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À La Une - Syrie

"Évitez les insultes", demande l'Onu aux négociateurs syriens à Genève

Ces quelques "consignes de base", contenues dans un document remis par le médiateur Staffan de Mistura aux belligérants, racontent en creux l'animosité et la défiance entre les deux parties.

L'envoyé spécial de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura s'adressant aux négociateurs syriens à Genève, en Suisse, le 23 février 2017. REUTERS/Pierre Albouy

Interdiction d'enregistrer clandestinement les réunions, courtoisie et discrétion demandées : les consignes de l'émissaire de l'Onu aux belligérants syriens illustrent la tension entourant les pourparlers de Genève, censés amorcer une solution au conflit.

"Respectez-vous mutuellement, ne remettez pas en cause la légitimité des uns et des autres. Assurez-vous que les réunions ou conversations ne sont pas enregistrées. Utilisez un langage approprié, évitez les injures et attaques personnelles".

Ces quelques "consignes de base", contenues dans un document remis par le médiateur de l'Onu Staffan de Mistura aux belligérants, racontent en creux l'animosité et la défiance entre les deux parties, après six ans d'un conflit dévastateur et plusieurs tentatives de négociations avortées.

Cette tension était palpable dès le soir de l'ouverture officielle des pourparlers, jeudi, dans une grande salle du Palais des Nations de Genève. La délégation du régime, menée par l'ambassadeur syrien aux Nations Unies Bachar al-Jaafari, faisait face à celle de l'opposition, conduite par le cardiologue Nasr al-Hariri. Entre les deux, l'habituellement souriant Staffan de Mistura appelait solennellement les deux parties à faire preuve de "responsabilité historique" pour mettre fin au conflit.

"Jaafari avait une attitude de défi, les bras croisés, il nous toisait littéralement", raconte un diplomate occidental. La délégation du régime n'a pas applaudi et a quitté la salle immédiatement à la fin du discours de M. de Mistura.

 

(Lire aussi : Syrie : pourquoi le processus de Genève est à bout de souffle)



Du côté de l'opposition, le clash diplomatique a été évité in extremis. Furieux de voir que M. de Mistura avait convié les groupes dits du Caire et de Moscou (des opposants considérés comme proches de la Russie), des membres de la délégation de l'opposition du HCN (Haut comité des négociations) voulaient boycotter la cérémonie, ce qui aurait envoyé un signal désastreux pour les négociations.

"Il y a eu de fortes pressions des envoyés spéciaux des pays qui soutiennent l'opposition. Britanniques, Allemands, Français, Emiratis, Danois, Suédois, Turcs... ils les ont poussés à participer à la cérémonie", raconte une source de l'opposition.

 

(Repère : Conflit syrien : qui sont les négociateurs aux pourparlers de Genève ?)

 

Amicales pressions
Car en coulisses, les représentants des pays impliqués directement ou indirectement dans le conflit veillent au grain. Ils "conseillent" leurs protégés respectifs. Côté opposition, on retrouve la plupart des pays occidentaux et arabes. Côté régime, les puissants alliés russe et iranien.

Dans le premier camp, l'envoyé spécial américain Michael Ratney, nommé sous Obama, est toujours présent. Mais la plupart de ses collègues s'interrogent toujours sur ce que va être la politique de l'administration Trump vis à vis de la Syrie.

En outre, conseiller l'opposition, "n'est pas toujours simple, ça part un peu dans tous les sens", selon une source proche des négociations. Le HCN, qui regroupe à la fois des politiques et des militaires représentant les groupes armés sur le terrain, est souvent divisé sur la tactique à adopter face à un régime qui, lui, ne dévie pas de sa ligne.

 

(Lire aussi : Assad est-il réellement le moindre mal ?)

 

Côté régime, le grand allié russe s'est exprimé le jour de l'ouverture des pourparlers de Genève. Le président Vladimir Poutine a souligné que l'objectif de Moscou en Syrie était de "stabiliser le pouvoir légitime" et terrasser le terrorisme. Son envoyé spécial à Genève a prévenu que vouloir enlever le pouvoir à Bachar el-Assad, comme le demande l'opposition, était absurde.

Et après l'attentat de Homs samedi qui a visé les services de renseignement syrien, la délégation de Damas a répété que priorité devait être donnée à la lutte contre le terrorisme dans les pourparlers de Genève. L'opposition l'a immédiatement accusée de manœuvre dilatoire pour ne pas entrer dans les discussions sur la transition politique.
"On retombe toujours dans les mêmes schémas", soupire le diplomate occidental, en référence aux précédentes sessions de négociations début 2016, qui ont toutes achoppé sur ces mêmes problèmes.

C'est dans cette atmosphère plombée que l'émissaire de l'Onu Staffan de Mistura, sous forte pression, tente d'amener les parties à s'engager dans des discussions de fond. "Il essaye d'éviter les psychodrames. Il est dans une situation d'équilibriste permanente, et tout le monde lui tombe dessus. C'est très difficile", admet la source occidentale.

 

 

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commentaires (6)

Quand on arrive aux insultes c'est qu'on a aucun argument sérieux à présenter C'est aussi une impossible de s'entendre il ne reste que les insultes pour soulager leurs consciences, les uns comme les autres devant l'ONU impuissante , devant les autres représentants qui n'ont cure de la situation catastrophique de la Syrie et que le point de non retour est atteint. L'Iran ne cédera jamais la Russie, la Russie s'enlise dans un bourbier sans moyen de le réduire, cela rappelle l'Afghanistan, ou le Vietnam pour les américains alors que ces deux puissances avaient mis en place une force considérables face à une guérilla insaisissable Le représentant de l'ONU est du même gabarit que Kerry le voyageur

FAKHOURI

17 h 17, le 27 février 2017

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Commentaires (6)

  • Quand on arrive aux insultes c'est qu'on a aucun argument sérieux à présenter C'est aussi une impossible de s'entendre il ne reste que les insultes pour soulager leurs consciences, les uns comme les autres devant l'ONU impuissante , devant les autres représentants qui n'ont cure de la situation catastrophique de la Syrie et que le point de non retour est atteint. L'Iran ne cédera jamais la Russie, la Russie s'enlise dans un bourbier sans moyen de le réduire, cela rappelle l'Afghanistan, ou le Vietnam pour les américains alors que ces deux puissances avaient mis en place une force considérables face à une guérilla insaisissable Le représentant de l'ONU est du même gabarit que Kerry le voyageur

    FAKHOURI

    17 h 17, le 27 février 2017

  • AOUN RECOIT LE COMMANDANT DES OPERATIONS MILITAIRES AMERICAINES AU M.O... L,ECHEANCE APPROCHE A PAS DE GEANT... LES RUSSES CONSEILLENT... EN FAIT ILS DEMANDENT... AUX IRANIENS ET ACCESSOIRES DE QUITTER LA SYRIE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 08, le 27 février 2017

  • Pourquoi continuer de vouloir à tout prix réunir pour un dialogue des parties (toujours les mêmes...) qui visiblement n'en comprennent pas l'urgence, et ne sont pas du tout préparées, chacune, à changer un tant soit peu leur façon de penser et de voir "l'autre" ? Ces parties sont bien à l'abri dans des chambres d'hôtels confortables ou des salles de conférences...pendant que leurs concitoyens, sur place là-bas en Syrie, se débattent dans la misère et vivent un enfer quotidien. Sans parler de tous les réfugiés chez nous au Liban et dans les autres pays qui les accueillent. Et la communauté internationale, lâche et qui s'en fout...détourne pudiquement les yeux de ce drame, quelle honte pour tous ! Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 07, le 27 février 2017

  • LES INSULTES NE VIENNENT TOUJOURS QUE DE CEUX QUI N,ONT PAS RAISON. ICI EN L,OCCURENCE LE REGIME...

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 41, le 27 février 2017

  • Oui, bon, mais un Clebs-Rabique reste un Clebs- Rabique, RIEN à redire !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 17, le 27 février 2017

  • Oui , c'est vrai faut pas insulter , mais un collabo reste un collabo ..

    FRIK-A-FRAK

    13 h 03, le 27 février 2017

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