Rechercher
Rechercher

Scan TV - Focus

L’habit ne fait malheureusement pas le moine

Tarek Soueid : « Ma sœur, Jésus n’était pas comme ça ! Je m’excuse, mais je dois vous le dire. »

Durant le mois du jeûne de ramadan, normalement réservé à la prière et aux bonnes actions, notamment envers les plus pauvres et nécessiteux, un programme vient concrétiser cette ambiance de recueillement et essaie de ressortir ce qu'il y a de plus humain en nous. À travers une caméra bien cachée dans quatre pays arabes, dont le Liban, l'équipe d'al-Sadma met en scène une histoire touchante, au scénario poignant, où l'on provoque les réactions des passants et des personnes sollicités grâce à une équipe d'acteurs cachant bien leur jeu.

La caméra libanaise, pilotée par le présentateur et scénariste libanais Tarek Soueid, déjà connu pour ses programmes à caractère socio-humanitaire, a fait l'objet d'une polémique sur les réseaux sociaux. Le présentateur aurait même reçu, selon lui, des menaces, lorsque dans un des épisodes, diffusé les premiers jours de ramadan, il remet en question une personne relevant du clergé. Dans les faits, Tarek Soueid et son équipe ont transformé un jeune garçon en mendiant. Ce dernier ne demandait qu'un pull pour se réchauffer, car il avait froid. Il refusait systématiquement toute aide financière : tout ce qu'il voulait, c'était un pull. Des hommes et des femmes passent dans une insouciance totale devant ce petit qui ne manquait pas de leur demander poliment, mais avec un ton désespéré, ce pull. Il était debout sur un trottoir en tee-shirt déchiré visiblement par une journée hivernale, puisque tous les passants portaient des vestes et des chandails, lorsqu'une religieuse passe devant lui réticente en essayant d'éloigner sa trajectoire autant que possible.

L'enfant l'interpelle et lui demande de l'aide comme il l'a fait avec toutes les autres personnes qui sont passées dans la ruelle. Elle l'ignore puis lui demande de « dégager » avec un ton sec, dévoilant un dégoût et une exaspération bien palpables. Certains des termes qu'elle lui dit, blessants selon le témoignage du réalisateur, sont camouflés par l'équipe de réalisation à la demande de Tarek Soueid. Ce dernier a préféré par ailleurs flouter le visage de la femme, qui ne savait naturellement pas qu'elle était filmée, et oublieuse, visiblement, des enseignements divins qu'elle prêche pourtant au quotidien. Le jeune scénariste sort à ce moment-là de l'ombre et demande à la religieuse pour quelles raisons elle a refusé toute aide au petit. Cette dernière semble très embarrassée par la situation et refuse de rester pour discuter. Le jeune homme lui lance à ce moment précis : « Jésus n'était pas comme vous, comme ça ! Excusez-moi, mais je devais vous le dire. » Cet épisode a été retiré, à la demande de certaines instances, des pages officielles des chaînes qui le diffusent, mais a été partagé par des dizaines de milliers de téléspectateurs, familiers et solidaires de l'attitude noble et humaine de Soueid qui ne manque pas à chacune de ses apparitions télévisées à défendre des causes humanitaires.

D'autres passants ont eu les larmes aux yeux en assistant, chacun de son côté, à cette scène, il est vrai préfabriquée, mais ô combien réaliste et récurrente dans toutes les rues du Liban ! Plusieurs, dont un curé, ont tout fait pour venir en aide au petit dans la mesure de leurs possibilités. Le dilemme est bien réel dans ce genre de situation. La réaction est simple et le choix est clair : aider ou refuser de le faire. Néanmoins, humilier, blesser et rabaisser un être vivant relèvent d'un trouble comportemental et d'un esprit pour le moins tortueux. Comment définir autrement cette personne très mal dans sa peau, et qui prend un réel plaisir à humilier et faire souffrir l'autre, bien loin des valeurs prônées par la célèbre œuvre humanitaire qu'elle représente.

Cet épisode, cible de vives critiques, mais aussi des centaines de messages solidaires, et à cause duquel l'auteur a reçu des menaces, aurait dû servir de plate-forme pour discuter d'un mal touchant plusieurs membres d'institutions religieuses. Ces derniers, à supposer qu'ils soient démunis financièrement comme ils le prétendent souvent face aux plus misérables, ne doivent jamais se dévêtir de leur habit spirituel, celui de l'amour et de l'humanité. Il est vrai que l'habit ne fait pas le moine et encore moins la religieuse, mais à défaut de pull, d'argent ou de temps, un simple sourire, une parole d'amour auraient fait toute la différence, en réchauffant non seulement le petit cœur tremblant de peur et de désarroi, mais aussi celui de ces solitaires errants de plus en plus violemment dans un désert d'inhumanité.

Al-Sadma, LBCI, à 16h30, et MBC, tous les jours durant le mois de ramadan.

 

Dans la même rubrique 

Ramadan : comment la MTV entend relever le défi

Une femme, un téton et une culotte

À quoi joue Nadine el-Rassi ?

Durant le mois du jeûne de ramadan, normalement réservé à la prière et aux bonnes actions, notamment envers les plus pauvres et nécessiteux, un programme vient concrétiser cette ambiance de recueillement et essaie de ressortir ce qu'il y a de plus humain en nous. À travers une caméra bien cachée dans quatre pays arabes, dont le Liban, l'équipe d'al-Sadma met en scène une histoire...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut