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Liban - Initiative

Pour que l’église Saint-Vincent-de-Paul à Beyrouth cesse d’être un souvenir de guerre

L’état actuel de l’intérieur de l’église.

Interrogée au sujet du projet de restauration de l'église Saint-Vincent de Paul au centre-ville de Beyrouth, Ella Bitar, présidente de la société Saint-Vincent de Paul au Liban, répond en jetant un coup d'œil complice à l'icône qui représente le Christ sur le mur en face d'elle : « Que ta volonté soit faite. »

L'écho des cris des écoliers qui courent dans tous les sens pour profiter le mieux de la récréation parvenait jusqu'à son bureau, situé dans le bâtiment de l'école Saint-Vincent de Paul à Bourj Hammoud. « Nous nous sommes toujours intéressés plus à l'humain qu'à autre chose, mais, maintenant, je pense qu'il est temps de s'occuper également de l'église », affirme Mme Bitar.
« Nous pouvons penser au centre-ville de Beyrouth comme étant le lieu et le point de départ de notre association », explique-t-elle. Restaurer l'église serait donc un certain retour aux origines pour la société Saint-Vincent-de-Paul. « Dans les années 1860 environ, dans la région du centre-ville, il y avait un besoin imminent d'avoir une église. Ensuite, il fallait absolument avoir une école », raconte-t-elle dans une tentative de retracer brièvement l'histoire de l'association au Liban.

L'église et l'école ont témoigné de plusieurs guerres depuis leur construction. Jusqu'en 1975, elles ont été plusieurs fois restaurées. « Mais au début de la guerre civile, il fallait préserver au moins l'éducation des petits, la société a donc vendu le bâtiment de l'école au centre-ville pour pouvoir déménager à Bourj Hammoud, là où nous sommes actuellement », poursuit-elle. « C'est pour notre plus grand bonheur que la chance a voulu que l'église reste. »
Pourquoi verser des montants pour restaurer l'église aujourd'hui alors que le besoin chez les catégories défavorisées est en croissance continue ? « C'est la raison pour laquelle nous ne l'avons pas fait par le passé, parce que l'être humain est primordial », s'empresse de répondre Mme Bitar. « Mais la restauration de l'église est au service du même objectif », ajoute-t-elle.

Selon la présidente de l'association, l'église Saint-Vincent-de-Paul n'est pas une église paroissiale, et n'est rattachée à aucun évêché. « Cette église est œcuménique. Elle rassemble tous les chrétiens, et surtout tous les Libanais », affirme-t-elle. Et de poursuivre : « Nous voulons qu'elle soit, de par son ouverture, un endroit mis à la disposition de tous ceux qui veulent répandre le vivre-ensemble, le dialogue interreligieux. Nous voulons qu'elle soit un rayonnement d'amour, de partage, et de service pour le pauvre et pour l'être humain. »
Pour Mme Bitar, cette église ne doit plus rappeler la guerre et rien que la guerre avec toutes les traces qu'elle garde sur ses pierres. « Elle ne doit plus être une tache noire dans le centre-ville d'aujourd'hui », poursuit-elle. Quant à la réalisation du projet de restauration, elle n'est pas délimitée par une date délai. « Tout dépend des donateurs », assure Mme Bitar.

C'est dans cette perspective que s'inscrit le dîner de collecte de fonds que la société organise ce soir à l'hôtel Kempinski à Jnah, en l'honneur des journalistes et des responsables des médias, et en présence du ministre de l'Information Melhem Riachi. « Les amis de la société ainsi que les donateurs ont déjà acheté leurs cartes, les journalistes, eux, sont nos invités », dit-elle avant de poursuivre : « La société Saint-Vincent de Paul survit grâce à la générosité des gens et des donateurs. Ils ont beaucoup plus de mérite que nous. Cependant, sans les médias, nous ne pouvons pas continuer le chemin, d'où le choix du thème de la soirée : Sawetkoun sawetna (Votre voix est la nôtre) ».

 

 

Interrogée au sujet du projet de restauration de l'église Saint-Vincent de Paul au centre-ville de Beyrouth, Ella Bitar, présidente de la société Saint-Vincent de Paul au Liban, répond en jetant un coup d'œil complice à l'icône qui représente le Christ sur le mur en face d'elle : « Que ta volonté soit faite. »
L'écho des cris des écoliers qui courent dans tous les sens pour...

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