Entretien Bassil-Bishop : sécurité et commerce au menu

Entre deux rencontres avec des délégations libanaises, le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a eu un entretien, qualifié de « fructueux et important » par l'ambassadeur d'Australie au Liban Lex Barthem, avec son homologue australienne Julie Bishop.
Il y a exactement trois ans, le 22 avril 2014, M. Bassil avait rencontré Mme Bishop, et depuis, tous deux sont restés en contact en raison de l'importance des sujets à examiner en commun et aussi à cause de la présence en Australie d'une importante et dynamique communauté libanaise de près de 500 000 personnes. Curieusement, les thèmes abordés en 2014 et en 2017 sont pratiquement les mêmes. Sur la Syrie d'abord : interrogé par Mme Bishop sur une éventuelle partition de la Syrie qui donnerait aux Kurdes un État, M. Bassil a répondu qu'une fédération peut être envisagée, mais que le problème est qu'une division sur des bases confessionnelles, ethniques ou religieuses en Syrie pourrait avoir un effet domino et entraîner un éclatement de l'ensemble de la région en entités confessionnelles ou ethniques en conflit entre elles. Autre sujet : la lutte contre le terrorisme et la nécessité de contenir les Australiens de religion musulmane. M. Bassil a évoqué là le « modèle libanais de coexistence, dans l'égalité des droits » qu'il faut préserver.
Mme Bishop a en outre annoncé l'envoi de deux missions au Liban le 27 avril, l'une économique, chargée de renforcer les échanges commerciaux entre les deux pays, et l'autre sécuritaire pour étudier les moyens de lutter contre le terrorisme. Elles seront conduites par des vice-ministres, ce qui est considéré comme un niveau important. De plus, Bishop a évoqué la volonté de son pays d'étendre ses perspectives commerciales vers l'Afrique, notamment au Nigeria et elle a demandé si elle pouvait solliciter l'aide de la communauté libanaise bien implantée dans ce continent.

S.H.