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À La Une - Liban

Hariri : Nous ne ferons de compromis ni sur Assad ni sur les armes illégales

"Le Liban ne saurait faire l'objet d'une quelconque négociation", assure le Premier ministre libanais.

 

Le Premier ministre, Saad Hariri s'est exprimé mardi, devant une foule de personnalités politiques et religieuses. Photo Dalati et Nohra.

Le Premier ministre, Saad Hariri, s’est exprimé mardi, devant une foule de personnalités politiques et religieuses rassemblées à Biel, dans le centre-ville de Beyrouth, pour marquer la douzième commémoration de l'assassinat de son père, l'ancien Premier ministre Rafic Hariri.

M. Hariri a fait une entrée remarquée. Il est arrivé accompagné du leader des Forces libanaises, Samir Geagea. Les deux hommes se tenaient la main et ont été longuement applaudis par les personnes présentes.  L'ensemble des composantes du 14 Mars, notamment le président Amine Gemayel, le leader des Kataëb Samy Gemayel, les ténors du Courant du futur, des Forces libanaises, des Kataëb, les indépendants du 14 Mars ainsi que des représentants du Courant patriotique libre et du Parti socialiste progressiste étaient présents à la cérémonie. Le ministre de la Justice, Selim Jreissati, a représenté le président de la République, Michel Aoun, qui est en Jordanie, et le député Michel Moussa a représenté le président de la Chambre, Nabih Berry.   

Après l’hymne national libanais, la chanteuse Tania Kassis est montée sur scène pour chanter son célèbre “Ave Maria” pendant qu'un jeune chantait, en arrière fond, une prière musulmane. 

  

"Il y a un différend dans le pays"
"Nous ne ferons jamais de compromis en ce qui concerne le régime de Bachar el-Assad et les atrocitiés qu'il commet, ni en ce qui concerne les armes illégales, ni en ce qui concerne le combat du Hezbollah en Syrie", a déclaré M. Hariri. Sans mâcher ses mots, il a affirmé qu'il y a sur la scène politique libanaise un différend concernant le Hezbollah et sa présence en Syrie. 

"Oui, il y a un différend dans le pays sur les armes du Hezbollah et il n'y a pas de consensus sur la question ni au Parlement, ni au sein gouvernement, mais nous sommes d'accord sur le fait que ce qui protège le Liban c'est l'unanimité autour de l'armée, des forces légales et de l'État". Cette déclaration du Premier ministre intervient quelques jours après un entretien du président libanais, Michel Aoun, accordé à la chaîne égyptienne CBC. Il avait déclaré que les armes du Hezbollah devraient être maintenues tant que des terres libanaises restent occupées par Israël.

"La seule chose qui a changé ces derniers mois c'est notre décision d'élire le président Michel Aoun à la magistrature suprême, et ceux qui nous accusent de faire des concessions concernant nos constantes se trompent d'adresse, a lancé M. Hariri. Nous ne sommes pas une organisation caritative qui se charge de distribuer des dons et des postes, nous avons fait des sacrifices en paroles et en actes. Le sacrifice est une responsabilité et un devoir, il nécessite du courage", a-t-il dit.

 

Une nouvelle loi électorale 
M. Hariri a affirmé oeuvrer pour en finir avec le cercle vicieux de la loi électorale et a rappelé qu'il souhaite qu'un quota pour la femme soit prévu par la nouvelle loi. "Nous voulons aboutir à une nouvelle loi électorale qui redynamise la vie politique à condition que cette loi ne suscite pas de frustration pour une des composantes du vivre-ensemble ou pour nos alliés et qu'elle n'isole personne", a indiqué M. Hariri.

"Nous participerons aux élections législatives quelle que soit la loi", a ensuite assuré le chef du Courant du Futur.

Cela fait plusieurs semaines que les forces politiques tentent de trouver une nouvelle loi électorale. La loi actuelle, dite de 1960, est basée sur la majoritaire plurinominale. Elle est critiquée par la majorité de la classe politique, du moins en apparence, à l'exception du leader druze Walid Joumblatt, qui est en faveur d'une version amendée de cette formule. Le ministre de l'Intérieur, Nohad Machnouk, a fixé au 21 février le délai pour la convocation des collèges électoraux.

 

L'État libanais, seule autorité de référence
M. Hariri a en outre affirmé que l'État libanais est la seule autorité de référence. "Il n'y a pas de référence qui prime sur'un celle de l'État, c'est l'État libanais qui décide pour le Liban et ceux qui pensent qu'une quelconque partie régionale peut prendre des décisions à la place du Liban se font des illusions. Le Liban ne fait partie d'aucun axe dans l'affrontement contre ses frères arabes, nous faisons partie du monde arabe et nous sommes concernés par la défense des intérêts arabes, a ajouté M. Hariri. Le Liban ne saurait faire l'objet d'une quelconque négociation, c'est une promesse que nous faisons à chaque Libanais et Libanaise, nous ne ferons aucun compromis sur le Liban et nous ne permettrons à personne de le prendre en otage".

"Nous refusons la vengeance et nous ne voulons que la justice dans l'affaire de Rafic Hariri", a affirmé M. Hariri qui, au début de son discours, avait assuré qu'il restait attaché au Tribunal special pour le Liban qui juge les assassins de son père. "Nous ne nous laisserons pas entrainer sur la voie de la violence", a-t-il ajouté.

"Nous avons montré que la réconciliation n'est pas impossible, nous nous sommes tenus aux côtés du peuple syrien et avons protégé notre pays de la crise syrienne, a indiqué M. Hariri. Lorsque le terrorisme de Daech (acronyme arabe du groupe État islamique) a commencé à frapper le monde et que le monde a commencé à établir des liens entre l'islam et le terrorisme nous avons montré que la réconciliation n'est pas impossible. Nous n'accepterons pas que l'on nous dise que la convergence est impossible entre l'application de l'accord de Taëf et l'Etat moderne, a-t-il poursuivi. Nous n'accepterons pas qu'on nous dise que la convergence est impossible entre le consensus pour sauver le pays et la victoire aux élections "

  

“Les armes du Hezbollah ne sont pas acceptées”
Avant le discours de M. Hariri, plusieurs personnalités politiques se sont exprimées. "Les conséquences de l'assassinat de Rafic Hariri se font sentir jusqu'à aujourd'hui, a affirmé le ministre Michel Pharaon. Aujourd'hui, nous avons de nouvelles appréhensions mais aussi de nouveaux espoirs grâce au Premier ministre Saad Hariri et son gouvernement. La réactivation des institutions montre que le chemin tracé par Rafic Hariri pour la construction du pays se poursuit.", a-t-il ajouté.  

Le chef du groupe parlementaire du Futur, Fouad Siniora, a indiqué que "ces dernières douze années étaient très difficiles à tous les niveaux". "Cette commemoration, même si elle est douloureuse, doit être un rendez-vous important pour que l'on renouvelle notre promesse de continuer le chemin tracé par Rafic Hariri et réaffirmer notre attachement aux valeurs politiques qu'il a défendues". 

Le ministre Marwan Hamadé a souligné pour sa part la nécessité de rester fidèle aux fondamentaux de la Révolution du cèdre, relevant que la base populaire demeure attachée à ces constantes nationales.  

Alain Aoun, député du Courant patriotique libre, a affirmé que "sa présence pour cette occasion nationale est logique". "Il y a peut être quelques différends avec le Courant du futur mais ces différends se sont pas considérables, a-t-il ajouté. Nous avons trouvé des dénominateurs communs". "Il n'est pas important que nous adoptions tout ce que va dire le Premier ministre Saad Hariri mais cette occasion est nationale et c'est pour cette raison que nous sommes là". 

Le député du Futur, Okab Sakr a déclaré que "nous devons tenir à l'unité nationale et oeuvrer pour la préserver". "La présence du Hezbollah est essentielle au Liban, a affirmé le député avant d'ajouter : mais ses armes ne sont pas du tout acceptées". 


“Rien n’a changé”
Plus tôt dans la journée, Saad Hariri s'est recueilli à 12h55 sur la tombe de son père.  Fortement escorté et sous une pluie battante, Saad Hariri a prononcé une prière en hommage à son père et ses compagnons qui reposent à proximité de la mosquée al-Amine, dans le centre-ville de la capitale. Interrogé sur place par les journalistes, le Premier ministre s'est contenté de dire que "rien n'a changé" depuis 12 ans. Il était entouré par un groupe de partisans venus également rendre hommage à Rafic Hariri.

 Les enfants du leader druze libanais Walid Joumblatt, Taymour et Dalia, se sont également recueillis sur la tombe de Rafic Hariri. Taymour Joumblatt s'est abstenu de faire des déclarations aux journalistes présents sur place, affirmant qu'il s'agit d'une visite privée. D'autres responsables libanais ont également fait le déplacement afin de rendre hommage à l'ex-Premier ministre.

A quelques kilomètres de là, en face du complexe balnéaire Saint-Georges où l'attentat avait eu lieu, une torche géante a été allumée pour marquer l'heure exacte de l'explosion dévastatrice.

Rafic Hariri avait été assassiné le 14 février 2005 dans un attentat à la bombe lorsque 1.800 kilos de TNT avaient explosé au passage de son convoi. Vingt-deux autres personnes avaient également été tuées. Cet attentat avait provoqué un soulèvement populaire transcommunautaire au Liban et avait poussé Damas, pointé du doigt pour ce meurtre, à retirer ses troupes qui étaient postées au Liban depuis 30 ans. Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) à La Haye a inculpé cinq responsables et cadres du Hezbollah pour leur implication dans cet assassinat. Un procès par contumace s'est ouvert en janvier 2014 et le parti chiite a toujours démenti les accusations portées contre lui.

 

 

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M. Hariri a fait une entrée remarquée. Il est arrivé accompagné du leader des Forces libanaises, Samir...

commentaires (11)

Roûh yâ Hariri yâ Kbîr ! Tu leur es, et de loin, supérieur et de loin plus HAUT "qu'eux".... !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

18 h 30, le 15 février 2017

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Commentaires (11)

  • Roûh yâ Hariri yâ Kbîr ! Tu leur es, et de loin, supérieur et de loin plus HAUT "qu'eux".... !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    18 h 30, le 15 février 2017

  • Jolie tres jolie hariri et geagea main dans la main !! Mais messieurs svp demandez au président si ces amis acceptent que des Contingeant du futur et des ouwet sous leur propre commandement puisse se positionner au sud pour aider l'armée et le hezb dans sa tâche et à partir de la on verra bien si Le fumeux tryptique sers accepter

    Bery tus

    15 h 56, le 15 février 2017

  • N'importe comment les compromis, sont fait pour être négociés....!

    M.V.

    12 h 19, le 15 février 2017

  • LA JUSTICE SUR TERRE AVANT CELLE DE L,AU-DELA !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 42, le 15 février 2017

  • Il est obligé d'élever la voix quand même, les couteaux sont dirigés vers les dos.

    FRIK-A-FRAK

    23 h 57, le 14 février 2017

  • "Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) à La Haye a inculpé CINQ! responsables et cadres du héZébbb Per(s)cé pour leur implication dans cet assassinat ! Un procès par contumace s'est ouvert en janvier 2014, et le héZébbb chïïte Fakkihîste a toujours démenti les accusations portées contre lui." ! Sans omettre le fait qu'il refuse même de les livrer au TRIBUNAL et, en sus, les CACHE !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    20 h 40, le 14 février 2017

  • Le Président Sääd Raffîkk HARIRI : "Nous ne ferons jamais de compromis en ce qui concerne le régime aSSadique et les atrocités qu'il commet, ni en ce qui concerne les armes illégales, ni en ce qui concerne la guerre du héZébbb en Syrie.". Et, sans mâcher ses mots : "Il a affirmé qu'il y a sur la scène politique libanaise un différend concernant le héZébbb et sa présence sur le Sol Syrien ! Et que, oui, il y a bien un différend dans le pays sur les armes du héZébbb, et qu'il n'y a ; bien entendu ; pas de consensus sur la question ni au Parlement, ni au sein gouvernement, mais nous sommes pour un accord sur le fait que ce qui protège le Liban c'est l'unanimité autour des forces légales et de l'État." ! Cette déclaration du Président HARIRI intervient après un entretien de Äâoûn dans lequel il déclarait même, que les armes du héZébbb devraient être maintenues tant que des terres libanaises restent occupées par Äsraël.... Alors même que l'ONU certifie bien que ces (terres) en question, sont catégoriquement SYRIENNES ! Et le Président HARIRI d'ajouter : "La seule chose qui a changé c'est notre décision d'élire Äâoûn. Et ceux qui nous accusent de faire des concessions se trompent d'adresse ! Nous ne sommes pas une organisation caritative qui se charge de distribuer des postes ! Nous avons fait des sacrifices en actes ! Mais ce sacrifice est une responsabilité et un devoir, qui a nécessité NOTRE Grand Courage." ! BRAVO, Président Sääd Rafîkk HARIRI !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    20 h 13, le 14 février 2017

  • Un rappel à l'ordre est nécessaire. Bravo Mr Hariri.

    Achkar Carlos

    20 h 01, le 14 février 2017

  • Et aucun "représentant" du héZébbb Per(s)cé ? BIZARRE ! Léééh ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    19 h 30, le 14 février 2017

  • DIGNE FILS DE SON PERE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 25, le 14 février 2017

  • Que Dieu ai pitié de son âme et le reçoive dans son paradis, mais 12 ans après bien des choses ont changé , bien au contraire .

    FRIK-A-FRAK

    17 h 14, le 14 février 2017

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