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À La Une - Syrie

Les FDS se délectent d'armes américaines dans la bataille de Raqqa

"Leurs méthodes sont toujours les mêmes dans chaque bataille. Ils posent des mines, utilisent des drones armés d'explosifs et des tireurs embusqués", explique une commandante de l'alliance arabo-kurde, en parlant des jihadistes.

Des combattants des FDS ouvrent des caisses d'armes reçues de la coalition conduite par les États-Unis au nord de Raqqa, en Syrie, le 7 juin 2017. AFP / DELIL SOULEIMAN

Des combattants d'une alliance arabo-kurde syrienne se délectent devant des caisses d'armes reçues de la coalition conduite par les États-Unis pour asséner un coup fatal au groupe Etat islamique (EI) dans sa "capitale" de facto en Syrie, Raqqa.

"Nous allons faire pleuvoir sur Daech (acronyme arabe de l'EI) ces armes sophistiquées", affirme avec enthousiasme, Chorche, un membre des Forces démocratiques syriennes (FDS) positionné dans le village désertique d'al-Chaniné, à sept kilomètres de Raqqa, dans le nord de la Syrie en guerre.

Au milieu des oliviers, des militaires de la coalition internationale antijihadistes conduite par les États-Unis, sont installés, les yeux protégés de lunettes de soleil, dans leurs véhicules blindés recouverts de bâches de camouflage. Sur le toit d'une maison, d'autres regardent à la jumelle les combats.

Sept mois après le début d'une offensive d'envergure qui leur a permis de s'emparer de vastes régions autour de Raqqa, les FDS sont entrées mardi dans le quartier de Mechleb, dans l'est de la ville juste après avoir annoncé le début de la "grande" bataille pour reprendre à l'EI sa place forte.

Pendant que les combats font rage dans Raqqa, qui fut le théâtre des pires atrocités commises par les jihadistes, des jeunes en treillis avec sur l'épaule le badge jaune et l'étoile rouge des Unité de défense du peuple kurde (YPG), la principale composante des FDS, déchargent des caisses vertes contenant des obus à quelques kilomètres du front.

Ils les remisent dans un dépôt et un combattant chargé de l'équipement constate qu'il manque un obusier. "Nous vérifions minutieusement ce que nous recevons pour nous assurer qu'il ne manque rien", explique-t-il à l'AFP.

 

 

Entraînement difficile
La commandante des FDS Engizek Khalil qui se trouve près d'un camion, inspecte à son tour le chargement. "Nous envoyons nos combattants recevoir une formation auprès de la coalition et une fois terminée ils seront capables d'utiliser pour la bataille de Raqqa les armes que nous avons reçues récemment", dit-elle. "On nous a livré aussi des armes individuelles et d'autres types d'armements et nous en attendons encore", ajoute-t-elle sans donner d'autres précisions.

Les États-Unis ont annoncé le 9 mai qu'ils allaient armer les YPG pour les soutenir dans la lutte contre l'EI en Syrie.

La prise de Raqqa s'annonce particulièrement ardue car l'EI s'y trouve depuis 2014 et a eu le temps de se préparer. En outre, une perte de Raqqa, alors qu'ils sont déjà en difficulté dans leur fief irakien de Mossoul, signifierait pour les jihadistes la fin de leur rêve d'un califat à cheval sur l'Irak et la Syrie.

Les FDS connaissent les tactiques de leurs adversaires. "Leurs méthodes sont toujours les mêmes dans chaque bataille. Ils posent des mines, utilisent des drones armés d'explosifs et des tireurs embusqués", confie Engizek.

Jekdar Kobani, un combattant des FDS, tient fièrement en main un obus de mortier de 60 mm. "C'est une bonne arme. Ce sont les forces américaines qui nous ont entraînés. Nous avons eu un peu de mal durant la formation car ce sont des armes modernes et sophistiquées. Mais maintenant nous savons les utiliser et cela nous est très utiles dans les combats."

Autre arme très efficace, les massues, dont une pile est posée contre le mur d'une maison. Elle sont utilisées pour ouvrir des passages dans les murs des bâtiments afin de permettre aux combattants d'avancer sans être vus par les tireurs embusqués où les drones de l'EI.

 

(Lire aussi : Les pourparlers d’Astana reportés sine die)

 

'Pas à pas'
Une maison à deux km de Raqqa sert de point de regroupement pour les combattants qui se rendent au front et de centre de distribution d'armes. Dans une pièce, un membre des FDS, blessé à la jambe par un éclat, est soigné par un de ses camarades.

"Nos camarades avancent pas à pas. La principale difficulté que nous rencontrons ce sont les murs et les barrières érigés par nos adversaires. Ils utilisent aussi des mortiers pour bloquer le mouvement de nos véhicules militaires, mais l'aviation de coalition nous aide, elle les frappe sans répit", explique Zaghros Qamishlo, une commandante des FDS.

Les FDS ont fait rentrer rapidement mercredi les journalistes à bord d'un pick-up dans le quartier de Mechleb. Un combattant crie aussitôt: "Pénétrez rapidement dans la maison, on entend le départ d'un obus". Quelques secondes plus tard, le projectile s'abat près de la maison. Depuis le vacarme des combats n'a cessé et une fumée noire s'élève au-dessus de la ville.

 

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