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Moyen Orient et Monde - Conflit

Les rencontres russo-US pourraient-elles baisser les tensions dans le Sud syrien ?

Washington et ses alliés sur le pied de guerre le long de la frontière avec l'Irak.

Des chars des Hachd al-chaabi dans le village d’Oum Jaris, à la frontière syro-irakienne, le 29 mai 2017. Photo Reuters

En dépit des avertissements américains, les Hachd al-chaabi (Unités de mobilisation populaire, UMP) continuent de prendre position le long de la frontière syro-irakienne. Arrivées en début de semaine à Oum Jaris, un village situé dans le nord-ouest de la province irakienne de Ninive, ces milices irakiennes majoritairement chiites et étroitement liées à l'Iran ont fait leur jonction avec les troupes du régime syrien qui les ont rejointes à la frontière. Si une petite partie de ces unités sont regroupées depuis une quinzaine de jours dans une zone dite « de désescalade », d'un rayon de 55 km, la majeure partie des effectifs, en revanche, ne s'y trouve pas.

Équipées d'armes lourdes et de chars, elles ont également annoncé vouloir prendre le contrôle d'une partie de la frontière syro-irakienne, de 300 km de long, au fur et à mesure que le groupe État islamique perd du terrain, malgré les appels de Washington et Bagdad à se retirer de la zone. Jeudi, plus de 90 000 tracts ont été lancés par des avions américains près du poste-frontière de Tanaf, similaires à ceux déjà distribués le 18 mai. Ces tracts avaient alors été ignorés par les milices, visées quelques heures plus tard par des frappes américaines. Et hier, elles ont pénétré d'une dizaine de kilomètres à l'intérieur des terres syriennes, prenant position dans deux villages syriens près de la province de Hassaké. Leur objectif principal, couper la route à l'État islamique.

 

(Pour mémoire : Les USA « ouvrent le bal » dans le sud-est de la Syrie)

 

Face à ce qu'ils ont qualifié de « menace », les États-Unis ont renforcé leurs effectifs dans la zone de Tanaf, sans compter les renforts de la coalition arabo-occidentale et des rebelles syriens. Plus de 150 soldats américains seraient déjà sur place, selon le colonel Ryan Dillon, en charge de l'opération anti-EI Inherent Resolve, qui a confirmé une couverture aérienne occidentale constante.

Pour Washington, il s'agit avant tout d'empêcher une quelconque expansion iranienne dans cette région. En y entraînant des groupes rebelles, les Américains établissent une présence le long de la frontière syro-irakienne, notamment à hauteur de Tanaf, qui se trouve être un point stratégique de l'axe Beyrouth-Damas-Bagdad-Téhéran, essentiel au régime syrien et à ses alliés. Un responsable des UMP, Abou Mahdi el-Mouhandès, a toutefois réaffirmé que tous les territoires repris à l'EI seraient « remis » aux forces syriennes et irakiennes de chaque côté de la frontière. Mais dans un contexte de rapprochement américano-saoudien, de critiques virulentes à l'encontre de la République islamique, de course à la conquête de l'Est syrien et d'indifférence iranienne face aux menaces américaines, de futurs heurts sont à craindre entre Washington et ses alliés d'une part, Damas et ses alliés d'autre part.

 

(Lire aussi : Les relations russo-US "à leur plus bas niveau")

 

Rencontres à Amman
Face à ce danger, l'intensification récente des contacts entre responsables russes et américains pourrait contribuer à faire baisser la tension, osent espérer certaines sources diplomatiques proches du dossier, ce qui éviterait des conséquences désastreuses à plus d'un égard. Plusieurs rencontres ces dernières semaines, en Jordanie et en Suisse notamment, ont été organisées par Washington et Moscou pour concrétiser le projet de zones de désescalade adopté début mai par la Russie, l'Iran et la Turquie, tout en y incluant Israël. Entre autres, Brett McGurk (en charge de la coalition anti-EI) et l'envoyé américain en Syrie Michael Ratney auraient participé à ces discussions. Lesquelles ont été particulièrement discrètes, probablement en raison de la sensibilité du dossier, et de l'enquête sur une ingérence russe dans la présidentielle américaine qui continue de toucher le cercle intime du président Donald Trump. Une nouvelle rencontre devrait d'ailleurs avoir lieu au cours des prochains jours à Amman.

Au programme des discussions, toujours les quatre zones de désescalade en Syrie, dont une dans le Sud, dans les provinces de Deraa et de Quneitra. Comme le préconise l'accord d'Astana, signé le 4 mai, ces zones sont censées être délimitées avant l'échéance du 4 juin. Soit demain.

 

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Pour mémoire

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En dépit des avertissements américains, les Hachd al-chaabi (Unités de mobilisation populaire, UMP) continuent de prendre position le long de la frontière syro-irakienne. Arrivées en début de semaine à Oum Jaris, un village situé dans le nord-ouest de la province irakienne de Ninive, ces milices irakiennes majoritairement chiites et étroitement liées à l'Iran ont fait leur jonction...

commentaires (3)

C'est même pas une question à poser puisque de toute façon la donne a , paraît il changée , dans la tête des négociateurs à la conférence islamo arabo wahabo américaine. ...hahahaha 400 miliards pfuittt partis en fumée de ragoût.

FRIK-A-FRAK

15 h 21, le 03 juin 2017

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Commentaires (3)

  • C'est même pas une question à poser puisque de toute façon la donne a , paraît il changée , dans la tête des négociateurs à la conférence islamo arabo wahabo américaine. ...hahahaha 400 miliards pfuittt partis en fumée de ragoût.

    FRIK-A-FRAK

    15 h 21, le 03 juin 2017

  • BAISSER LES TENSIONS AN PAROLES... AUGMENTER LES ESCALADES SUR LE TERRAIN...

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 16, le 03 juin 2017

  • pourvu que- pour une fois- les yankees tiennent parole, pourvu que-pour une fois- les yankees savent tres bien ce qu'ils font pourcu que-pour une fois- les yankees ne se foutent pas de la gueule de leurs allies.

    Gaby SIOUFI

    10 h 24, le 03 juin 2017

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