Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Après Riyad, Trump bat les cartes avec Netanyahu contre Téhéran

Le président américain a rendu visite hier à son homologue israélien pour réaffirmer l'amitié entre les deux pays.

Donald Trump s’est recueilli devant le mur des Lamentations à Jérusalem, une première pour un président américain. Portant une kippa noire, il est resté longtemps immobile, la main droite posée sur le mur, avant de glisser, selon la tradition, un bout de papier dans les interstices des pierres. Ces papiers contiennent habituellement des prières ou des vœux. Mandel Ngan/AFP

Presque quatre mois seulement après son investiture, le président américain s'est rendu en Israël lors de son premier voyage officiel au Proche-Orient. Il s'est recueilli hier devant le mur des Lamentations, à Jérusalem, ville chargée en symboles. Au cours de sa visite, il a dénoncé avec virulence le rôle déstabilisateur de l'Iran. S'il n'a abordé le conflit israélo-palestinien qu'en termes vagues, M. Trump, qui espère un accord de paix sur lequel tous ses prédécesseurs ont buté, a vu une « rare opportunité » dans la convergence d'intérêts entre les pays arabes et Israël face à l'extrémisme et à Téhéran.

Dans la lignée de ses virulentes déclarations à Riyad, où il a passé deux jours, il s'en est, une nouvelle fois, pris à la République islamique, soulignant qu'elle devait cesser « le financement, l'entraînement et l'équipement meurtriers de terroristes et de milices ». « L'Iran ne doit jamais posséder une arme nucléaire, jamais », a-t-il martelé, trois jours après la réélection haut la main du modéré Hassan Rohani à la présidence de l'Iran.

Pour Pierre Mélandri, historien spécialiste des relations internationales et des États-Unis, interrogé par L'Orient-Le Jour, « tout ce qui se dessine actuellement au niveau géopolitique dans la région avec les États-Unis doit se lire en fonction de la donne iranienne ».

Le président américain a de nouveau dénoncé l'accord sur le nucléaire négocié par son prédécesseur démocrate Barack Obama. « Au lieu de dire merci aux États-Unis, ils se sentent enhardis », a-t-il déploré.
En Israël, M. Trump trouve un pays préoccupé au plus haut point par l'influence de l'Iran, son soutien à des organisations comme le Hezbollah au Liban, un des grands ennemis d'Israël, et ses activités nucléaires. « Pour pouvoir rêver, nous devons pouvoir être sûrs que l'Iran soit loin, loin de nos frontières, loin de la Syrie, loin du Liban », a dit le président israélien Reuven Rivlin, en recevant son homologue américain.

 

(Lire aussi : Donald fait du « Bibi » : cocktail explosif au Moyen-Orient)

 

« Passage obligé »
Dès son arrivée à bord du premier vol direct entre l'Arabie saoudite et Israël, M. Trump avait exalté les « liens indestructibles » entre Israël et les États-Unis, et invoqué une nouvelle convergence d'intérêts dans la région.

Selon M. Mélandri, « Donald Trump joue maintenant la carte saoudienne pour permettre un rapprochement entre l'Arabie saoudite et Israël » dans la lutte contre leur ennemi commun.
Le président américain a clairement laissé entendre que cette « rare opportunité » valait aussi pour le conflit israélo-palestinien. « Je peux vous dire que nous aimerions voir Israël et les Palestiniens faire la paix », a-t-il dit.
« Il est difficile de prévoir ce qui va ressortir de cette visite, mais c'est un passage obligé, explique à L'Orient-Le Jour Yannick Mireur, politologue et spécialiste des États-Unis. Le but est de prendre le contre-pied de Barack Obama de manière symbolique sans émettre de stratégie ou d'objectifs politiques américains au Moyen-Orient », ajoute le chercheur.

Le locataire de la Maison-Blanche a entrevu hier les complexités israélo-palestiniennes en visitant le Saint-Sépulcre, lieu le plus saint du christianisme, puis le mur des Lamentations, site de prière le plus sacré pour les Juifs. M. Trump est ainsi devenu le premier président américain en exercice à se rendre sur ce lieu. Portant une kippa noire, il est resté longtemps immobile, la main droite posée sur le mur, avant de glisser, selon la tradition, un bout de papier dans les interstices entre les pierres. Ces papiers contiennent habituellement des prières ou des vœux. Sa femme, Melania, et sa fille, Ivanka, qui est aussi sa conseillère à la Maison-Blanche, se sont rendues dans la partie réservée aux femmes. Après avoir prié, cette dernière, convertie au judaïsme, a essuyé quelques larmes.

 

(Lire aussi :  Le fossé se creuse entre Téhéran, Washington et Riyad)

 

Polémique du bureau Ovale
M. Trump s'est rendu au mur sans être accompagné d'un dirigeant israélien, une question qui avait soulevé un début de polémique avant sa visite. Elle aurait pu être interprétée comme une reconnaissance de souveraineté israélienne sur les lieux de la part des États-Unis alors que l'administration américaine continue de considérer que le statut diplomatique de Jérusalem reste à négocier.

En surplomb du mur s'étend l'esplanade des Mosquées (le mont du Temple pour les Juifs), troisième lieu saint de l'islam. Ces trois sites se situent à Jérusalem-Est, partie palestinienne dont Israël s'est emparé en 1967 et qu'il a annexée en 1980. Israël considère tout Jérusalem comme sa capitale « indivisible », tandis que les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l'État auquel ils aspirent.
M. Trump doit se rendre aujourd'hui en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, où il sera reçu par le président palestinien Mahmoud Abbas à Bethléem. La paix n'a pas paru plus lointaine depuis des années. Les dernières négociations israélo-palestiniennes, sous l'égide américaine, ont capoté en avril 2014. M. Trump cherche d'abord à « faciliter » la reprise de l'effort de paix et à obtenir des deux bords des engagements et des mesures de confiance, indiquent ses collaborateurs.

 

(Lire aussi : États-Unis : un fragile retour en force ? La tribune d'Antoine Courban)

 

Le gouvernement israélien a adopté dimanche soir, « à la demande » de M. Trump, des mesures destinées à faciliter la vie des Palestiniens et favoriser leur économie, notamment leurs voyages à l'étranger et les déplacements des dizaines de milliers de Palestiniens qui vont travailler chaque jour en Israël. « Trump a une qualité prétendue à savoir conclure des deals, il pourrait se faire le porte-parole de la paix, mais il reste imprévisible et en cours d'apprentissage des codes diplomatiques », observe Yannick Mireur.
Hier, en présence du Premier ministre Benjamin Netanyahu, le président américain s'est par ailleurs efforcé de minimiser le scandale des informations classifiées qu'il aurait communiquées à des responsables russes dans le bureau Ovale sans l'accord d'Israël. « Je n'ai jamais mentionné le mot ou le nom d'Israël (...) encore une histoire fausse », a-t-il lancé, interrogé sur cette polémique qui a empoisonné les préparatifs de ce premier voyage à l'étranger. « La coopération en matière de renseignement est fantastique, elle n'a jamais été aussi bonne », a affirmé de son côté le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

 

Lire aussi

Le numéro d'équilibriste de Donald Trump en Arabie saoudite

L'Iran suggère que Trump veut "pomper" l'argent de l'Arabie

Tensions régionales, répercussions au Liban

« Ni l'Iran ni le Hezbollah n'ont intérêt à voir le Liban déstabilisé »

Israël fait profil bas face au scandale des informations classifiées de Trump

Presque quatre mois seulement après son investiture, le président américain s'est rendu en Israël lors de son premier voyage officiel au Proche-Orient. Il s'est recueilli hier devant le mur des Lamentations, à Jérusalem, ville chargée en symboles. Au cours de sa visite, il a dénoncé avec virulence le rôle déstabilisateur de l'Iran. S'il n'a abordé le conflit israélo-palestinien qu'en...

commentaires (3)

TRUMP-PÉTE BAT LES CARTES AVEC SON ACOLYTE , ET L'IRAN NPR S'EN BAT LES FLANCS. ... LOL.... UNION DES AVOUÉS DE LA FAIBLESSE . CHANGEMENT DE DONNE ÂÂLLLLL......

FRIK-A-FRAK

15 h 00, le 23 mai 2017

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • TRUMP-PÉTE BAT LES CARTES AVEC SON ACOLYTE , ET L'IRAN NPR S'EN BAT LES FLANCS. ... LOL.... UNION DES AVOUÉS DE LA FAIBLESSE . CHANGEMENT DE DONNE ÂÂLLLLL......

    FRIK-A-FRAK

    15 h 00, le 23 mai 2017

  • LES BETES NOIRES DU MILLIARDAIRE - L,IRAN ET SES ACCESSOIRES... S,IL N,Y AVAIT QUE LA SAOUDITE ON AURAIT PU DIRE QUE C,EST UNE AFFAIRE DE CONTRATS ET BEAUCOUP DE PAROLES... MAIS IL Y A AUSSI ISRAEL ET LES MEMES ANATHEMES FURENT JETES SUR L,AXE DU MAL QU,EST L,IRAN ET SES ACCESSOIRES... DONC, LA DONNE AYANT CHANGEE RADICALEMENT LES ACTES VONT SUIVRE LES PAROLES... LE GLAS SONNE DEJA... LES DEPARTS SONT PROGRAMMES... LES PARACHUTES SONT PRETS ! KARAVIC ATTEND SES COLLEGUES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 34, le 23 mai 2017

  • PAS DE DOUTE QUE LA DONNE A CHANGE RADICALEMENT DANS LA REGION ET QUE DES DEVELOPPEMENTS NOUVEAUX VONT VOIR LE JOUR... DES ESCALADES SONT PREVISIBLES... L,AXE DU MAL ET SES ACCESSOIRES SONT POINTES DU DOIGT... LA CHOSE NE SERA PAS FACILE SURTOUT POUR LE PAUVRE LIBAN DEJA OTAGE DE CET AXE MALEFIQUE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 20, le 23 mai 2017

Retour en haut