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Culture - Festival al-Bustan

« Wave your hands like you just don’t care »

Profitant de la présence de la pianiste italienne Gloria Campaner et à son initiative, le très classique festival est sorti de sa partition pour offrir presque deux heures d'un mix étonnant de musique classique et de compositions électroniques en live. Un joli coup de beat(s).

Giorgio Cadamuro, alias Ceacus Animi, et Gloria Campaner. Photo Roland Ragi

Gloria Campaner est née en 1986 en Italie. Elle est une des pianistes les plus renommées et certainement la plus agréable à regarder jouer, toute en sourire, sensualité, toucher et maîtrise. Son parcours est parfait, depuis ses début à 12 ans comme soliste dans l'Orchestre symphonique de Venise, sa ville natale, jusqu'à ses participations enthousiastes aux plus grands festivals. Écrit sans mauvais jeu de mots, Gloria est spécialiste de musique de chambre, qu'elle interprète dans les plus belles salles de concert et avec les meilleurs instruments. Elle est aussi une digne représentante de la génération millenial, et à ce titre, elle ne veut pas se contenter de ce qu'elle fait, sa curiosité aussi forte que son talent, et non contente de donner des cours, elle a aussi développé des projets parallèles, autour de la musique classique en général et du piano en particulier.
C'est un de ces projets que le Festival al-Bustan proposait dimanche soir, hors ses murs. Accompagnée de Giorgio Cadamuro – alias Ceacus Animi, qui a surtout pour avantage de connaître la pianiste et de bien manipuler les sons et les rythmes –, Gloria Campaner interprétait des classiques du piano sur des compositions jouées live par l'Animi. Habillée de noir Armani, tout en sourires éclatants et féminité naturelle, elle rendait hommage à sa ville natale en portant un masque, montrant ainsi que c'était une autre artiste qui se présentait ce soir-là, éloignée de la soliste classique d'exception qu'elle était la veille à l'auditorium Émile Boustani. Dans une salle intimiste, décorée comme un grand salon, devant une foule hétéroclite, curieuse de découverte mais très déconcentrée au début, les deux G se présentaient dans une mise en scène on ne peut plus simple, lui devant ses machines et elle à sa gauche, en perpendiculaire, devant un synthétiseur rouge, match parfait avec la couleur de ses lèvres, coquetterie italienne oblige.
Commençant sur un rythme lent, tout en basses telluriques, expérimentations sonores et manipulations bruitistes, la performance évolue peu à peu vers des mouvements plus dansants, pour que la maestra entre en jeu. Et le public s'aimante petit à petit. D'abord musicalement, puis physiquement, en se rapprochant des performers, jusqu'à leur faire face de quelques centimètres. Preuve que les auditeurs avaient arrêté leurs conversations pour vraiment vivre cet instant spécial : les plus jeunes dansaient, les moins jeunes bougeaient leurs jambes et les plus branchés filmaient. Petit à petit, la cadence augmentait, la technicité de Gloria Campaner était challengée et l'ambiance d'une vraie rave était atteinte, avec des battements par minute (BPM, unité de mesure des musiques électroniques) atteignant les 145, l'équivalent de la musique qu'écoute la jeunesse plus ou moins hydrocéphale tous les week-ends. Mais là où, en club, les rythmes s'ajoutent aux beats qui s'ajoutent aux clics et aux blurps, Gloria apportait, elle, la douceur du piano, le classicisme des compositions et la grâce de son jeu de bras et de son toucher. Se permettant même des « Put your hands in the air and wave them like you just don't care », la soliste prenait un plaisir évident à participer à cette expérience et communiquait ce plaisir de toute sa générosité et simplicité.
Plus ancien et plus important festival de musique classique au Liban, le Bustan et ses organisatrices, Mirna Boustani et Laura Lahoud, ont offert ce soir-là un vent de fraîcheur à la programmation, la preuve qu'elles étaient toujours curieuses d'innovations, et ont peut être ouvert une porte pour les éditions futures et des performances moins classiques.

Gloria Campaner est née en 1986 en Italie. Elle est une des pianistes les plus renommées et certainement la plus agréable à regarder jouer, toute en sourire, sensualité, toucher et maîtrise. Son parcours est parfait, depuis ses début à 12 ans comme soliste dans l'Orchestre symphonique de Venise, sa ville natale, jusqu'à ses participations enthousiastes aux plus grands festivals. Écrit...

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