Les pourparlers d’Astana reportés sine die

Les pourparlers de paix pour la Syrie, sous l'égide de la Russie, de l'Iran et de la Turquie, prévus les 12 et 13 juin à Astana, ont été reportés sine die, a annoncé hier le ministère kazakh des Affaires étrangères. Cette annonce est intervenue alors que l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, s'entretenait, hier même, à Moscou de la crise syrienne avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.
Les trois pays garants du processus d'Astana « poursuivront dans les prochains jours et semaines des rencontres de travail dans leurs capitales respectives, au niveau des experts », a indiqué le porte-parole du ministère kazakh des Affaires étrangères, Anouar Jaïnakov, cité par l'agence de presse russe RIA Novosti. Ces rencontres visent notamment, selon lui, à harmoniser les questions liées à la mise en place des zones de désescalade en Syrie et le renforcement du cessez-le-feu. Interrogé sur un report des pourparlers dans la capitale kazakhe, M. Jaïnakov a simplement répondu : « Oui. » Selon la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, les dates d'un nouveau round de négociations font actuellement l'objet de discussions entre les organisateurs. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, a pour sa part estimé leur report « approximativement » au 20 juin.
« Le plus important pour l'heure est, à mon avis, de s'assurer que tous les efforts faits par des acteurs différents, en Syrie et en dehors de ses frontières, soient harmonisés », a souligné M. Lavrov lors de sa rencontre avec M. de Mistura. « Le processus de désescalade est sans doute très compliqué », a reconnu ce dernier, en remerciant Moscou pour son rôle dans « l'avancée des initiatives de paix ».
Sur le terrain syrien, les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues au sol et dans les airs par les États-Unis, tentaient de progresser hier dans Raqqa, au prix de violents combats contre le groupe jihadiste État islamique (EI). La bataille de Raqqa constitue l'un des principaux fronts de la guerre aux multiples belligérants. Un journaliste de l'AFP a pu pénétrer brièvement, mercredi, dans le quartier de Mechleb, où les FDS sont entrées mardi. Il a été témoin de violents combats avec notamment des tirs d'obus des deux côtés. Équipées d'armes légères, notamment des kalachnikovs, les FDS tentaient de cacher leurs véhicules pour ne pas être repérés par les drones de l'EI. Des pneus ont été posés dans les rues pour arrêter d'éventuelles voitures piégées, arme de prédilection de l'EI.
« Nos troupes avancent à Mechleb et contrôlent des parties du quartier », a dit hier le porte-parole des FDS, Talal Sello. « Dans la bataille pour Raqqa, les forces de la coalition internationale travaillent avec nous sur le terrain de manière très efficace », a-t-il ajouté. Les FDS contrôlent environ deux tiers de Mechleb et se trouvent à 400 m du quartier adjacent d'al-Senaa.
Les combats se poursuivent également à la périphérie ouest de Raqqa.
Enfin, les forces américaines ont abattu un drone, probablement prorégime de Damas, qui avait tiré sur des forces de la coalition antijihadiste près d'al-Tanaf en Syrie, a indiqué hier un porte-parole militaire de l'alliance menée par les États-Unis. Le drone abattu a largué une munition sur les forces de la coalition, qui n'a pas causé de dégâts, a affirmé le colonel Ryan Dillon. Il a ensuite été abattu par un appareil américain.

Source : AFP