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Liban - Insécurité

Baalbeck s’insurge contre l’inaction des forces de l’ordre

Une grève générale sera observée aujourd'hui dans la ville.

À la municipalité de Baalbeck, une réunion, lundi, avec des représentants de la société civile. Photo ANI

Baalbeck a été victime ces dernières semaines de plusieurs incidents sécuritaires inquiétants. Une situation qui a poussé ses habitants à exhorter les services de sécurité à intervenir dans la région. Une grève générale est même prévue aujourd'hui dans la ville en signe de protestation contre l'inaction des forces de l'ordre.

Lundi, le conseil municipal, réuni avec des commerçants de la ville, des représentants de la société civile et plusieurs notables de la région, a appelé à cette grève ainsi qu'à un rassemblement de 11h à midi devant le poste de gendarmerie.
« La situation n'est plus supportable et nous ne pouvons plus nous taire, explique le président de la municipalité, Hussein Lakkis, à L'Orient-Le Jour. Nous demandons que les Forces de sécurité interviennent et qu'elles sollicitent l'appui de l'armée si besoin. Nous sommes libanais avant tout et voulons que l'État nous protège et que les lois soient appliquées à tous. »

Pour dénoncer la situation, les habitants de Baalbeck ont adressé en début de semaine une lettre ouverte au président de la République, Michel Aoun, au Premier ministre, Saad Hariri, au président de la Chambre, Nabih Berry, au ministre de la Défense, Yaacoub Sarraf, et au ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk.
« Nous en avons assez. Une dizaine de criminels contrôlent plus de 200 000 personnes honnêtes à Baalbeck », précise un communiqué publié par une association qui se fait appeler « Rassemblement des jeunes de Baalbeck ». « L'assassinat de Khalil Solh (tué il y a quelques jours lors d'une querelle sur une priorité de passage) vient s'ajouter à des tirs nocturnes qui effraient nos enfants et un braquage survenu à l'aube (dans un bureau de change), sans compter les voitures sans immatriculation et aux vitres teintées que nous voyons passer. Tout cela nuit aux habitants de Baalbeck en ce début de saison touristique », ajoute le communiqué.

Interrogé par L'OLJ sur la situation sécuritaire de la Békaa, Hussein Moussaoui, député Hezbollah de Baalbeck, rappelle que « quand le chat n'est pas là, les souris dansent ». « Dernièrement, quelques mesures timides ont été prises par les services de sécurité. Mais l'insécurité a rapidement repris le dessus. Il n'y a pas de patrouilles dans la région et les forces de sécurité n'interviennent pas quand il y a des problèmes », souligne M. Moussaoui. « On dirait que certains responsables ne veulent pas qu'il y ait un tissu social solide dans la région et ont intérêt à faire perdurer l'insécurité. Certains ne considèrent même pas la Békaa comme faisant partie du Liban », ajoute le député. Il dénonce par ailleurs « l'interpellation récente, par les services de sécurité, d'un habitant de la région pour avoir voulu remplacer le toit de son parking, alors que les fauteurs de troubles courent toujours ». « La grève (décrétée aujourd'hui) à Baalbeck vise à dire aux services de sécurité qu'ils doivent prendre la situation en main. Ils connaissent l'identité des fauteurs de troubles et ces derniers ont même des laissez-passer aux barrages et des voitures aux vitres teintées », assure M. Moussaoui.

 

(Pour mémoire : Machnouk annonce un plan sécuritaire pour la Békaa)

 

Un plan de sécurité pour bientôt ?
« Baalbeck est une ville touristique et nous voulons qu'elle soit sécurisée. Nous ne voulons pas que certains événements découragent les visiteurs. Nous avions vu plusieurs responsables par le passé, mais ils n'ont jamais sérieusement réglé la situation », tonne le président de la municipalité, Hussein Lakkis.
Selon lui, c'est un incident survenu il y a quelques années entre l'armée et le clan Jaafar qui a donné lieu à la situation actuelle. « Il y a quelques années, l'armée a tendu une embuscade à une personne de la famille Jaafar recherchée pour trafic de drogue. Sauf qu'une femme et un enfant de sa famille qui étaient dans sa voiture, et qui n'avaient rien à voir avec son trafic, ont également péri. Le clan Jaafar s'est vengé en tirant sur l'armée. Depuis, l'armée et les FSI hésitent à agir à Baalbeck », dit-il.

Le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a pour sa part promis hier d'activer un plan de sécurité spécialement conçu pour la Békaa et dont il est question depuis un moment. Il s'exprimait devant une délégation de Ras Baalbeck venue se plaindre de l'insécurité grandissante. Une annonce qui ne convainc par Hussein Lakkis. « La sécurité est un travail de tous les jours et non pas un plan mis en place pour une durée déterminée. Nous demandons que la région soit sécurisée et que l'État étende sa souveraineté sur l'ensemble du pays », martèle-t-il.

 

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Baalbeck a été victime ces dernières semaines de plusieurs incidents sécuritaires inquiétants. Une situation qui a poussé ses habitants à exhorter les services de sécurité à intervenir dans la région. Une grève générale est même prévue aujourd'hui dans la ville en signe de protestation contre l'inaction des forces de l'ordre.
Lundi, le conseil municipal, réuni avec des...

commentaires (2)

ni ils payent des taxes, ni l'electricite, ni l'eau, ni le ramassage d'ordures, volent des voitures, abrites des criminels de renoms et demandent a ce que l'etat les aident...

George Khoury

16 h 54, le 03 mai 2017

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Commentaires (2)

  • ni ils payent des taxes, ni l'electricite, ni l'eau, ni le ramassage d'ordures, volent des voitures, abrites des criminels de renoms et demandent a ce que l'etat les aident...

    George Khoury

    16 h 54, le 03 mai 2017

  • Monsieur Nouhad Machnouk...le ministre de l'intérieur super-silencieux et surtout efficace...qu'espérez-vous encore de lui ? Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 49, le 03 mai 2017

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