Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Éclairage

Quand les frappes US en Syrie divisent les alliés de Trump

L'initiative du président américain a été inspirée d'un plan établi par Obama.

Le président américain, Donald Trump, lors d’un meeting à Washington, le 11 avril. Brendan Smialowski/AFP

« La folie de la guerre à DC », titrait en une la revue politique The Week il y a deux jours. Si chaque président américain, ou presque, a eu droit à sa propre guerre, le président Donald Trump a fait la sienne très tôt. Aux dires de nombreux médias, le président, en décidant de bombarder une base syrienne après une attaque chimique présumée, imputée au régime syrien, qui a fait 87 morts dans la localité rebelle de Khan Cheikhoun, voulait se montrer « présidentiel ».

Mais, pour l'éditorialiste économique du New York Times et prix Nobel, Paul Krugman, « l'acrobatie publicitaire n'est pas une politique », et beaucoup d'autres analystes estiment que l'attaque de missiles contre la base aérienne d'al-Chaayrate en Syrie n'a eu aucun impact militaire. Le sénateur républicain, John McCain, résolument anti-Bachar el-Assad, a quant à lui trouvé que les frappes américaines n'avaient pas fait assez de dégâts. En effet, les avions du régime syrien décollaient de cette base dès le lendemain de la frappe américaine. Cette frénésie martiale de la capitale fédérale n'est pas sans rappeler celle qui a régné durant la préparation de la guerre contre l'Irak, au début des années 2000.

Les frappes américaines n'ont pas tardé à diviser les alliés locaux et internationaux du chef de la Maison-Blanche. Certains politiciens américains ont même adopté un comportement irrationnel. L'ancien président du Comité du Parti national démocrate, Howard Dean, et la directrice du Center For American Progress, Neera Tanden, ont ainsi demandé que la congresswoman démocrate, Tulsi Gabbard, soit démise de ses fonctions pour avoir simplement demandé au gouvernement américain de montrer des preuves que le président Assad a utilisé des armes chimiques.

 

(Lire aussi : Tension palpable avant la rencontre entre Tillerson et Lavrov à Moscou)

 

 

« Retour aux mêmes barricades »
Le président Trump a certes effectué ces frappes avec un soutien bipartisan, sans oublier celui de Nancy Pelosi, leader de la minorité au sein de la Chambre des représentants, et de Chuck Shumer, leader de la minorité démocrate au Sénat. Néanmoins, l'atmosphère de guerre à Washington a divisé et fait voler en éclats les coalitions formées contre Donald Trump, et les missiles Tomahawk ont éliminé l'ombre de Barack Obama qui planait sur son administration. Le leader du mouvement conservateur, « Never Trump », Bill Kristol, a par exemple affirmé être pour cette action, mais pas pour l'homme. « Il est le président et pas seulement Trump », a-t-il d'ailleurs affirmé.

La Première ministre britannique, Theresa May, qualifiée de pro-Trump, a déclaré qu'elle n'approuverait pas une autre action similaire. La candidate FN à la présidentielle française, Marine Le Pen, s'est quant à elle dit surprise de la décision du président américain, qui aurait dû, selon elle, attendre une enquête internationale avant d'agir.

Pour nombre d'observateurs, Donald Trump a profité du plan, plus vaste et plus complet, qu'avait dressé son prédécesseur pour attaquer la Syrie. À l'époque durant laquelle Barack Obama envisageait d'intervenir militairement en Syrie, l'ancien chef d'état-major des armées, Martin Dempsey, avait écrit qu'un plan d'attaque requiert « des centaines d'avions, de navires et de sous-marins, d'un coût de plusieurs milliards de dollars ».
Tout le monde craint que le manque de clarté de la politique étrangère des États-Unis n'ait des conséquences catastrophiques. Et de sucroît quand avec la famille présidentielle comme conseillère. Dans une interview au Telegraph londonien, Eric, le fils du président Trump, a de fait confié qu'Ivanka a beaucoup influencé son père dans l'attaque contre la Syrie.

Pat Buchanan, ancien présidentiable républicain et ancien conseiller à la Maison-Blanche, constate que les États-Unis sont « revenus aux mêmes barricades ». « Une bataille post-Pâques est en train de prendre forme au Congrès, en vacances jusqu'à fin avril. Est-ce que le président est autorisé à nous emmener en guerre contre Assad et ses alliés en Syrie ? » demande-t-il. Et d'ajouter : « Cette attaque au gaz était une atrocité... La guerre civile en Syrie a fait 400 000 victimes. Ont-elles été tuées par l'armée d'Assad ? Certainement, mais aussi par les avions et les drones américains, par les Russes, les Israéliens, les Turcs et encore par les Kurdes, les Iraniens, le Hezbollah, el-Qaëda, l'EI et des rebelles soutenus par l'Amérique. »

 

 

 

Lire aussi

Donald Trump s’installe aux antipodes de Barack Obama

Ce que les rebelles syriens attendent désormais d’« Abou Ivanka el-Ameriki »

L'attaque chimique, une "ligne rouge" déjà franchie en Syrie

La thèse d'un accident à Khan Cheikhoun est "fantaisiste", estiment des experts

Les raisons de l'"attaque chimique" en Syrie divisent les experts

Repères

Guerre en Syrie : trois jours qui ont tout changé

Conflit syrien : de l'attaque chimique présumée aux frappes américaines

Retour sur les utilisations d'armes chimiques dans le conflit syrien

« La folie de la guerre à DC », titrait en une la revue politique The Week il y a deux jours. Si chaque président américain, ou presque, a eu droit à sa propre guerre, le président Donald Trump a fait la sienne très tôt. Aux dires de nombreux médias, le président, en décidant de bombarder une base syrienne après une attaque chimique présumée, imputée au régime syrien, qui a...

commentaires (3)

“Il est bon de parler et meilleur de se taire.” de Jean de La Fontaine Extrait de Le Rat et l’huître

FAKHOURI

09 h 39, le 13 avril 2017

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • “Il est bon de parler et meilleur de se taire.” de Jean de La Fontaine Extrait de Le Rat et l’huître

    FAKHOURI

    09 h 39, le 13 avril 2017

  • DU BLA... BLA... BLA... POUR RIEN DIRE DE SERIEUX...

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 13, le 13 avril 2017

  • je ne comprend pas comment le titre est mal choisis le pen n'est pas encore presidente pour etre une allies de Trump que je sache ... qu'est ce que vous avez ces jours ci l'OLJ !?!?! or que tous les pays du G7 se sont positionner et on meme feliciter Trump pour son action .. j'espere etre publier

    Bery tus

    03 h 06, le 13 avril 2017

Retour en haut