel Aoun, a mis en place une feuille de route qui devrait guider l'action gouvernementale durant la période précédant les législatives, certains ne cachent pas leurs réserves quant à cette initiative...

commentaires (2)

Pourquoi les états modernes basent leur politique sur le consensus. Un des avantages du vote à la proportionnelle total fait que tous les citoyens sont représentés où aucun parti peu obtenir une majorité absolue, donc le pouvoir fonctionne suite à un consensus élaboré par plusieurs partis pour former une majorité. Le referendum devient obsolète puisque la représentativité au niveau du parlement est déjà totale et incontestable. Pourquoi tant de nations restent bloqué par leur scrutin majoritaire peu représentatif avec une obligation de passer par un referendum pour ajuster leur démocratie avec toutes les démagogies qui en résulte. Les pays qui vote à la proportionnelle ont une démocratie très avancée et généralement ont une économie prospère.

DAMMOUS Hanna

12 h 28, le 23 juin 2017

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Commentaires (2)

  • Pourquoi les états modernes basent leur politique sur le consensus. Un des avantages du vote à la proportionnelle total fait que tous les citoyens sont représentés où aucun parti peu obtenir une majorité absolue, donc le pouvoir fonctionne suite à un consensus élaboré par plusieurs partis pour former une majorité. Le referendum devient obsolète puisque la représentativité au niveau du parlement est déjà totale et incontestable. Pourquoi tant de nations restent bloqué par leur scrutin majoritaire peu représentatif avec une obligation de passer par un referendum pour ajuster leur démocratie avec toutes les démagogies qui en résulte. Les pays qui vote à la proportionnelle ont une démocratie très avancée et généralement ont une économie prospère.

    DAMMOUS Hanna

    12 h 28, le 23 juin 2017

  • La politique est un art qui ne s'improvise pas. Le tandem CPL-FL s'attribuent le monopole sur les tribus chrétiennes du pays, ils font du tapage comme les os dans une marmite. Négliger la majorité des chrétiens est une erreur impardonnable de celui qui a été "nominé" pour gouverner la Nation. Le chef de l'Etat est censé être rassembleur et non diviseur.

    Un Libanais

    11 h 27, le 23 juin 2017

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