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Lifestyle - Échappée belle

Salim Azzam emmène son village en « Safar » à Paris

Salim Azzam, du talent et de la poésie.

Rabih Kayrouz est le plus fervent supporter de son talent. Salim Azzam a, certes, du talent à revendre. Mais il a aussi du cœur, des valeurs (humaines) et un sourire à faire fondre des sommets de cynisme. À 26 ans tout ronds, le « graphiste et storyteller », comme il aime se présenter, a déjà trouvé sa voie : remettre au goût du jour ces traditions, cette nature, ce patrimoine libanais qui faisaient la douceur de vivre du pays avant la guerre. Les revivifier, les moderniser par la grâce de son dessin. Et contribuer à faire connaître et reconnaître, dans notre univers qui s'urbanise sauvagement de jour en jour, le travail et l'intelligence de l'ombre des habitants des petits villages de la montagne libanaise. À commencer par Bater, son coin de paradis encore préservé aux confins du Chouf. Postés sur son fil Instagram, ses illustrations et photos ont séduit des milliers de followers, parmi lesquels le célèbre couturier libanais qui l'a pris sous son aile. Il l'a poussé à mettre en vêtements ses dessins, à les inclure à des chemises, des robes, des jupes, des vestes ou encore des pantalons serwals, en mille et un fils de couleur brodés par les mains expertes des femmes de Bater et de ses environs. Une première collection très applaudie à Beyrouth, une seconde qui fera son petit effet au cours de la Fashion Week de Dubaï l'an dernier, et voici la troisième que Salim Azzam présente, sous la férule de Rabih Kayrouz, dans le cadre de la Semaine de la mode de Paris, au restaurant Liza jusqu'au 12 mars.
Justement baptisée « Safar », cette collection-capsule est inspirée des lettres et des enregistrements sur cassette que Salim, sa maman, ses frères et sœurs envoyaient vers la fin des années 80 à leur père, parti travailler dans les pays arabes. « On entretenait ainsi le lien familial par la voix grâce à nos petites histoires du quotidien au village », confie le jeune designer. Ce sont ces petites histoires d'échange d'affection et de vie au rythme des saisons qui donnent le ton de cette troisième collection de pièces conçues, brodées et présentées avec ce talent qui jaillit du cœur. Celui de Salim, bien sûr, ainsi que ceux de la centaine de brodeuses du Chouf qu'il fait désormais travailler et qui ont mis toute leur dextérité à l'ouvrage pour envoyer à Paris leurs poétiques et chaleureuses salutations.

Rabih Kayrouz est le plus fervent supporter de son talent. Salim Azzam a, certes, du talent à revendre. Mais il a aussi du cœur, des valeurs (humaines) et un sourire à faire fondre des sommets de cynisme. À 26 ans tout ronds, le « graphiste et storyteller », comme il aime se présenter, a déjà trouvé sa voie : remettre au goût du jour ces traditions, cette nature, ce patrimoine...

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