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À La Une - Irak

Difficile bataille pour chasser l'EI de la vieille ville de Mossoul

Les troupes irakiennes appellent les civils à rester à l'abri et les jihadistes à se rendre.

Les troupes irakiennes sont entrées lundi dans la vieille ville de Mossoul, appelant les civils à rester à l'abri et les jihadistes à se rendre, au deuxième jour d'une bataille difficile pour reconquérir la deuxième ville d'Irak. AFP / AHMAD AL-RUBAYE

Les troupes irakiennes sont entrées lundi dans la vieille ville de Mossoul, appelant les civils à rester à l'abri et les jihadistes à se rendre, au deuxième jour d'une bataille difficile pour reconquérir la deuxième ville d'Irak.

Les forces de l'armée, du contre-terrorisme (CTS) et de la police fédérale sont parvenues à pénétrer de quelques mètres dans la vieille ville au prix de combats acharnés avec les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) qui "opposent une résistance farouche", a indiqué à l'AFP le général irakien Maan al-Saadi.
"C'est la bataille la plus dangereuse en raison de la configuration de la vieille ville et de l'importante densité de population", a-t-il ajouté.

Quelque 100.000 civils y sont "retenus comme boucliers humains" par les jihadistes, a indiqué l'ONU alors que des ONG ont exprimé leurs craintes face aux risques encourus par les habitants assiégés et manquant de tout.

Face aux explosions et aux tirs incessants, le capitaine Ahmed Jassem du CTS se met à l'abri à la lisière de la vieille ville. "Nous ne pouvons faire entrer nos véhicules dans les rues étroites mais (les jihadistes) ne peuvent pas non plus nous lancer des voitures piégées. Néanmoins, ils peuvent recourir aux motos piégées et à des bombes artisanales placées sur des voitures jouets téléguidées", a-t-il dit.

Huit mois après le début de l'offensive pour reprendre Mossoul, les forces gouvernementales soutenues par la coalition internationale conduite par les Etats-Unis ont lancé dimanche l'assaut final contre la vieille ville pour chasser les jihadistes de leur dernier grand fief urbain en Irak. Une reprise de ce secteur permettrait aux troupes de contrôler la totalité de la métropole septentrionale tombée en juin 2014 aux mains de l'EI.

 

(Lire aussi : De retour à Mossoul, des habitants cherchent désespérément leur voiture)

 

"Se rendre ou mourir"
Dimanche soir, des hélicoptères irakiens ont largué quelque 500.000 tracts dans le ciel de Mossoul.
Les tracts annoncent aux habitants "l'encerclement de toutes parts de la vieille ville et le début de l'assaut à partir de toutes les directions".
"Restez à l'écart des endroits publics et profitez de toute occasion pour venir vers les forces irakiennes pour éviter d'être utilisés comme boucliers humains", est-il écrit.

Située sur la rive ouest du fleuve Tigre qui divise Mossoul, la vieille ville est un dédale de petites rues fortement peuplé, guère propice à l'avancée des blindés et où l'usage d'armes lourdes risque de mettre en péril les civils.

Déployés près de la grande mosquée sur la rive est de Mossoul contrôlée par le pouvoir, face à la vieille ville, des véhicules Humvees ont lancé des appels via haut-parleurs.
"Les forces irakiennes sont sur le point de mettre fin à vos souffrances. L'est et l'ouest de Mossoul seront bientôt de nouveau réunis", dit le message à l'adresse des habitants encerclés.
Aux jihadistes, le message donne le choix de "se rendre ou de mourir".

Selon le général Saadi, un commandant du CTS, les troupes ont pris "des positions dans le quartier Farouq. Les jihadistes ont bloqué toutes les entrées de la vieille ville, planté des engins explosifs et piégé des maisons". "La présence d'un grand nombre de civils limite fortement notre recours à l'artillerie et notre possibilité de faire appel à l'aviation", a-t-il dit.

 

(Lire aussi : À Mossoul, niqabs et motos prohibés par crainte des jihadistes)

 

"Sans eau et nourriture"
A quelques centaines de mètres de la ligne de front, des habitants sont assis devant leur maison ou se retrouvent devant des magasins ouverts au milieu des ruines.
"Nous comptons sur nous-mêmes ici. Nous avons trouvé refuge dans un camp de déplacés quand notre quartier a été libéré. Mais nous sommes revenus pour protéger nos propriétés car il y a eu des pillages", dit Nabil Hamed Khattab, sans tressaillir à la chute d'un obus non loin de là.

Avec le soutien crucial de la coalition internationale, les forces irakiennes ont lancé le 17 octobre 2016 l'offensive pour Mossoul. Après avoir reconquis fin janvier la partie orientale, elles ont lancé en février la bataille pour reprendre l'ouest dont elles contrôlent actuellement 90%, selon l'armée.

L'ONG International Rescue Committee a averti que les civils allaient "vivre des moments terrifiants". Save The Children s'inquiète du sort de quelque 50.000 enfants qui n'ont nulle part où se cacher ou s'échapper et n'ont plus d'eau ni de nourriture".
Aucun bilan global de pertes civiles dans l'offensive de huit mois n'a pu être obtenu même si certaines sources ont évoqué des centaines de morts.

La perte de Mossoul serait un coup très dur porté à l'EI mais ce groupe continue d'occuper des régions dans les provinces de Ninive (nord) de Kirkouk (nord-est) et d'al-Anbar (ouest).
Malgré ses reculs sur le terrain -il est également la cible d'une offensive majeure dans son fief de Raqqa en Syrie-, l'organisation extrémiste parvient néanmoins à frapper en menant des attentats meurtriers à travers le monde.

 

 

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Les troupes irakiennes sont entrées lundi dans la vieille ville de Mossoul, appelant les civils à rester à l'abri et les jihadistes à se rendre, au deuxième jour d'une bataille difficile pour reconquérir la deuxième ville d'Irak.
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commentaires (2)

QUASI IMPOSSIBLE SANS DE NOMBREUSES TRES NOMBREUSES VICTIMES CIVILES INNOCENTES...

LA LIBRE EXPRESSION

20 h 40, le 19 juin 2017

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Commentaires (2)

  • QUASI IMPOSSIBLE SANS DE NOMBREUSES TRES NOMBREUSES VICTIMES CIVILES INNOCENTES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 40, le 19 juin 2017

  • Pauvre peuple qui subit trop la guerre mortelle entre les troupes irakiennes et les jihadistes qui ne veulent jamais se render.

    Antoine Sabbagha

    19 h 24, le 19 juin 2017

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