Le ridicule ne tue pas toujours, souvent il fait rire...
Après des mois, voire des années, de discussions, palabres et conciliabules, émaillés d'apartés conspirateurs et d'agapes bruyantes, voici qu'approche pour nos brimborions politiques l'heure de se mettre à table, la queue basse, pour inventer un bricolage constitutionnel destiné à prolonger le mandat de ce Parlement inepte... en attendant de réchauffer la bonne vieille loi de 1960.
Ah, le texte vénérable ! Que de temps perdu en suspense bidon, décisions définitives enrichies des habituelles fanfaronnades devant des journalistes accroupis et béats, transformés en vases de Sèvres ! Tout cela pour ne pas admettre, dès le départ, que la loi des sixties représente en fait l'incarnation même du principe de Peter contre lequel nos vieux croûtons se sont fracassé le dentier tout en dévoilant les limites de leurs compétences.
Comme il n'est plus question de voter nulle part, même pour décider de l'action la plus banale, nos ministres et députés ergotent et marchandent sur de prétendues questions de détail après nous avoir scié les nerfs sur leur prétendue unité. Au mieux, ils sont rivaux, au pire, ennemis, mais insistent toujours pour fabriquer une décision unanime. Mais vu que cette unanimité est souvent illusoire, que font-ils? Ils ajournent, reportent et... mangent. Entre ripailles, buffets, déjeuners bucoliques et débats digestifs, il arrive parfois qu'une idée orpheline émerge au milieu des combines verbales et des éructations. Vite, un qualificatif ! Ben voyons, elle est « historique ».
Le mental vide mais la panse bien remplie, ne reste plus qu'à trouver l'entourloupe à faire avaler aux bouseux haletant d'inquiétude. À chaque fois que la classe dirigeante a des démangeaisons de magouille, la voilà qui accourt pour inventer du provisoire unique et exceptionnel. Faudra ensuite rafistoler le provisoire et le maquiller en ordinaire durable. Puis consolider le bidouillage pour zapper définitivement le processus électoral. Ouf ! Quelle créativité dans l'arnaque !
À en croire les tuyaux crevés lancés par les médias, aussitôt relayés par les sots qui les répandent, tout cela est signe de bonne santé démocratique ! Et dire qu'on nous traite encore de République bananière, alors que les bouffons ont bouffé toutes les bananes !
gabynasr@lorientlejour.com
Après des mois, voire des années, de discussions, palabres et conciliabules, émaillés d'apartés conspirateurs et d'agapes bruyantes, voici qu'approche pour nos brimborions politiques l'heure de se mettre à table, la queue basse, pour inventer un bricolage constitutionnel destiné à prolonger le mandat de ce Parlement inepte... en...
Une troisième prolongation pour les 128 fainéants qui font du surplace depuis 2009 en touchant illégalement leurs salaires sur le dos des contribuables. Ce n'est plus une république bananière, mais une un pays de topinambour !
14 h 21, le 19 mai 2017