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Les forces afghanes très éprouvées par les talibans en 2016

Entre le 1er janvier et le 12 novembre 2016, un total de 6.785 soldats et policiers ont été tués et 11.777 blessés.

Un policier afghan surveillant une distribution d'aide à des déplacés, le 31 janvier 2017 dans un camp à Kaboul. Photo REUTERS/Omar Sobhani

Les pertes des forces de sécurité afghanes ont grimpé de 35% en 2016 par rapport à l'année précédente, selon un rapport gouvernemental américain qui peint un tableau sombre de la situation sécuritaire dans le pays.

Selon l'inspection générale général pour la reconstruction de l'Afghanistan (Sigar), un total de 6.785 soldats et policiers ont été tués entre le 1er janvier et le 12 novembre, et 11.777 blessés.
En 2015, environ 5.000 hommes avaient été tués sur l'ensemble de l'année, et en 2014 plus de 4.600. A l'époque, un général américain avait jugé ce niveau de pertes "insoutenable".
Les forces de sécurité afghanes comptent au total près de 316.000 hommes, selon le Sigar.

"Nous restons très préoccupés" a admis mercredi le général américain Charles Cleveland, porte-parole de la mission de l'Otan Resolute Support. Il a de nouveau accusé "la faiblesse des dirigeants" militaires ainsi que "la corruption, bien que de nombreux responsables aient été remplacés à tous les niveaux".
"Nous voyons des progrès mais ça prendra encore des années. Malgré tout, l'armée afghane continue de se montrer résiliente et a atteint les principaux objectifs qu'elle s'était fixée", comme "la protection des centres urbains," a-t-il dit à l'AFP.

Ces forces ont pris en charge la sécurité du pays le 1er janvier 2015, avec la fin de la mission de combat de l'Otan face aux talibans.

Les pays membres, Etats-Unis en tête, qui ont dépensé des dizaines et des dizaines de milliards de dollars pour équiper et former les forces de sécurité afghanes espéraient qu'elles serait en mesure de tenir le terrain face aux talibans. Mais celles-ci ont en réalité reculé sous les coups de boutoir des rebelles, et la situation s'est encore dégradée en 2016, malgré les espoirs des chefs militaires américains.

Selon le Sigar, environ 57,2% des 407 districts afghans étaient sous le contrôle du gouvernement afghans début novembre, une baisse de 6,2 points sur août, et d'une quinzaine de points en un an.
Les chefs militaires américains veulent toutefois croire que les très jeunes forces afghanes, reconstruites à partir de zéro en quelques années, ont tout de même démontré leurs capacités en réussissant à tenir les capitales provinciales attaquées par les talibans.
"Cette année, il y a eu huit attaques (des talibans) contre des villes, et toutes ont échoué. Pour nous, c'est un signe de réel progrès" avait déclaré en décembre le général John Nicholson, le chef des forces américaines en Afghanistan.

 

(Lire aussi : Pour les réfugiés afghans forcés au retour, une idée fixe : "repartir")

 

Les intentions de Trump inconnues
L'administration Obama avait promis de retirer les troupes américaines d'Afghanistan mais n'a pu tenir son engagement.
Elle a dû se résoudre à laisser finalement 8.400 soldats dans le pays à son départ.

Les conseillers militaires américains ont été autorisés en 2016 à se rapprocher de la ligne de front pour aider plus efficacement les forces afghanes, et les avions de combat américains ont plus de latitude pour aller frapper directement les talibans.
Le nouveau président américain Donald Trump s'est très peu exprimé sur l'Afghanistan, et ses intentions restent inconnues.

Selon le président afghan Ashraf Ghani, qui s'est entretenu début décembre avec M. Trump, celui-ci l'a assuré que les Etats-Unis "resteraient au côté" de l'Afghanistan pendant son mandat.
Le Sigar rappelle que, selon l'Onu, les pertes civiles restent élevées avec 8.400 morts et blessés sur les neuf premiers mois de 2016, légère décrue par rapport à 2015.

Le moral des Afghans se ressent de cette situation difficile, selon le Sigar qui se base sur une étude de la Fondation Asie en 2016: seulement 29,3 % des Afghans interrogés disent avoir l'impression que leur pays va dans la bonne direction, contre 36,7% en 2015.
"L'optimisme est au plus bas depuis que cette enquête a commencé en 2004", a remarqué le Sigar.

Selon un observateur occidental qui a vécu des années en Afghanistan, "tout le monde ici pense que le pays va s'effondrer d'ici 2 à 3 ans". Il s'est dit persuadé que les zones tenues par les talibans pourraient ne jamais revenir dans le giron du gouvernement afghan.

 

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