Parallèlement aux négociations politiques multipartites qui se poursuivent en quête d'une nouvelle loi électorale à même de « rectifier la représentativité populaire » et de « renouveler la classe politique », comme l'avait « promis » le chef de l'État, Michel Aoun, dans son discours d'investiture, le chef des Kataëb, Samy Gemayel, a présenté mardi une nouvelle initiative dans ce cadre, à l'heure où sa formation multiplie ses contacts politiques en vue d'accélérer l'adoption d'une nouvelle loi électorale. À ce sujet, M. Gemayel répond aux questions de L'Orient-Le Jour.
Sur quoi porte votre initiative lancée mardi à Saïfi ?
Les collèges électoraux devraient être convoqués dans deux ou trois semaines. Si une nouvelle loi électorale n'est pas votée avant la convocation, celle-ci aura lieu conformément au texte de 1960. Si une entente autour du nouveau code est conclue après la convocation des collèges électoraux, nous pourrions être amenés à proroger le mandat de la Chambre (ce que nous refusons). Face à ce tableau, il ne nous reste plus qu'à nous entendre sur un nouveau texte avant la convocation des collèges électoraux. Mon initiative vise donc à acculer les forces politiques. J'invite le président de la République, Michel Aoun, à convoquer les chefs des blocs parlementaires, ainsi que le président de la Chambre, Nabih Berry, et le Premier ministre, Saad Hariri, à une longue rencontre à huis clos pour s'entendre sur une nouvelle loi. Si nous n'arrivons pas à un dénouement heureux, il faut effectuer un vote sur les projets de loi présentés à la Chambre, conformément à la Constitution.
Êtes-vous réconforté quant à la position du tandem CPL-FL au sujet de la loi électorale, sachant que vous vous opposez à l'accord de Meerab ?
Nous avons dit que l'accord manque de vision nationale. Preuve en est, le Courant patriotique libre et les Forces libanaises ne se sont pas entendus au sujet de la loi électorale. Mais nous sommes prêts à collaborer avec les deux parties pour l'adoption d'une nouvelle loi électorale, dans la mesure où nous menons la bataille pour « faire chuter » le texte de 1960.
Considérez-vous que les « droits des chrétiens » sont garantis dans les formules électorales débattues actuellement ?
Ce qui nous importe reste la bonne représentation des communautés, mais aussi la bonne représentation au sein des communautés. Nous voulons aussi ouvrir la voie à de nouvelles figures pour leur permettre d'être présentes au Parlement et d'y jouer un rôle important, sinon nous serions dans un fédéralisme de communautés. Il faut préserver la diversité au sein de chaque communauté, pour pouvoir constituer une opposition effective.
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