Dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, à la lisière de Saïda au Liban-sud, la force conjointe de sécurité, formée de membres de plusieurs factions palestiniennes, a commencé à se déployer mercredi soir dans le quartier de Tiré, contrôlé par les partisans du leader islamiste Bilal Badr, à la tête du groupuscule jihadiste Fateh el-Islam. Depuis vendredi, des combats meurtriers opposent les deux camps.
Les accrochages avaient repris dans la nuit de mardi à mercredi, faisant plusieurs blessés, rapporte ce matin l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Selon des sources concordantes, le bilan s'élève à ce jour à huit morts et à une quarantaine de blessés.
Le mouvement Fateh, membre de la force conjointe, réclame la reddition de Bilal Badr. Mais suite à un accord, ce dernier est sorti du quartier de Tiré dans lequel lui et ses hommes étaient retranchés, et il est désormais protégé par le groupuscule islamiste Esbat el-Ansar. La force conjointe s'est donc déployée dans le quartier de Tiré, avec "l'autorité totale" d'arrêter Bilal Badr où qu'il soit.
Vers 14h30, un calme précaire régnait dans le camp selon l'Ani, alors que les instances politiques des factions palestiniennes se sont réunis afin d'étudier les modalités du déploiement armé des forces conjointes de sécurité dans le quartier de Tiré. Des tirs d'armes automatiques et de roquettes ont été entendus au cours des derniers accrochages qui ont marqué la nuit dernière et qui se sont poursuivis dans la journée.
Des partisans du Fateh ont dans ce contexte manifesté dans la rue Tahtani, afin de réclamer une "solution militaire décisive" à la présence de Bilal Badr.
Aïn el-Héloué est le plus grand camp de réfugiés palestiniens du Liban. L'armée libanaise n'y entre jamais et la sécurité y est assurée par les factions palestiniennes, conformément à un accord remontant à 1969. Environ 450.000 Palestiniens sont inscrits au Liban auprès de l'Unrwa. La plupart vivent dans des conditions difficiles, répartis dans les 12 camps du pays.
Fin février, Aïn el-Héloué avait déjà été le théâtre d'affrontements meurtriers entre des combattants du Fateh et des groupes islamistes. Les accrochages avaient éclaté après le retrait du Fateh du comité conjoint chargé de la sécurité à l'intérieur du camp. Depuis, les accrochages sont devenus récurrents.
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Il faut les laisser faire. Une fois qu;ils n'en restera pas beaucoup, il faudra les envoyer se faire trucider en Syrie. N'est ce pas Bachar qui prétend défendre leurs intérêts? Allez bon vents! Nous n'en voulons pas et honnêtement nous nous en foutons de leurs sorts. Le Liban a suffisamment payer pour eux. Nous passons la main au moumana3iotes en Syrie qui eux se font un plaisir de vivre continuellement dans la violence et la guerre.
16 h 22, le 12 avril 2017