Guccimania au Palazzo Pitti

Décidément, l'art et l'histoire seront en 2018 les thèmes de prédilection des marques de luxe, en particulier pour les collections croisière. Des événements fracassants sont organisés chaque année pour célébrer l'arrivée de ces collections en boutique, celles-ci étant réassorties en permanence et s'adaptant à tous les climats et saisons. Après la collection inspirée de l'Antiquité gréco-romaine de Chanel au Grand Palais, après Dior célébrant Georgia O'Keeffe dans le paradis californien de Calabasas, après Louis Vuitton et son défilé suspendu dans la sublime architecture du musée Miho de Kyoto dessinée par Pei, Gucci défilait, le 30 mai dernier, « à domicile », soit à Florence, la ville qui a vu naître la griffe au début des années 20 du siècle dernier.
Le directeur artistique Alessandro Michele avait au départ souhaité donner son défilé au Panthéon, mais Athènes lui avait refusé la faveur.
Qu'à cela ne tienne. En contrepartie d'une réfection du Giardino di Boboli à hauteur de 2 millions d'euros, le fleuron du groupe Kering a pu présenter sa collection croisière 2018 sous les lambris de la galerie Palatino du Palazzo Pitti où règne encore l'aura des Médicis. Un défilé masculin et féminin qui invitait les hybridations les plus folles, mi-Renaissance, mi-hippies, plissés et rubans en trompe-l'œil de paillettes, détournements du logo en Guccy comme un pied de nez à la contrefaçon, débauche de franges, d'imprimés floraux et de textures précieuses :
Catherine de Médicis planant à Los Angeles dans un trip sous acide.