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Moyen Orient et Monde - Trafic aérien

Washington et Londres interdisent les ordinateurs sur des vols de pays du Moyen-Orient

Les États-unis et le Royaume-Uni invoquent un risque d'attentats « terroristes ».

Les États-Unis et le Royaume-Uni dans la foulée, ont annoncé hier l'interdiction des ordinateurs portables et tablettes dans les cabines d'avions en provenance de pays arabes et de Turquie, invoquant un risque d'attentats « terroristes » dans un contexte de durcissement de la politique migratoire.


Des compagnies telles que Emirates ou Turkish Airlines assurant des vols directs depuis Dubaï ou Istanbul vers les États-Unis ont 96 heures à compter de mardi 07h00 GMT pour interdire à leurs passagers d'embarquer avec des appareils électroniques plus gros qu'un téléphone portable. Tous ces appareils (ordinateurs portables, tablettes, consoles de jeux, liseuses, lecteurs de DVD, appareils photos...) devront être placés dans les bagages en soute des avions, ont indiqué des responsables américains. « L'examen de renseignements indique que des groupes terroristes continuent de viser le transport aérien et cherchent de nouvelles méthodes pour perpétrer leurs attentats, comme dissimuler des explosifs dans des biens de consommation », a expliqué l'un d'eux.


Le secrétaire à la Sécurité intérieure John Kelly a donc « jugé nécessaire de renforcer les procédures de sécurité pour les passagers au départ direct de certains aéroports et à destination des États-Unis », a ajouté un autre responsable, sans dire de quels renseignements précis Washington disposait.
D'après la télévision CNN, citant un cadre de l'administration de Donald Trump, cette décision serait liée à une menace émanant d'el-Qaëda dans la péninsule Arabique (AQPA), la branche du groupe jihadiste au Yémen. Un ancien responsable de l'Agence de sécurité dans les transports (TSA), Tom Blank, pense aussi que c'est une « réponse à des données précises de renseignements portées à l'attention des autorités américaines ».

 

Bientôt Paris et Ottawa ?
En ce qui concerne les États-unis, une cinquantaine de vols quotidiens de neuf compagnies aériennes (Royal Jordanian, EgyptAir, Turkish Airlines, Saudi Airlines, Kuwait Airways, Royal Air Maroc, Qatar Airways, Emirates et Etihad Airways) seront affectés, à compter de samedi, au départ de dix aéroports internationaux : Amman, Le Caire, Istanbul, Djeddah, Riyad, Koweït, Doha, Dubaï, Abou Dhabi et Casablanca.
Huit pays sont concernés, tous alliés ou partenaires des États-Unis : la Jordanie, l'Égypte, la Turquie, l'Arabie saoudite, le Koweït, le Qatar, les Émirats arabes unis et le Maroc. Première à protester, Ankara a demandé à Washington « de revenir en arrière ou d'alléger » cette mesure qui affectera ses ressortissants voyageant en avion.
Londres a pris une décision globalement similaire à quelques nuances près. L'interdiction britannique vise la Turquie, le Liban (voir ici) la Jordanie, l'Égypte, la Tunisie et l'Arabie saoudite et s'applique à tous les vols directs en provenance de ces pays et à destination du Royaume-Uni. Quatorze compagnies sont concernées : British Airways, EasyJet, Jet2.com, Monarch, Thomas Cook, Thomson, Turkish Airlines, Pegasus Airways, Atlas-Global Airlines, Middle East Airlines, EgyptAir, Royal Jordanian, Tunis Air et Saudia.
Paris et Ottawa ont également dit réfléchir à une interdiction similaire.

 

Soutien complet des démocrates
À Washington, un responsable américain a invoqué « plusieurs incidents et attentats couronnés de succès contre des passagers et des aéroports ces dernières années », citant l'attaque revendiquée en février 2016 par les islamistes somaliens shebab affiliés à el-Qaëda : un engin avait explosé à bord d'un Airbus A321 de Daallo Airlines, avec 74 passagers à bord, 15 minutes après le décollage, provoquant un trou d'un mètre de diamètre dans son fuselage et tuant le poseur présumé de la bombe.
Du côté de l'opposition démocrate au président Trump, Adam Schiff, chef de file des démocrates à la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, a apporté son « soutien complet » à cette interdiction car « nous savons que des organisations terroristes veulent abattre des aéronefs ».
Les autorités américaines avaient informé au préalable les gouvernements et les compagnies aériennes concernés et certaines avaient dévoilé dès lundi soir quelques informations à destination de leurs clients. La grande compagnie du Golfe, Emirates, a précisé que les restrictions « entreraient en vigueur le 25 mars et resteront valables jusqu'au 14 octobre 2017 ». Turkish Airlines a informé ses passagers « que tout appareil électronique ou électrique plus grand qu'un téléphone portable ou smartphone (à l'exception des appareils médicaux) ne devait pas être transporté à bord de vols à destination » des États-Unis.
Les responsables américains ont prévenu : si les mesures ne sont pas mises en œuvre, les compagnies aériennes pourraient perdre leurs droits de voler vers les États-Unis.
La décision s'inscrit dans un contexte de resserrement des contrôles aux frontières et plus généralement de la politique américaine en matière d'immigration depuis l'entrée en fonctions de Donald Trump le 20 janvier. Le président républicain essaie d'imposer une interdiction temporaire d'entrée aux États-Unis aux ressortissants de six autres pays majoritairement musulmans ainsi qu'à tous les réfugiés. Cette interdiction est contenue dans un décret migratoire qui a été bloqué par des juges fédéraux.

 

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